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La censure d’un Président

Lettre du 15 janvier 2021 par Eric Galiègue - VALQUANT.


Décidemment, Donald Trump aura marqué l’histoire des Présidents américains. On a tout dit sur ce personnage narcissique, inculte et agressif. Nous avons régulièrement alerté sur le risque qu’il a fait courir au scénario de marché pendant 4 ans, sans d’ailleurs affecter la folle marche en avant de Wall Street et des Gafam. Cette semaine, Twitter et Facebook ont décidé de bloquer les comptes du Président des USA, au motif qu’il risquait, par ses propos, de provoquer une insurrection nationale. Evidemment, l’épisode du Capitole, envahi par plusieurs centaines de partisans du Président des USA fait froid dans le dos. Ces évènements majeurs appellent plusieurs remarques.

1/ Outre le grave bilan humain (5 morts), il a dégradé profondément et probablement durablement l’image des USA dans le monde.
De la Chine à l’Iran, en passant par les Etats géographiquement voisins, mais aussi par l’Europe, les images d’extrémistes hyper-violents qui saccagent les symboles de la démocratie ont fait mal. Du sarcasme au silence gêné, le monde entier regarde les USA avec compassion. Mais qu’est devenu le leader du monde ? Il faut constater qu’avec le mandat Trump et son triste épilogue, les USA sont vraiment en train de perdre le leadership mondial.

2/ La censure du Président des USA par des groupes privés est aussi inadmissible que le comportement du Président des USA.
En vertu de quel droit une société privée peut elle se permettre de censurer un Président démocratiquement élu et suivi par plus de 80 millions d’internautes ? Les arguments de Twitter et Facebook sont connus ; ils ont voulu empêcher Donald Trump de causer une insurrection nationale menaçant la démocratie. Mais ce n’est pas leur rôle. De internautes qui diffusent des informations non vérifiées et appellent à différentes formes de violence ont toujours accès à leur compte Twitter ou Facebook. Ce sont les instances publiques, contrôlées par les représentants du peuple, qui doivent mener ce type d’action. La liberté d’expression est un droit constitutionnel essentiel. Les deux géants de l’internet auraient dû proposer au parlement américain, Chambre des Représentants ou Senat, de fermer les comptes du Président Trump, et ensuite le faire – ou ne pas le faire. Les retombées médiatiques auraient été très favorables, et, surtout, cet acte de censure aurait été validé par la représentation populaire démocratique. Non par une société commerciale à but lucratif.

3/ Le « Trumpisme » est en train de naitre.
Ce mouvement politique progresse aux USA, et la censure par Twitter et Facebook va peut-être, au contraire, renforcer l’audience de Donald Trump devenu opposant actif et entouré par les « proud boys ». Rappelons que le magnat de l’immobilier a fait carrière sur le rejet populaire des hommes politiques en général et du bipartisme. Comme tout mouvement extrémiste, il faut le combattre démocratiquement, dans le dialogue et le respect de l’autre, sans enfreindre la Loi. D’ailleurs, Donald Trump, conscient de la gravité de ses actes et de ses conséquences, a changé de ton. Etonnamment, et contrairement à tous ses propos antérieurs, Donald Trump appelle à une transition ordonnée et à une transmission sereine du pouvoir. Il n’assistera pas à la cérémonie de passation de pouvoir le 20 janvier, mais demande à ses partisans de renoncer à toute forme de violence. Voilà le milliardaire populiste revenu à la raison. Le tribun qui voulait en découdre devient un pleutre qui veut se faire discret…

4/ Twitter et Facebook ont montré leur pouvoir de censure, mais ce n’est pas à des acteurs privés d’exercer un tel pouvoir.
Les politiques, et le premier d’entre eux Joe Biden, sauront s’en souvenir. Ils n’auront de cesse de vouloir limiter le pouvoir économique (position dominante) et politique (pouvoir de censure) des Gafam : leurs discours ont toujours été très clair sur ce sujet. Et l’inadmissible censure d’un Président des USA est une raison supplémentaire de contrer la montée en puissance des Gafam. L’anti-trust américain, dont on connait le pouvoir, va frapper les GAFAM : nous le croyons depuis des années, nous en sommes maintenant certains. Cela constitue un risque pour le scénario de marché et la tendance haussière actuelle, qui a bénéficié essentiellement aux GAFAM.


Investisseurs : Nous recommandons de sous pondérer les actions pour un CAC 40 compris entre 5 630 et 5 855. Une correction de court terme nous semble probable en raison de la forte dégradation sur le front sanitaire. La tendance de fonds et la saisonnalité reste favorable aux actions.

Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations américaines se maintien au-delà de 1,1% (1,13%) alors que les obligations européennes ont peu varié.

Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole continue sa progression. Le WTI dépasse les 53$, le Brent vaut 56$. Le cours du cuivre a légèrement baissé.



Eric Galiègue
Eric Galiègue


Lundi 18 Janvier 2021




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