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La baisse des défaillances d'entreprises s'accentue sur le 3ème trimestre (-7,4%)

Près de 11 880 procédures de sauvegarde, RJ ou LJ directes ont été ouvertes par les tribunaux ce troisième trimestre ; ce qui porte à 44 556 le nombre de défaillances prononcées depuis le début de l’année (- 3,8 %).


Laurent Leloup
Laurent Leloup
Sur les trois mois d’été, en comparaison de la même période 2009, 11 877 jugements ont été prononcés (- 7,4 %) soit 11 617 redressements ou liquidations judicaires directes (- 7,1 %) et 260 sauvegardes (- 18,8 %). Sur les 9 premiers mois de l’année, le nombre de défaillances est encore élevé mais la sortie de crise tend à se propager dans les secteurs et les régions.

Très nette amélioration pour les PME et l’emploi menacé.
La reprise est particulièrement sensible pour les PME. Il y a un an, les défaillances de sociétés de plus de 50 salariés bondissaient de 42 % (122 jugements) ; elles sont désormais 77, soit en baisse de 37 %. Cette tendance est particulièrement sensible sur le front de l’emploi. Si ces PME de plus de 50 salariés représentent moins de 1 % de l’ensemble des procédures collectives, elles concentrent, en revanche, 22 % des emplois menacés. Sur ce troisième trimestre, 43 480 emplois sont directement concernés par la défaillance de leur entreprise contre 53 115 un an plus tôt, soit une baisse de 18 %. Les seules PME de plus de 50 salariés comptabilisent 9 490 emplois cet été 2010 contre 15 050 il y a un an soit un recul de 37 %.

7 jugements sur 10 sont des liquidations judiciaires directes.
70 % des jugements prononcés ce troisième trimestre ont été des liquidations judiciaires directes. C’est un peu plus que lors des mêmes trimestres 2009 et 2008 (68 %). Cette dégradation est portée par les micros entreprises sans salariés dont le taux de liquidations directes a crû fortement sur 3 ans ; il était de 71 % en été 2008 puis de 76 % en 2009 et enfi n 78 % ce troisième trimestre 2010.

Ces entreprises arrivent devant le tribunal avec des situations fi nancières compliquées, sans réelle opportunité de redressement.
Au-delà de 20 salariés, la solution de RJ est majoritairement adoptée par le tribunal. Ainsi, la proportion de LJ directe chute-t-elle à 37 % pour les sociétés de 20 à 49 salariés, 26 % pour celles de 50 à 100 salariés et 21 % à partir de 100 salariés. 80 % des micros entreprises sans salariés sont donc immédiatement liquidées par le tribunal, alors qu’à l’inverse, 80 % des grandes PME de plus de 100 salariés obtiennent un redressement judiciaire.

Le cap des 3 – 5 ans reste délicat.
La baisse des défaillances est particulièrement marquée (- 17,5 %) sur la catégorie des plus jeunes entreprises, celles de moins de 3 ans, c’est-à-dire créées depuis 2008. L’arrivée du statut d’auto entrepreneur semble avoir pesé sur les statistiques de mortalité des nouvelles entreprises. En effet, ce nouveau régime avait séduit plus d’un créateur sur deux en 2009 et par voie de conséquence, avait conduit à fortement ralentir la création d’entreprises individuelles « classiques » et réduire celles de sociétés. Passé le cap des 3 ans, les obstacles demeurent. Les défaillances augmentent encore sur la population des entreprises âgées de 3 à 5 ans (+ 2,7 %). Symptôme d’une reprise amorcée, la vulnérabilité des sociétés plus anciennes recule. Au-delà de dix ans d’ancienneté, les entreprises enregistrent une baisse des défaillances de 9,3 %.

La plupart des secteurs désormais bien orientés.
La nette diminution des défaillances d’industriels est un intéressant marqueur de la sortie de crise. Sur les 9 premiers mois 2009, le nombre de procédures collectives ouvertes dans l’industrie manufacturière était encore en augmentation de 40 %. Un an plus tard, sur les 9 premiers mois 2010, le secteur affiche une baisse de 18 %. Sur le seul troisième trimestre 2010, le recul approche les 20 %.
L’industrie agroalimentaire, qui avait mieux résisté durant la crise, connait désormais des points de tensions (+12%), essentiellement concentrés dans les métiers de la boulangerie.
La construction est elle aussi globalement bien orientée avec des procédures collectives en baisse de 7,8% ce trimestre par rapport au troisième trimestre 2009. L’immobilier s’inscrit sur des tendances favorables après des statistiques très lourdes durant la crise mais avec encore des disparités. Ainsi, les défaillances d’entreprises reculent de 43 % dans les agences immobilières mais augmentent de 36 % dans la promotion immobilière.
Le commerce enregistre également une baisse des procédures collectives (-8,8%). Celle-ci est plus prononcée dans le commerce interentreprises (-15 %) que dans le commerce de détail (-6 %).
Dans les transports, l’amélioration est moins marquée (- 1,3 %). Si le transport de fret interurbain (- 29 %) semble bénéfi cier des effets de reprise, ce n’est pas encore le cas pour le transport de fret de proximité (+ 10 %).
Le nombre de procédures collectives recule de 7,5 % dans les services aux entreprises, mais augmente de 6,4 % dans les services aux particuliers, essentiellement dans les autres services à la personne (+ 34 %).
Les acticités d’hébergement (- 43 %) et débits de boisson (-4%) s’inscrivent sur des évolutions favorables. La restauration affi che globalement une bonne tendance (-5%) mais celle-ci masque une nette amélioration pour la restauration traditionnelle (- 14 %) et une forte dégradation pour la restauration de type rapide (+ 30 %).
La quasi totalité des régions est dans le vert.

Il y a un an, les défaillances d’entreprises augmentaient dans dix-huit régions. Sur ce troisième trimestre 2010, elles ne sont plus que six encore mal orientées.
En Provence-Alpes-Côte-D’azur, Rhône-Alpes et Ile-de-France, le nombre de procédures collectives recule de, respectivement, 3 %, 7 % et 9 % contre une hausse de 15 % et plus durant l’été 2009. La tendance est plus marquée encore en Aquitaine où les défaillances baissent de 14 % ce troisième trimestre après une hausse de 14 % il y a un an. En revanche, parmi les autres grandes régions, les tensions demeurent en Nord-Pas-de-Calais (+ 2 %) et plus encore en Midi-Pyrénées (+ 10 %) ; soulignons que cette dernière était une des rares régions françaises où les défaillances reculaient (- 7 %) sur l’été 2009.

La procédure de sauvegarde moins sollicitée en 2010.
Dans ce contexte de reprise économique, même peu vigoureuse, et de diminution des défaillances d’entreprises, la procédure de sauvegarde est moins sollicitée (- 19%). La baisse est observée sur la plupart des secteurs et des régions.

« Après un début d’année encore hésitant, les mois du printemps et de l’été soulignent la réalité d’une reprise», observe Thierry MILLON, responsable des analyses. « L’amélioration constatée sur la population des PME, notamment industrielles, en est le marqueur le plus symptomatique. En 2009, les défaillances de PME de 10 à 250 salariés avaient augmenté trois fois plus vite que sur l’ensemble des entreprises ; + 39 % contre + 13 %. 5 000 PME avaient alors déposé le bilan. Les tendances sont désormais très clairement favorables même si encore 4 000 PME connaitront la défaillance en 2010.

L’heure est donc à la reprise mais des facteurs de risques demeurent. En tête de ceux-là, la problématique du BFR. La crise peut avoir, paradoxalement, contribué à renforcer les niveaux de trésorerie des entreprises par une réduction de leur BFR ; en effet, la baisse du chiffre d’affaires conduit à réduire la production - donc les stocks - mais aussi à alléger le poids des créances clients. Aujourd’hui, la phase de redressement s’amorce et s’accompagne d’une reconquête des clients. Dès lors, la tentation peut être grande d’être très attractif voire agressif sur les prix et les conditions de paiement, ce qui infl ue sur les marges déjà réduites au sortir de la crise. Désormais, il va falloir fi nancer les efforts de prospection, les réapprovisionnements, la production, les créances clients... Les trésoreries de croissance seront fortement sollicitées. Les entreprises vont être confrontées au délicat exercice consistant à concilier le développement des ventes et le strict contrôle du BFR. ».

Source Altares

Bonjour chez vous...

Laurent Leloup

Lundi 18 Octobre 2010




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