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La Grèce, saison 3

Nous allons probablement vivre la troisième saison du feuilleton grec. Le premier acte a commencé en février 2010. Le second a marqué l’année 2011. Manifestement, il n’y aura pas de troisième plan de soutien. La troisième saison est la saison des politiques et elle sera probablement beaucoup plus courte que les autres. C’est d’ailleurs, plus que les politiques, le peuple qui s’exprime en quelque sorte directement, en laissant entrevoir une véritable montée en puissance des partis extrémistes.


Eric Galiègue
Eric Galiègue
Sur le plan politique, nous sommes dans un cas qui a le mérite d’être clair, et qui finalement ressemble à la situation de novembre dernier, lorsque M. PAPANDREOU proposait (menaçait ?) de réaliser un référendum sur le maintien de la Grèce au sein de la zone €. Aujourd’hui, l’incapacité des partis de gouvernement à gouverner, en raison de leur insuffisante représentation parlementaire, est directement liée à l’expression populaire. C’est bien le peuple qui, par son vote dimanche dernier, place la Grèce dans une situation de rupture avec l’Europe. Et, manifestement, comme en novembre dernier sous la « menace » d’un referendum, les partenaires européens ne peuvent que constater la volonté populaire, la volonté politique, de ne pas continuer l’expérience de l’€. Les choses sont claires : si le peuple grec confirme, dans un nouveau scrutin à venir le mois prochain, sa volonté de ne pas appliquer les mesures exigées par l’Europe, alors la Grèce va sortir de l’€. La forme doit être organisée, et probablement les fonctionnaires européens ont imaginé un statut spécial pour la Grèce, qui quitterait l’€, mais resterait pendant plusieurs années dans l’antichambre de l’€….

Sur le plan économique une sortie de l’€ signifie probablement un approfondissement rapide de la crise économique, mais, probablement aussi, un rebond plus rapide, grâce à la dévaluation de la nouvelle-ancienne monnaie grecque. Le tourisme grec pourrait prendre à nouveau son envol, en cassant les prix... exprimés en €.

Sur le plan financier, le défaut grec sur la totalité de sa dette ne comporte plus de risque « systémique ». La détention actuelle, par des investisseurs privés, de la dette souveraine grecque est très faible. La majeure partie de la dette est désormais détenue par des porteurs publics (FMI, BCE et MESF) : d’une certaine manière, la phase actuelle de la crise aurait pour effet d’imposer aux porteurs publics l’abandon de créance consenti par les détenteurs privés. Comme c’est le cas aujourd’hui pour l’Espagne et l’Italie, la détention de la dette publique a été en partie « nationalisée » : les banques nationales sont des gros porteurs d’obligations souveraines locales. Le risque financier porte donc beaucoup plus sur les banques, qui vont devoir à la fois assumer un défaut de l’Etat grec, et un changement de monnaie nationale, qui est une expérience très singulière – en fait du jamais vu. C’est cela qui fait peur aux marchés financiers et matérialise la base de leur baisse cette semaine. Une fois que la peuple s’est exprimé et que « tout le monde est d’accord » pour que la Grèce sorte de l’€, que vont devenir les banques grecques ? Elles seront très certainement nationalisées, par un Etat en faillite… On imagine que les contreparties des banques grecques ont pris leurs précautions. Mais l’incertitude liée à cette situation est grande : il est aujourd’hui difficile d’imaginer les conséquences d’un défaut potentiel de l’ensemble des banques grecques, notamment auprès des autres banques européennes…

Sur le plan économique, la crise financière associée va effectivement contribuer à approfondir la récession européenne. Le « double dip » sera plus profond que prévu jusque maintenant. Le risque de contagion est aussi évident : l’Espagne et le Portugal pourraient s’inspirer du précédent grec... Il va falloir beaucoup de volonté politique aux européens et aux allemands, pour surmonter cette crise. Mais, au moins, on aura la solution, probablement dans les toutes prochaines semaines. Paradoxalement, si l’Europe vide l’abcès d’ici l’été ou pendant l’été, la visibilité sera meilleure en 2013.

Investisseurs : nous sommes investis « normalement » sur les actions, et proposons d’augmenter la part actions en cas de baisse supplémentaire, portant le CAC 40 sous 3100.

Spéculateurs : de nouveaux plus bas sont probables sur le CAC40 avec une accélération dans les tous prochains jours.

Tendances sur les taux et les devises : le taux des obligations allemandes à 10 ans ont encore baissé : ils se rapprochent de 1,5 % Les taux espagnols ont renoué avec le niveau de 6 %

Tendances récentes sur les matières premières : le prix du pétrole a baissé de 9$ depuis le début du mois, faiblesse aussi des matières premières industrielles (le cuivre est revenu à 8000 $).

Eric Galiègue
VALQUANT

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Lundi 14 Mai 2012




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