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La France de Hollande : l'autre pays du chômage…

Si la Hollande a longtemps été présentée (notamment dans un célèbre spot publicitaire français) comme l'autre pays du fromage, la France de Hollande est malheureusement devenue l'autre pays du chômage, à côté de la Grèce, de l'Espagne et du Portugal. A l'inverse, les Pays-Bas continuent de résister avec un taux de chômage de 6,4 %, soit tout juste un point de plus que le niveau qui prévaut en Allemagne.


Marc Touati
Marc Touati
Bien loin de ces résultats appréciables, la France affiche un taux de chômage de 11 % (dernier chiffre publié par Eurostat pour le mois de mars 2013). Certes, c'est encore bien inférieur aux sommets qui prévalent dans les pays du Sud de l'Europe : 14,2 % à Chypre, 17,5 % au Portugal, 26,7 % en Espagne et 27,2 % en Grèce. Pour autant, la tendance est là : l'économie française ne parvient plus à générer de la croissance, ni des emplois et semble condamnée à battre de nouveaux records en matière de chômage. Même l'Italie, qui pourtant ne va pas fort, a réussi à légèrement réduire son taux de chômage qui atteint désormais 11,5 %, contre 11,7 % il y a trois mois.

Alors que le 6 mai prochain, François Hollande « fêtera » le premier anniversaire de son élection à la Présidence de la République, cette pandémie de chômage constitue certainement le point cruellement central de son bilan.

Les autres évolutions économiques de sa première année à l'Elysée sont tout aussi dramatiques. Tout d'abord, la récession a fait son grand retour, puis s'est aggravée. En effet, même si on feint trop souvent de l'ignorer, la succession de deux trimestres consécutifs de baisse du PIB (qui caractérise la récession) a déjà eu lieu au premier et au second trimestre trimestres 2012 (- 0,1 % à chaque fois). Ensuite, après un rebond technique au troisième trimestre, le PIB a chuté de 0,3 % au quatrième trimestre 2012. Depuis l'accession au pouvoir de François Hollande, celui-ci a ainsi reculé de 0,2 %. Pis, depuis le premier trimestre 2008, le PIB français subit un recul de 1,1 %. Et ce n'est malheureusement pas terminé dans la mesure où celui-ci devrait baisser d'environ 0,3 % au premier trimestre 2013.

Bien entendu, cette bérézina n'est pas le seul fait de François Hollande et a commencé sous le « règne » de Nicolas Sarkozy. Cependant, force est de constater que la situation a empiré depuis le deuxième trimestre 2012. Or, à l'époque, les deux finalistes de l'élection présidentielle se cantonnaient à dire que la crise était terminée. Le candidat de l'UMP pour essayer d'enjoliver son bilan, celui du PS pour ne pas devoir entrer dans le détail de son programme économique qui était évidemment irréaliste.

Mais, à la rigueur, l'erreur est humaine. François Hollande a été élue sur un programme, il était donc tenu de le mettre en pratique. Faut-il d'ailleurs rappeler qu'il y a un an, de nombreux économistes, hommes politiques et même certains dirigeants d'entreprise avaient appelé à voter pour M. Hollande, qu'ils présentaient alors comme le seul capable de redresser la barre. Quel beau plantage !

Car le problème n'est pas de se tromper, mais de s'enferrer dans l'erreur. Ainsi, plutôt que de reconnaître qu'il n'a pas réalisé les bons choix stratégiques pour l'économie française et d'engager un virage à 180 degrés, M. Hollande continue de mettre la France en danger. Et pour cause : de par l'augmentation massive de la pression fiscale et l'accroissement de certaines dépenses publiques, la récession française va s'aggraver, ce qui ne manquera évidemment pas de susciter une nouvelle flambée du taux de chômage. Ce dernier devrait même dépasser les 12 % d'ici le début 2014. A l'évidence, nous serons loin de l'inversion de tendance promise à maintes reprises et encore récemment.

De plus, à côté de la récession et du chômage, la suite du bilan économique de M. Hollande n'est pas très gaie : le poids des prélèvements obligatoires dans le PIB va dépasser les 46 % cette année, celui des dépenses publiques avoisine les 57 %. Parallèlement, bien loin des objectifs affichés, le déficit public a atteint 4,8 % du PIB en 2012 et devrait en faire autant cette année. Conséquence logique de ces dérapages et de l'aggravation de la récession, le poids de la dette publique dans la richesse hexagonale est passé de 85,8 % fin 2011 à 90,2 % un an plus tard et certainement 95 % fin 2013, avant d'atteindre la barre des 100 % d'ici l'été 2014.

Pour autant, en dépit de ces résultats calamiteux, le bilan économique de François Hollande bénéficie d'une aide incroyable : les taux d'intérêt des obligations de l'Etat français ne cessent de battre des records à la baisse, passant même dernièrement sous 1,7 % pour le taux à dix ans.

C'est à se demander si les investisseurs internationaux ont leur carte du PS… Blague à part, cette chance est aussi un écueil, dans la mesure où elle constitue une bulle obligataire. Or, à l'instar de ses homologues boursières ou immobilières, cette dernière est forcément appelée à se dégonfler. Quand ? Lorsque la France devra reconnaître qu'elle ne respectera pas ses engagements en termes de croissance, de chômage, de déficits publics et de dette. Ce sera le cas en septembre 2013, lorsqu'il faudra préparer le budget 2014.

Dès lors, les taux d'intérêt augmenteront fortement, la récession s'aggravera et le chômage flambera encore. A ce moment-là, si la France ne change pas de stratégie et ne parvient pas à convaincre l'Allemagne de la soutenir, le bilan des deux ans de François Hollande sera encore plus dramatique que celui de sa première année.

La France de Hollande ne sera alors plus seulement l'autre pays du chômage mais aussi celui du carnage.


Marc Touati
Economiste.
Président du cabinet ACDEFI (premier cabinet de conseil économique et financier indépendant).

www.acdefi.com


Lundi 6 Mai 2013




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1.Posté par Dunny Moonesawmy le 06/05/2013 15:43 | Alerter
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La principale raison du taux élevé du chômage, est selon moi, le manque de flexibilité sur le marché de l'emploi. L'entreprise est limitée dans sa capacité à s'adapter aux aléas conjoncturels. Les chefs d'entreprises, pour limiter les risques, préfèrent ne pas recruter plutôt que de se retrouver piégés par une baisse de l'activité.

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