Corporate Finance, DeFi, Blockchain, Web3 News
Corporate Finance, DeFi, Blockchain News

La BCE, cet énorme hedge fund en devenir

L’accord européen constitue une avancée , mais il est difficile d’envisager les conséquences des décisions annoncées tant elles sont complexes. "Ce qui n’est pas dans l’accord est plus important que ce qui s’y trouve",a expliqué Xavier Timbau, directeur du département analyse et prévision OFCE dans le cadre de l’émission L’économie en question sur France Culture. Dans l’œil des marchés : Dominique Trenet, stratégiste dans une société de gestion indépendante, dresse, un panorama de ce que disent et écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.


A titre d’exemple, Nicolas Sarkozy a accepté de façon explicite le principe de sanctions quasi automatiques dans le cadre de tout déficit. En contrepartie, Angela Merkel n’a accepté que de façon implicite un peu plus de flexibilité dans les interventions de la BCE.

Il y aura un peu plus d’intégration fiscale mais les gouvernements nationaux garderont la main sur leurs budgets nationaux. Pour Chris Wood , le stratégiste de CLSA à Hong Kong, l’Europe a besoin d’une autorité financière ressemblant au Trésor américain, ayant la possibilité de lever l’impôt à l’intérieur de la communauté. Tant que cela ne sera pas fait, les marchés demeureront sceptiques sur la pérennité de la zone euro qui restera une union monétaire sans union fiscale.

Il fallait sauver la face de la BCE , en lui permettant d’acheter de la dette souveraine, pour pouvoir jouer un rôle de prêteur en dernier ressort. Comme la BCE ne peut pas faire de prêts en raison de ses statuts, les banques centrales européennes vont prêter 200 milliards d'euros au FMI pour que l’institution puisse accorder les lignes de crédit aux états européens en ayant besoin. "L’hypocrisie était nécessaire, c’est un jeu dangereux, considère Pierre Olivier Gourinchas , professeur à l'université de Berkeley, car il n’y a aucun consensus sur ce sujet au sein de la BCE."

Le FMI ne devrait pas intervenir en Europe explique Mario Blejer, ancien ministre des Finances de l’Argentine. L’institution présidée par Christine Lagarde n’a aucune raison de se substituer à la BCE d’autant plus que 80% de son bilan est déjà engagé sur l’Europe. Le consensus ne semble pas exister non plus au sein du FMI…

Le problème des CDS est au cœur du risque systémique

Les Credit Default Swap (CDS) sont l’équivalent d’une assurance achetée par un porteur d’obligations souveraines pour se protéger contre le risque de défaut de son débiteur. Les banques européennes en ont émis, selon les autorités bancaires européennes, pour 178 milliards d'euros qui constituent un engagement qui risque d’être activé dans le cadre d’un scénario catastrophe baptisé "Armageddon".

Le problème est que ces mêmes banques se sont couvertes à hauteur de 169 milliards d'euros. En solde net le montant apparait faible, mais il peut emporter tout le système bancaire, si un établissement important fait faillite. C’est ce qui s’est passé avec AIG en 2009, la compagnie d’assurances américaine était le premier émetteur de CDS. Le Trésor américain avait du apporter près de 185 milliards de dollars pour lui permettre d’honorer ses engagements, notamment auprès de la Société Générale…

"Il faut arrêter d’être dépressif", nous dit enfin Olivier Pastré, professeur d'économie à Paris VIII. Tout va bien, Angela Merkel a fait des concessions, Nicolas Sarkozy a accepté de ne plus parler tout le temps, les Anglais sont pratiquement sortis de l’Europe et la BCE est devenue un énorme hedge fund…A suivre.

Publié avec l'aimable autorisation de l'Institut Turgot
Le mercredi 14 décembre 2011.

Blog de l'Institut Turgot
http://blog.turgot.org

Jeudi 5 Janvier 2012




Nouveau commentaire :
Twitter

Your email address will not be published. Required fields are marked *
Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

OFFRES D'EMPLOI


OFFRES DE STAGES


NOMINATIONS


DERNIERES ACTUALITES


POPULAIRES