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L'investissement éthique (ISR) espère attirer des épargnants déboussolés

Epargné par le discrédit qui frappe une partie de la finance, l'investissement dit "socialement responsable" (ISR) tente de profiter de la crise pour attirer la principale clientèle qui lui manque, celle des particuliers.


L'encours des placements éthiques, astreints au respect de critères sociaux, environnementaux et de gouvernance, a progressé de plus de 20% par an en France depuis 2000 et représentait 22,1 milliards d'euros au 31 décembre 2007, selon l'institut de recherche Novethic.

Jusqu'ici, l'engouement s'est principalement limité aux investisseurs institutionnels, comme le Fonds de réserve des retraites et l'Etablissement de retraite additionnelle de la fonction publique (Erafp), qui a adopté dès sa création une gestion entièrement ISR.

Mais pour Dominique Blanc, responsable de la recherche chez Novethic, la débâcle financière actuelle semble constituer "un bon moment pour faire décoller le marché des particuliers", qui souffrait jusqu'ici du "manque de lisibilité" de l'offre éthique.

Si les chiffres ne sont pas encore connus pour l'année 2008, "la tendance des neuf premiers mois est encourageante", souligne M. Blanc, expliquant que certains organismes spécialisés "voient beaucoup de clients particuliers, avec des niveaux de collecte qu'ils n'avaient pas connus jusque là".

Curieusement, cet intérêt a peu à voir avec les performances immédiates, puisqu'il y a "très peu de raisons de penser que les fonds ISR se comportent mieux" face à un krach, juge Philippe Zaouati, directeur du développement chez Natixis AM, numéro un français du secteur.

"On joue plus sur la +recherche de sens+ que sur la sécurité", précise M. Zaouati. A lui seul, pourtant, "ce message est plus porteur en période de crise, car les investisseurs se posent des questions sur la finalité de l'argent qu'ils placent".

Première leçon tirée de la tourmente boursière: "une partie de la population se dit que les produits alliant sécurité et performances très élevées n'existent pas, donc on cherche des produits plus transparents, ce qui n'était pas le cas ces dernières années", constate M. Blanc.

Or, comme le principe de l'ISR impose aux gérants de rendre des comptes précis à leurs clients, un fonds éthique "est obligé de connaître ce dans quoi il investit, donc il est mécaniquement protégé des pires placements", estime le chercheur de Novethic.

Pour Jean-François Descaves, président de la Financière de Champlain, l'entrée dans une phase "de crise économique majeure" devrait aussi bouleverser la logique des investisseurs, réhabilitant les raisonnements de long terme au détriment de la rentabilité immédiate.

"L'aspect vital (pénurie d'eau, indépendance énergétique...) va entrer en ligne de compte", assure M. Descaves, de même que le comportement vertueux des sociétés vis-à-vis de leurs salariés, leurs fournisseurs ou leurs clients, doté selon lui d'une réelle "valeur économique".

"Une entreprise industrielle qui ne regarderait pas l'impact de son activité sur l'environnement court le risque d'avoir un sinistre", renchérit Philippe Zaouati, pour qui certains critères de la finance éthique garantissent "une meilleure performance" dans la durée.

Reste un obstacle, beaucoup plus prosaïque, à lever pour le secteur: progresser sur le terrain commercial en passant "de la société de gestion au réseau de distribution", selon M. Blanc, alors que les banques ont longtemps négligé de former leurs conseillers à l'offre ISR.

Source : AGEFI Suisse
www.agefi.ch

Jeudi 20 Novembre 2008




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