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L'évolution des financements court terme

Dans un contexte économique difficile, le financement d'actifs n'échappe pas au durcissement de la position de l'ensemble des acteurs. Si les financeurs restent plus que jamais vigilants sur la qualité de l'actif sous-jacent, ils sont aujourd'hui, bien plus que par le passé, exigeants sur la qualité du cédant et les autres garanties que celui-ci peut apporter.


Affacturage : back to basics
Dans le monde de l'affacturage, la tendance est au retour aux sources avec des factors qui privilégient la maîtrise de leurs risques en revenant à des solutions de full factoring*. La réduction des garanties accordées par les assureurs crédit a, ces derniers mois, fortement dégradé le montant des financements obtenus. Le Complément d'Assurance Public (CAP)n'a que très partiellement pallier ce problème, car si cette solution permet d'améliorer la couverture des acheteurs Français, elle reste couteuse ,n'inclut pas les acheteurs étrangers, et est inefficace et inopérante dans le cas de réduction drastique (voir d'annulation) de la couverture par l'assureur. Pour être éligible à une solution d'affacturage confidentiel avec mandat de recouvrement et d'encaissement, les entreprises doivent désormais attester de leur capacité opérationnelle à bien gérer leur poste clients, mais également de leur solidité financière. Il n'est plus rare de devoir présenter un business plan et des prévisions de trésorerie à 2 ans voire d'avantage.
Par ailleurs, les factors ont délaissé pour le moment le financement sur stock et se concentrent uniquement sur le poste clients.
*full factoring : Solution complète d'affacturage qui inclut non seulement une notification du financement sur les factures mais aussi la prise en main par le factor de la gestion des créances cédées (notamment le recouvrement)

Financement sur stock : rassurer sur la réalisation
Délaissé donc par les factors, le financement des stocks est une solution qui a encore court avec des partenaires bancaires. Mais là encore, le niveau d'exigence des financeurs a fortement augmenté quant à la qualité de l'actif cédé, le risque cédant ainsi que sur les pistes de réalisation des stocks.
Afin d'être éligible à un financement sur stock, en plus de la présentation de l'entreprise, nous vous recommandons de monter un dossier d'analyse de vos stocks, présentant notamment les historiques des niveaux de rotation par produits et les schémas de réalisation.
Les couvertures demandées par les financeurs ont augmenté et il est désormais courant qu'un banquier exige une couverture à 200% du financement octroyé. Rappelons enfin qu'en fonction du gage mis en place (avec ou sans dépossession), les contraintes techniques sont plus ou moins fortes.

Financement des immobilisations / sale & lease back : le risque cédant d'abord
Là encore, les financeurs ont durci leurs critères de sélection. Paradoxalement et bien qu'important, la qualité de l'actif passe en second rang derrière la santé financière du cédant. Ceci est d'autant plus vrai dans le cadre de financement d'immobilisations immatérielles (Licenses logiciels, prestations d'intégration, maintenance, …). Il est là aussi primordial d'aider le partenaire financier à présenter son dossier en comité de crédit en lui donnant le plus d'information possible sur les perspectives de l'entreprises et la réalisation des actifs le cas échéant.

Il est bien évidemment encore possible aujourd'hui de mettre en place des financements court terme, et nos réalisations le prouvent. Mais dans le contexte actuel de credit crunch, il est primordial de bien préparer son dossier avant de solliciter des partenaires financiers afin de maximiser les chances de succès et les conditions financières.

Quelque soit le type de financement court terme envisagé, ces lignes sont à mettre en place si possible avant que l'entreprise n'en ait un besoin impérieux. Cela laissera le temps de négocier de meilleures conditions et de les mettre en place sereinement. D'après notre expérience, les financements court terme montés dans l'urgence et sans l'aide d'un conseil donnent rarement satisfaction pour cause de dérapage dans leur gestion opérationnelle, faute d'avoir eu le temps de bien les implémenter.

De plus, en ce qui concerne les financements sur stock ou les contrats d'affacturage, rien ne vous oblige à les utiliser pleinement si vous n'avez pas besoin de cash.
Si l'entreprise rencontre d'ores et déjà de fortes tensions de trésorerie, il faudra alors solliciter des partenaires financiers spécialisés habitués à mettre en place des lignes dans des contextes de restructuration. Ces acteurs demanderont plus de garanties qu'un banquier " classique " (nantissement d'actions, de fonds de commerces, …), seront plus exigeant en terme d'information financière et seront bien entendu plus chers.

Par Pierre-Marie Bigot, Vice-Président,
Département Restructuring et Performance Financière, DUFF & PHELPS Paris

Mardi 7 Septembre 2010




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