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L’économie suisse plie mais ne rompt pas

Les publications économiques de Coface Décembre 2012.


L’économie suisse plie mais ne rompt pas
Les forces de l’économie suisse sont aussi ses faiblesses. Sa stabilité politique, la gestion remarquable de ses finances publiques, son régime fiscal attractif en font un des refuges favoris des investisseurs à la recherche de sécurité. Ce qui renforce la devise suisse au détriment des entreprises exportatrices et internationales et pousse le secteur immobilier dans une zone à risques. Le secteur financier s’inquiète de la disparition du secret bancaire, que certains observateurs prédisent. La confiance des ménages est ébranlée mais demeure robuste. La crise de la zone euro n’est pas résolue, l’Allemagne traverse un creux conjoncturel et l’activité dans les pays émergents, relais de croissance, ne se réamorcera que légèrement l’an prochain. Revue des grandes tendances de l’économie suisse, à la veille d’une année charnière.

Entre début juillet et août 2011, le franc suisse a subi une appréciation massive passant de 1,23 pour un euro à 1,05 (1). Le 6 septembre, le président de la Banque nationale Suisse (BNS), Philipp Hildebrand, qui devait démissionner trois mois plus tard, prenait des décisions audacieuses et annonçait que la «BNS ne tolérera plus de cours inférieurs à 1,20 franc suisse pour un euro». En fixant ce cours plancher et en ajoutant que la banque était «prête à acheter des devises en quantité illimitée», il faisait certes une entorse au régime de change flottant en place depuis plusieurs décennies dans de nombreux pays occidentaux. Mais surtout, il lançait aux marchés un message fort selon lequel la BNS était prête à utiliser tous les moyens, y compris cet arrimage à l’euro, pour lutter contre la volatilité de la devise suisse, les pressions déflationnistes qui se mettaient alors en place et le risque de voir l’économie s’affaiblir. Il donnait ainsi aux entreprises exportatrices de biens et services un horizon prévisible pour établir leur stratégie et maintenir leur compétitivité-prix sur les marchés étrangers, celui de la zone euro en particulier.

Economie très ouverte, la Suisse subissait alors les effets pervers de sa bonne réputation, attirant comme un aimant les capitaux en quête de placements sûrs, ou d’opérations de carry trade (2). Durant l’été 2011, ce phénomène s’est trouvé amplifié par l’intensification de la crise de la zone euro (notamment la dégradation de la note souveraine du Portugal dans la catégorie spéculative) et les blocages politiques aux Etats-Unis (perte du triple A). C’était donc il y a un an. Cette politique a-t-elle permis de soutenir les exportations ?

Est-elle aujourd’hui efficace pour faire face au ralentissement attendu en Allemagne ? L’abondance des liquidités est-elle susceptible de créer, à revers, des pressions inflationnistes et une bulle immobilière ? Les risques se sont-ils réduits dans le secteur financier ? La confiance des ménages et des entreprises suisses s’est-elle renforcée ?

Un arrimage réussi à l’euro
Les pressions des entreprises exportatrices pour que le seuil de parité soit relevé jusqu’à 1,30 franc suisse pour un euro (3) n’ont pas infléchi la décision de la BNS. Depuis un an, le taux de change s’est effectivement stabilisé légèrement au-dessus de 1,20 franc suisse pour un euro.

L’économie suisse plie mais ne rompt pas

L’enjeu de la politique monétaire est de taille. D’abord parce que la parité élevée d’un franc suisse entraînait une chute des prix des produits importés, ce qui nourrissait les risques de déflation et donc de ralentissement durable de l’économie. Ensuite parce que les exportations helvètes représentent pas moins de 50% du PIB. Le risque de volatilité de la devise a certes été réduit, mais les entreprises exportatrices continuent de penser que le taux de change leur est toujours défavorable dans la compétition internationale. De plus, revers de la médaille de la lutte contre la déflation, le franc suisse a perdu de son effet dépréciatif sur les prix importés des intrants incorporés dans leurs produits finis.


Lisez la suite dans le PDF ci-dessous (22 pages en français)

(1) Le taux de change effectif réel était 40% supérieur à sa moyenne de long terme, selon la Banque des règlements internationaux.
(2) Technique financière qui consiste à s’endetter dans une devise à faible taux d’intérêt (le franc suisse dans ce cas précis) et à placer les fonds empruntés dans une devise à taux d’intérêt plus élevé, pour bénéficier du différentiel de taux. Le risque de l’investisseur est de voir la devise d’emprunt s’apprécier sur la période, la perte de change pouvant alors se révéler, selon l’ampleur de l’appréciation, supérieure au gain espéré sur le différentiel de taux.
(3) Ce taux n’est pas éloigné de celui indiqué par Natixis comme étant proche de sa juste valeur entre 1,35 et 1,40 franc suisse pour un euro : Récession et déflation en Suisse : quelle approche adoptera la BNS ?, Special report, Natixis, 8 février 2012.

Vendredi 21 Décembre 2012




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