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L’attrait des marchés frontières

MARK MOBIUS. Le gourou des marchés émergents était de passage à Genève cette semaine pour présenter son fonds sur les nouveaux marchés.


Mark Mobius
Mark Mobius
Qu’est-ce qui est nouveau et excitant sur les marchés émergents?
Mark Mobius - Les marchés frontières ! C’est une sorte de voyage dans le temps : quand nous avons commencé en 1987, nous avions ouvert de nouveaux marchés, nous avions dû trouver des banques dépositaires et nous sommes à nouveau de retour à ce point pour les marchés frontières.

Pourquoi?
Car après la forte hausse des marchés en 2009, avec des marchés émergents en augmentation de 60% en moyenne – certains de 100% même –, les investisseurs ont commencé à chercher d’autres horizons, pensant que cela n’allait pas durer, ce qui les a poussés vers les marchés frontières. Nous avons actuellement 308 millions de dollars investis dans ces marchés, ce qui est très peu par rapport aux 38 milliards que nous gérons globalement, mais cela donne une idée de ce qui est possible. Ces marchés représentent l’avenir.

Quels sont vos pays et vos secteurs préférés?
Le Nigéria, l’Ukraine, le Vietnam, le Kazakhstan et dans une moindre mesure, le Pakistan, le Ghana. En termes de secteurs, les banques, en priorité. Et en particulier les banques nigérianes. En gros, nous jouons deux thèmes: la consommation, qui progresse en parallèle avec l’augmentation de la richesse, et les matières premières. Nous pensons que leur prix va continuer à augmenter et nous sommes exposés via des titres de sociétés productrices.

Pourquoi les banques du Nigéria?
Car le système bancaire a été nettoyé, un certain nombre de dirigeants bancaires ont été envoyés en prison. L’économie est très dynamique, avec une croissance rapide. Pas seulement à cause du pétrole: l’économie nigériane a toujours été vive, avec des effets positifs sur les pays alentours également.

Comment êtes-vous organisés pour obtenir l’information sur ces marchés?
Nous avons un bureau à Johannesburg, qui couvre l’Afrique subsaharienne. Notre bureau de Dubaï couvre l’Afrique du Nord. Nous avons aussi un bureau au Vietnam et celui de Turquie couvre le Kazakhstan.

Quel impact les difficultés que traversent actuellement les pays occidentaux pourrait avoir sur les économies émergentes?
La faiblesse de l’euro va réduire le déficit commercial des pays européens vis-à-vis des pays émergents sur le long terme. La pression pour qu’ils réévaluent leur monnaie sera moindre. La Chine dit maintenant qu’elle comptait réévaluer le yuan mais avec la baisse de l’euro, Pékin pense qu’il ne s’agit peut-être pas d’une bonne idée. Par ailleurs, la crise grecque sera résolue.

Quels risques voyez-vous concernant les pays émergents?
Ils découlent des quantités considérables de produits dérivés qui ont été émis. Leur montant global dépasse dorénavant la barre des 600.000 milliards de dollars, soit plus de dix fois la valeur du PIB mondial ou douze fois la capitalisation boursière mondiale.

Que pensez-vous de la Chine?
Le marché chinois est remonté de manière spectaculaire. Mais le potentiel de hausse est limité par les nombreuses et conséquentes IPO prévues prochainement. L’équilibre offre / demande de titres n’est plus favorable. Tant que ces IPO ne sont pas digérées, le marché aura des difficultés à bouger.

L’Asie, en dehors de la Chine?
L’Inde est très intéressante, pour différentes raisons. Surtout, le gouvernement vient de passer une loi qui oblige les entreprises indiennes cotées à augmenter leur capital flottant, qui doit passer de 10% à 25%. Ce qui est bullish car les prix ont tendance à décliner. Avec cette nouvelle loi, les valorisations seront plus attractives et nous bénéficierons de davantage de variété.

La Russie?
Du point de vue des valorisations, c’est le marché le plus attractif en ce moment. Nous augmentons notre exposition aux titres russes. Le gouvernement essaie de diversifier l’économie pour ne plus dépendre des hydrocarbures et il devrait y parvenir car la main-d’oeuvre est très bien formée.

L’Amérique latine?
Le Brésil a tout pour lui : des richesses naturelles immenses, une agriculture dynamique et une très forte consommation. Le Brésil est de loin la première position de notre fond Amérique latine, devant le Mexique, le Chili, le Pérou. Nous ne sommes pas au Venezuela, bien entendu. (Interview: SR)

L’Agefi, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève
www.agefi.com

Mercredi 23 Juin 2010




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