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L’alphabet du risque

Par Jean Marc Cheze, Juriste credit manager. Les métiers de la gestion des risques financiers sont très porteurs .Le master probabilités et finances de Nicole El Karoui de Paris 7 permet un salaire d’embauche à plus de 100 000 euros soit deux fois le salaire d’un HEC débutant. (voir Challenges du 2 janvier 2008).


Le juriste formé au syllogisme peut il appréhender les risques financiers ? Peut il envisager ce style de métier ?

Essayons tout d’abord de définir le syllogisme.

A) Le syllogisme concept de la raison

1) La définition commune du syllogisme :
Le syllogisme est un argument composé de trois propositions dont la troisième (conclusion ) est déduite de la première (majeure =) par l’intermédiaire de la seconde mineure ). (la majeure et la mineure sont les prémisses du syllogisme ) . Tous les hommes sont mortels mortels , or Pierre est un homme , donc Pierre est mortel .

Bien qu’il donne lieu à des règles minutieuses qui sont de du domaine de la logique formelle, il semble un instrument peu fiable face à la logique scientifique .

Et pourtant le syllogisme ne doit pas être méprisé et essayons d’aller plus au fond :

Le syllogisme d’Aristote s’applique à tout raisonnement déductif rigoureux : " Un raisonnement dans lequel certaines choses étant posées , il en résulte nécessairement autre choses par cela seul qu’elles sont posées ."Pour définir plus précisement le syllogisme au sens courant , il fautajouter : " En se fondant sur l’implication ou l’exclusion des notions " le syllogisme est virtuellement précédé d’une question "Socrate est -il " mortel" ?La liaison s’établit par un terme intermédiaire ou moyen terme : "Homme ". Le sujet de la question , le prédicat , le grand terme .Ces deux termes s’appellent les extrêmes .)

Le syllogisme se construit ainsi sur trois termes , qui donnent trois propositions : La majeure (M et G) , la mineure (P et M) , la conclusion (P et G).Majeure et mineure forment les prémisses.

On démontre la conclusion par les rapports logiques des termes par exemple : si M implique G (tout homme est mortel) et que P implique M (socrate est homme ), P implique G( Socrate est mortel) . Ces rapports , comme ceux des raisonnements immédiats , peuvent aussi s’exposer en extension , et se représenter par des rapports de surfaces (cercles d’Euler) .

On appelle figure du syllogisme , les types de syllogisme qui dépendent de la place du moyen terme dans les prémisses, ou , ce qui revient au même , de la quantité logique du moyen par rapport aux extrêmes .En première figure le moyen est sujet de la majeure , prédicat de la mineure ; en deuxième figure , deux fois prédicat ; en troisième deux fois sujet ; la quatrième figure à la disposition inverse de la première .Les modes sont dans chaque figure , les combinaisons définies par la nature des propositions , par exemple trois universelles affirmatives.

Il faut déterminer les modes valables possibles , puis les démontrer .Au moyen âge , on construisait a priori tous les possibles, puis on éliminait les modes non concluants au moyen de huit règles empiriques , et l’on démontrait directement les modes de première figure , puis indirectement , ceux des autres figures par réduction aux modes de la première .

On rappelait toutes ces opérations par des sympboles , formant des mots : les voyelles donnent la nature des propositions , les consonnes sont arbitrairement choisies en première figure ( par exemple BAbArA), et dans les autres figures elles indiqent les opérations à effectuer ; par exemple BAr0c0doit se rapporter à Barbara , par démontration de l’absurde.

Si une prémisse n’est pas exprimée , on a un syllogisme irrégulier .Exemple l’enthymène : " Je t’ai vu conserver " (mineure) "je pourrais donc te perdre." Les syllogismes composés sont ceux où des syllogismes successifs s’enchaînent .Par exemple l’épichérème , où sur chaque prémisse s’embranchent des preuves ( le Pro Milone de Cicéron est ainsi construit ) ; le polysyllogisme où chaque conclusion est reprise comme majeure( le polysyllogisme abrégé s’appelle le sorite ) . On peut ainsi construire des syllogismes sur des propositions hypothétiques ou disjonctives .

Le dilemmme est un syllogisme disjonctif , dans lequel les deux alternatives aboutissent à la même conclusion (Dilemme de Mathan , Athalie ,acte 2 scène 5).

Conclusion : la valeur du syllogisme a souvent été contestée par les scientifiques .Mais pour les juristes c’est un excellent instrument de mesure.Il faut dire qu’il sert surtout à appliquer des règles. Il vaut donc , ce que valent les règles elles-mêmes .Il n’est pas toute la déduction , mais il contribue à la construction de toute déduction.

Il est un élement de la chaîne des raisons comme l’indique Descartes.

Mais peut on t on apprécier les risques sans les mathématiques financières ?

Essayons de trouver l’instrument qui permettra aux juristes formé à l’écrit de comprendre ces risques ?

B) L’imbrication du Droit et des Mathématiques : Servons nous de l’immense pensée d’un mathématicien juriste Docteur en Droit qui a épousé la grande sagesse philosophique : Gottfried Wilhelm Leibnitz.

Essayons de replacer le droit dans le domaine des sciences dures.

La métaphysique de Leibnitz est par excellence , celle qui doit permettre de penser l’infini et qui met au premier rang de ses préoccupations la logique de l’infini .

" voir Essais de théodicée sur la bonté de Dieu , la liberté de l’homme et l’origine du mal " chez Isaac Troyel libraire.

Sans doute il y a chez Leibnitz , une double direction : grand admirateur de la logique d’Aristote et adonné à l’étude mathématique des combinaisons , on le voit rechercher une science générale reposant sur ne caractéristique universelle qui est le naturel aboutissement de cette logique : ne suffit-il-pas , pas analyse , de dégager les concepts simples et irréductibles , dont tous les autres sont composés , puis de déterminer les règles de combinaison de ces concepts pour arriver à déterminer sûrement et sans distinction possible , par une sorte de calcul logique toutes les vérités que l’esprit humain est capable de trouver ?

Dans ce monde tout est déterminé sans exception par la règle du meilleur .

(’Partisan de la preuve ontologique , il a peut être tort de concevoir toute vérité su le modéle des vérités mathématiques.En mathématiques , il suffit qu’un rapport soit possible pour qu’il soit vrai ; C’est en cela que consiste l’objectivité mathématique ; mais il n’en est pas de même dans l’ordre de la réalité : l’idée d’un thaler dit Kant , ne se confond pas avec le thaler réel et n’ajoute rien à notre fortune).

En matière de droit pour lui pour lui l’expérience commune juridique rejoint les mathématiques .

Le droit n’est pas un ensemble de fatras.

Le monde juridique absurde serait impossible car l’harmonie peut y être retrouvée par le calcul et y est naturelle ce sont les principes généraux du droit bien souvent .

Sa thèse en droit sur "De casibus perpexis jure" fonde le recours au droit naturel dans nombre de cas embarassants .

Le droit comme la musique serait du calcul inconscient.

Pour leibniz toutes les connaissance humaines peuvent être exprimées par les lettres de l’alphabet.

Dans "dissertio de arte combinatore ", il s’efforce de ramener la philosophie à un calcul logique , une caractéristique universelle .

Pour lui il s’agit de créer de faire jouer l’alphabet des pensées humaines , de façon à unifier les connaissances .

Mathématicien (nventeur du calcul différentiel) et juriste il montre que les questions de droit sont indissociables de deux formes de discours universel que sont la philosophie et la logique.

Mais la logique ce n’est pas seulement la logique mais la logique verbale une sorte de mathématique verbale.

(Pensons aux grecs et aux juifs qui n’utilisent pas les chiffres dans l’antiquité .Pour les nombres ce sont donc les lettres de l’alphabet qui sont utilisés dans l’ordre alphabétique..)Un mot une phrase de la loi peut avoir une valeur numérique . http://www.lyber-eclat.net/lyber/wi...

A ce niveau la loi peut avoir une influence sur les mathématiques a sens littéral.Egalement cette valeur numérique peut avoir un sens caché au niveau de la loi.

D’où un lien avec l’esprit de la Kabbale et peut être son inspiration dans Théodicée .

La mathématique est diverse en ce qu’elle concerne la science des nombres , des figures et des mouvements .

Elle n’est pas une mais un ensemble qui ne peut être réduit à la omme de ses éléments connus .

C’est pourquoi Leibnitz parle dans " Pour mettre en ordre le droit Romain" d’une mathématique du droit qui dépasse le simple syllogisme.

C) Du logos à la praxis : Essayons de voir ce que donne un petit alphabet du risque.

Ce qui concrétement pourrait donner :
- Apparition de productions d’immobilisations : Risque majoration artificielle des résultats...
- Augmentation du Ca réalisé par le client : Risque croissance non maîtrisée ( sans les ressources financières nécessaires)
- Augmentation des frais financiers : Risque dégradation de trésorerie.
- Augmentation du crédit founisseur :Risque de dégradation de trésorerie .
- Augmentation des stocks : Risque mévente , majoration artificielle des résultats , aggravation de la trésorerie .
- Augmentation du poste créditeur divers : Risque dégradation de la trésorerie , retard de paiement des cotisations sociales ert des impôts.
- Augmentation des concours bancaires à court terme : Risque fragilité de l’entreprise , augmentation des frais financiers.
- Augmentation de la concurrence Risque baisse de la marge
- Baisse du CA réalisé par le client : Risque mévente du client , perte de position concurentielle .
- Baisse de la marge brute : augmentation de la concurrence .
- Changement de Banquiers : Risque difficultés de trésorerie.
- Contestations , litiges : Risque mauvaise foi du client.
- Changement de la durée d’exercice : Risque désir de masquer des difficultés
- Croissance du CA réalisé avec le client :Risque croissance trop importante , suppression des crédits des autres fournisseurs.
- Dépassement de la ligne d’encours autorisé : Risque augmentation trop rapide du CA , retard de paiement .
- Dépendance vis à vis d’un très gros client ou d’une catégorie de clients notamment en difficulté : Risque de dépôt de bilan en cascade , risque de baisse d’activité du client
- Dégradation dans la qualité des produits et du service : Risque de baisse d’activité du client.
- Diminution du montant d’assurance crédit : Risque de dégradation de trésorerie , dépôt de bilan.
- Embauches importantes : Risque croissance mal maîtrisé .
- Gréves : problème de management.
- Impayés : Risque symptôme de détresse , dépôt de bilan .
- Investissements importants : Risque des invetissements surdimensionnés par rapport à l’entreprise peuvent déséquilibrer la trésorerie.
- Non respect des conditions de règment ; allongement des délais : Risque difficultés de trésoprerie , litige.
- Organisation , gestion de l’entreprise : Risque manque de recul de l’entreprise par rapport à son environnement...
- Professionnalisme du dirigeant : Risque mauvaise gestion de l’entreprise.

Or à côté nous avons des centres serveurs télématiques qui calculent pour nous comme ceux fournis par le groupe Altares (manageo ou hyperbil, www.manageo.fr).
qui font des calculs mathématiques savants sur des ratios divers tels que le ratio d’autonomie financière , le ratio d’endettement global , sur la capacité de rembousement sur l’équilibre financier exemple le besoin en fonds de roulement etc et les scores (BDF , Conan ; collonges) tirent , l’excédent brut d’exploitation , la marge commerciale , la production de l’exercice , la valeur ajoutée , le résultat financier , le résultat courant autant de notions à rajouter à notre alphabet des risques.Autant de données calculées automatiquement pour nous juristes peu habitués aux mathématiques financières.

Essayons de choisir un exemple de ce que fournissent ce type de serveur :

Exemple d’éléments fournis par les centres serveurs télématiques :
- raison sociale
- siret
- RC
- adresse
- teleph
- fax
- forme juridique
- capital
- date de création
- activité
- type d’exploitation
- nombre d’établissements
- principal dirigeant
- fonction
- date et lieu de naissance
- chiffre d’affaires
- effectif
- actionnaire

Vous avez également la variation du chiffre d’affaires , du chiffre d’affaires export , du résultat d’exloitation, des frais financiers , du résultat courant avant impôt , du résultat exceptionnel, du résultat net , de la capacité d’autofinancement , des fonds propres, des dettes court terme , des dettes financières moyen et long terme , du fonds de roulement , des besoins en fonds de roulement de la trésorerie , du chiffre d’affaire hors taxes , de la marge brute de la valeur ajoutée ainsi que la batterie de ratios.

Je vous laisse imaginer l’application du syllogisme et de l’alphabet du risque sur ces données par une ou un juriste sans parler des apports propres à la connaissance juridique elle même sur les garanties et défaillances.

Ces métiers sont abordables par les juristes qui y trouveront une excellente rémunération.

Jean Marc Chèze Juriste credit manager
Master Dess Droit des affaires de Panthéon Assas
Lauréat de l’ENP
Formation MS Entreprendre de l’ENS Mines
Elu du Village de la Justice

Lundi 28 Janvier 2008




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