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L’Industrie en cale sèche

Thierry Charles, « L’Industrie en cale sèche. Matières premières : de la gestion des flux aux rapports de force », éditions l’Harmattan, avril 2013, 200 pages, 21 euros (avec une postface de Rémy Thannberger).


L’Industrie en cale sèche
Thierry charles, vous publiez ce mois aux éditions l’Harmattan votre 3ème ouvrage « L’Industrie en cale sèche. Matières premières : de la gestion des flux aux rapports de force », qui aborde notamment la question de l’avenir de l’industrie au regard de la crise des matières premières et de l’énergie. Selon vous, dans la transition énergétique engagée, les industriels sont en première ligne.

En effet, « L’Industrie en cale sèche » est le dernier volet de la trilogie initiée en 2009 [à propos des délais de paiement], qui devait dénoncer les maux dont souffre notre industrie, le deuxième volet plaidant pour une réforme des relations interentreprises. Or le constat est terrible : sur le plan industriel, la France ne cesse de régresser comme le montre toutes les études. Dans son dernier ouvrage, J. Rifkin évoque de son côté « la fin d’une saga économique de deux cents ans définie par la pensée industrieuse, les marchés et la main-d’œuvre de masse, et le début d’une ère nouvelle caractérisée par le comportement coopératif [l’énergie coopérative], les réseaux sociaux et les petites unités de main-d’œuvre technique et spécialisée ». A défaut d’opérer au plus vite cette transition énergétique et de développer un nouveau modèle industriel, la famille humaine risque l’effondrement de la civilisation « sur les dépôts exhumés du Carbonifère ».

Dans ce nouvel opus, vous faites parfois preuve de pessimisme, voire de fatalisme.

Sans doute parce cette question ne date pas d'hier et elle soulève des émotions compréhensibles. Avec Baudelaire, chacun peut réciter : « Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide », alors que les prix de l’énergie et des matières premières ne cessent d’augmenter et leur accès est de plus en plus délicat face à l’appétit de « l’ogre chinois ». D’ailleurs, dès 1945 Paul Valéry imaginait le pire : « Considérez un peu ce qu’il adviendra de l’Europe quand il existera par ses soins, en Asie, deux douzaines de Creusot ou d’Essen, de Manchester ou de Roubaix, quand l’acier, la soie, le papier, les produits chimiques, les étoffes, la céramique et le reste y seront produites en quantités écrasantes, à des prix invincibles, par une population qui est la plus sobre et la plus nombreuse du monde (…) ».

Vous avez toutefois choisi de nous donner des raisons d'espérer quand même…

Nous avons déjà eu l'occasion d'entendre des donneurs de leçons, il y en a à tous les coins de rues. Or il ne s’agit pas dans cet ouvrage de donner des cours de morale, de politique ou d’économie car il n’est désormais de prudence, de sagesse ni de génie que la complexité du monde ne mette rapidement en défaut. Paul Valéry disait encore « Les desseins longuement suivis, les profondes pensées d’un Machiavel ou d’un Richelieu auraient aujourd’hui la consistance et la valeur d’un tuyau de Bourse ». Au moins est-on certain que toute activité qui sape l’écosystème ne peut se poursuivre indéfiniment. Désormais la nouvelle équation industrielle se situe dans la recherche de l’efficience énergétique et environnementale optimale au service du développement durable. « La matière, c’est ce qui ne dure pas. » Or, le temps de l’énergie est un temps long. C’est la quadrature du cercle, un beau sujet d’essai non ?

Thierry Charles, ,je vous remercie et vous donne rendez-vous très prochainement dans un nouveau numéro de Finyear.

L’Industrie en cale sèche
Thierry CHARLES est Docteur en Droit (Université Jean Moulin, Lyon III), Thèse sur Jacques Chaban-Delmas. Il a commencé sa carrière en qualité de chargé de recherche à l’Université Pierre Mendès France – Grenoble II. Après une expérience bancaire, il est aujourd’hui Directeur des affaires juridiques de l’organisation professionnelle Allizé-Plasturgie / Membre du Comité des relations interindustrielles de sous-traitance (CORIST) au sein de la Fédération de la Plasturgie et du Centre national de la sous-traitance (CENAST). Il a publié en juin 2009 « Réforme des délais de paiement et modernisation de l’économie. De l’intention aux actes ? » aux éditions Lignes de repères et en juin 2011 « Plaidoyer pour la sous-traitance industrielle » aux éditions l’Harmattan. Expert chroniqueur sur http://www.finyear.com/ [où il tient une rubrique littéraire : « Et tout le reste est littérature »] & dans Le Cercle Les Echos. Il est également sociétaire de l'Atelier Paul Fabra.

© Copyright CFO-news. Propos recueillis par la rédaction de Finyear.


Vendredi 12 Avril 2013




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