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L’Europe plus forte que les USA ?

Lettre du vendredi 28 janvier 2022 rédigée par Eric Galiègue - VALQUANT.


Eric Galiègue
Eric Galiègue
Les évolutions récentes du cours des actions montrent une forte surperformance des actions européennes vs les actions américaines. Depuis le début de l’année, l’indice CAC 40 a baissé de 2%, alors que la baisse de l’indice S&P 500 atteint plus de 9%, et que la Nasdaq a décroché de près de 15%.

Ce n’est pas la première fois que les indices boursiers montrent des performances très contrastées des deux côtés de l’Atlantique, même si la corrélation historique est forte. En l’occurrence, la composition sectorielle des indices peut expliquer les écarts de performance : on sait que le S&P 500 comprend les GAFAM et que l’indice américain est plus « techno » (34,2% de l’indice S&P 500) que l’indice européen (15,4%), qui, lui, comprend plus d’actions du secteur de la « consommation non durable » (le luxe, 19,6% vs 5,4%) et les secteurs industriels (10,8% vs 5,4%). En un mot, il est plus « Value » que « Growth ».
Ce bilan provisoire du mois de janvier 2022 montre effectivement des contrastes impressionnants entre les grandes actions au sein des mêmes indices. Ainsi, le cours de TotalEnergies a progressé de plus de 15% depuis le début de l’année, alors que celui de Dassault Systèmes a perdu plus de 25%. On comprend dès lors mieux les écarts importants de performance entre les indices…

Un deuxième facteur explicatif peu évoqué explique aussi la divergence de performance des indices boursiers européens par rapport à Wall Street : le taux de change. Depuis le début de l’année, le dollar s’est apprécié de près de 2% contre l’€, et de plus de 7% depuis un an. Cet effet de change est important, et sur courte comme longue période, explique très souvent une bonne partie des écarts de performance des indices, qui sont exprimés en monnaie locale. La hausse du $ est directement causée par le revirement de politique monétaire des USA, qui semble plus clair et plus important que de ce côté-ci de l’Atlantique. Les investisseurs américains anticipent désormais 4 hausses de taux en 2022, alors que Mme Lagarde assurait (en tous cas récemment) qu’il n’y aurait pas de hausse de taux de la BCE en 2022…

Comme par ailleurs le Quantitative Easing européen va continuer au-delà de mars, on comprend pourquoi notre monnaie se déprécie et favorise directement l’appréciation du cours des actions de nos entreprises.
Si la bonne performance des actions européennes relativement aux indices américains, s’explique par un effet sectoriel associé à un effet taux de change, il n’en reste pas moins que la tendance depuis le début de cette année 2022 est négative dans l’absolu à Wall Street. Aux USA, il est logique que le cours des actions perde 10% sur la base des actualités de ce début d’année : confirmation du changement de politique monétaire de la FED, confirmation de l’inflation, nouvelle flambée des cours du pétrole, bruits de botte en Ukraine, et révision en baisse des anticipations de croissance économique en 2022, notamment par le FMI.
Heureusement, les publications des résultats d’entreprise demeurent très favorables. Les publications de chiffres de croissance du PIB de l’année 2021, aussi. Le marché a actuellement une faculté assez exceptionnelle de regarder ce qui justifie la poursuite de la hausse et lui évite une correction plus importante. Les publications 2022, tant des données macroéconomiques que des entreprises, sont forcément impressionnantes. Après une baisse aussi majeure du PIB en 2020, le rebond est puissant, mais il s’agit bien d’une illusion d’optique.
Ces évolutions du marché ont été accompagnées par une impressionnante hausse de la volatilité, notamment intraday. De nombreux professionnels ont relevé de très puissantes accélérations haussières et baissières intraday assez inexplicables, sauf par l’effet des algorithmes et autres robots de marché. Par ce phénomène, le marché montre qu’il doute : les grands changements de tendance sont souvent précédés par la hausse de la volatilité. La relative résilience des actions européennes est impressionnante, mais c’est comme toujours à Wall Street que la tendance se fait. Et elle est clairement négative.

Investisseurs : Nous sommes sous pondérés au maximum pour un CAC 40 supérieur à 6 383 points.

Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations d’Etat se rapprochent de 1,9% pour le 10 ans US. Les taux des obligations allemandes sont revenus en territoire négatif. Le $ poursuit sa hausse, et est passé sous 1,12 contre €.

Tendances récentes sur les matières premières : Les cours du pétrole montent encore : ils ont brièvement dépassé 90$ sur le Brent.


Vendredi 28 Janvier 2022




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