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L’Europe a-t-elle un problème d’investissement ou de risque ? Et si c’était aussi une question de responsabilité ?

La déclaration annuelle du Cercle des économistes interpelle : « Comment expliquer le ralentissement de l'investissement en dépit de taux d'intérêt historiquement bas ? Est-ce dû à l'absence de perspectives claires du progrès technique ? Au vieillissement, et à l'augmentation de l'aversion au risque qu'il induit ? A une finance devenue incontrôlable malgré des efforts de régulation, ou est-ce une conséquence de la désindustrialisation ?


Patrick d’Humières
Patrick d’Humières
Le risque est aujourd'hui mal appréhendé, mal réparti et les investisseurs s'en écartent. Investissement et prise de risque sont pourtant indissociables. L'enjeu consiste à réintroduire la culture de la prise de risque chez les différents acteurs: État, entreprises, particuliers ». L'analyse est juste, implacable. Elle vient en appui de « la crise de confiance » dénoncée par Jean Pisani –Ferry dans son exercice stratégique à dix ans. Il faut dire qu'on a tout fait pour décourager les petits porteurs ces dernières années – qui ont diminué par deux en dix ans en France- qu'on a préféré épuiser le crédit public à chaque tempête et que les gestionnaires du système ne font rien pour introduire de la vertu dans le jeu. Les régulateurs ont dû internaliser le risque systémique, rendant par là même les opérateurs moins manœuvrables. Investir est de moins en moins un calcul raisonnable ; et pour l'opinion, cela ressemble de plus en plus à une habilité d'initiés quand cela ne se réduit pas à des algorithmes aveugles. Cette dégradation du contexte expliquent cette distanciation croissante autant que la mollesse des sous-jacents macro-économiques. C'est pourquoi, il faudra beaucoup de conditions à réunir pour redonner un sens industriel à l'épargne et il ne suffira pas de fustiger les rentiers ou de mépriser les placements immobiliers. La reprise de l'investissement passe certes par une régulation incitative et un pilotage public plus rassurant, par des acteurs professionnels dans un jeu stable, mais il a surtout besoin de retrouver un contexte rationnel où le calcul d'opportunités repose sur de bonnes hypothèses. C'est tout l'enjeu de la transparence. C'est l'intérêt de l'analyse 360 qui se nourrit désormais d'une information extra-financière complète et matérielle. On ne le dira jamais assez : l'information extra-financière éclaire la gestion de risques d'une façon nouvelle sur tous les risques contemporains à l'origine de bien des interrogations. C'est ce que l'Europe a compris en l'intégrant dans la nouvelle directive comptable ; c'est ce que les investisseurs engagés pratiquent et avec succès désormais. Dommage que les émetteurs et les régulateurs soient encore attentistes sur ces questions qu'ils sous-estiment. La dimension immatérielle et sociétale du calcul économique n'a jamais été aussi importante. Voilà pourquoi « la responsabilité » apporte la grille d'analyse la plus opératoire et la plus actuelle à l'interrogation des opérateurs économiques, pour construire un monde de plus d'opportunités.



Patrick d’Humières
www.institutrse.com

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Jeudi 10 Juillet 2014




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