Corporate Finance, DeFi, Blockchain, Web3 News
Corporate Finance, DeFi, Blockchain News

L’Enseignement de la RSE aux AVANT-POSTES

S’il fallait faire la démonstration aux détracteurs et sceptiques de la RSE que celle-ci s’enracine, quoiqu’on pense, en profondeur, dans nos comportements, nos mentalités, et nos valeurs, ce serait en soulignant la place croissante qu’elle occupe dans l’Enseignement des Ecoles et Universités.


Constant Calvo
Constant Calvo
Dernier exemple en date, on apprend que HEC a mis le développement durable ainsi que « la responsabilité sociale et éthique des affaires » comme un élément intégral de ses programmes, en accueillant l’économiste et expert de l'environnement Rajendra Kumar PACHAURI. Le titre de Professeur Honoris Causa lui sera remis le 15 octobre 2009.

Rajendra Kumar PACHAURI est Président de l'Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) ; en français, Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC).

Né en Inde, Rajendra Kumar PACHAURI a notamment obtenu en 1972 un diplôme de Master et un Doctorat en génie industriel, ainsi qu’un Doctorat en économie, à l’Université de Caroline du Nord (USA).

Le Dr PACHAURI est également Directeur Général de TERI (The Energy and Resources), l’environnement, la sylviculture, la biotechnologie et la conservation des ressources naturelles, pour le compte de gouvernements, ainsi que d’institutions et d’entreprises privées de par le monde.

On se souviendra peut-être qu’il avait reçu en 2007, au nom de l'IPCC, le prix Nobel de la Paix qui avait été conjointement décerné à l'ancien Vice Président des Etats-Unis Al Gore, et à l’IPCC, et, qu’ à ce titre, il avait été reçu à l’Elysée le 23 juin 2009.

Dans un récent article publié le 9 septembre 2009 sur le blog « Ideas for development » (www.ideas4development.org), intitulé « Réformer la finance mondiale », le Dr PACHAURI écrivait notamment ceci :

« Il est de plus en plus admis que le modèle d’une finance mondiale déréglementée a échoué. Fondé sur le mythe de la suprématie du marché, ce modèle n’a pas su tenir compte du fait que les spéculateurs sont sujets à des comportements grégaires, et que les marchés n’évaluent pas toujours le risque correctement. Et cette crise mondiale n’est que la dernière d’une série de crises qui ont malheureusement montré que les marchés étaient faillibles. En outre, on a sous-estimé la possibilité qu’avait le secteur bancaire de « contourner » la réglementation en transférant simplement les actifs à risque à des institutions non bancaires moins réglementées, créant ainsi un véritable « système bancaire fantôme ». »

Il faut se réjouir, par conséquent, de l’annonce de la venue à HEC de Rajendra Kumar PACHAURI. Car, on a trop longtemps fait le constat critique selon lequel on accordait, dans les Ecoles et Universités françaises, beaucoup trop d’importance aux discours sur la RSE et le développement durable - soit dit en passant, on a pu formuler une critique identique, et on continue de le faire, à l’encontre des entreprises - mais qu’en réalité, peu de cours étaient dispensés.

On faisait remarquer, en revanche, que les Ecoles et Universités savaient organiser, et de belle manière, des colloques, des rencontres, ou des forums sur certains thèmes du développement durable et de la RSE.

Autre constat désolant, il s’avérait malheureusement, trop souvent, que les enseignants véritablement compétents sur ces sujets n’étaient pas nombreux. L’enseignement lui-même portait sur une des thématiques du développement durable ou de la RSE, sans qu’une vision globale ne fût appréhendée ni proposée.
Les Ecoles et Universités ne dispensaient pas d’enseignement généraliste, mais seulement des cours sur le commerce équitable, les fonds éthiques, l’éthique des affaires, la gestion des ONG, ou la gestion de l’environnement, par exemple.

Une étude menée dans le Nord de la France, en 2006, par l'Association Alliances afin de diagnostiquer comment les Ecoles et Universités contribuaient à la diffusion des enjeux de la Responsabilité Sociale des Entreprises, n’avait-elle pas conclu d’une part que la RSE était trop faiblement intégrée dans les enseignements, qu’elle l’était de surcroît de manière inégale et souvent optionnelle, et, d’autre part, que la recherche appliquée devait être renforcée ?

Les temps ont changé, et nous n’en sommes heureusement plus là. Aujourd’hui, l’accent est désormais mis, en matière de RSE, sur l’innovation sous toutes ses formes - technologique, managériale, organisationnelle, ou culturelle.

C’est ainsi que l’Association pour le Développement et l’Enseignement de la Responsabilité Sociale des Entreprises (ADERSE) organise, chaque année, depuis sa création en 2002, des Congrès sur les thématiques de la recherche et de l’enseignement de la RSE dans les Ecoles et Universités françaises.

Seule ombre au tableau, les entreprises françaises semblent, encore, majoritairement, à la traîne : La fonction de Responsable RSE n’est pas encore assez développée, bien qu’elle soit en constante augmentation.

On observe, d’une part - contrairement aux pays anglo-saxons -, que le nombre de postes proposés en France n’est pas important et, d’autre part, que les offres de postes de direction sont pourvues, dans la plupart des cas, en interne.

Nous pouvons témoigner pour ce qui nous concerne que, trop souvent encore, pour bon nombre de Dirigeants et de Managers, la RSE est jugée comme une problématique vaste et floue ; et qu’ils s'interrogent sur la méthodologie, quand ce n’est pas sur la pertinence, de mise en oeuvre de la démarche dans leur entreprise.

Qu’on nous permette, alors, de leur dire : Dirigeants et Managers français, encore un effort !

Constant Calvo, Directeur associé ADHERE RH
http://blog.adhere-rh.com

Jeudi 15 Octobre 2009




OFFRES D'EMPLOI


OFFRES DE STAGES


NOMINATIONS


DERNIERES ACTUALITES


POPULAIRES