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L'Amérique de la diversité

La plupart des observateurs en France et à l’étranger qui a salué la victoire de Barack Obama, a attribué celle-ci aux luttes pour les droits civiques de la communauté noire. Les analystes qui ont parlé de l’évolution des mentalités et de la marche de la diversité semblent, pour leur part, avoir laissé entendre que nous serions en présence d’une tendance lourde, d’un profond et durable changement de la société américaine.


L'Amérique de la diversité
De ce point de vue, l’accession d’un homme de couleur à la présidence des Etats-Unis serait, d’abord et en avant tout, le reflet et l’expression de cette diversité. Car, c’est bien d’une mutation socio-économique et culturelle de l’Amérique dont il s’agit. Et, de fait, les statistiques officielles sont là pour le prouver.

Les résultats du dernier recensement portant sur l’année 2007, montrent que la population américaine continue d’être fortement impactée par les flux migratoires. On compte aujourd’hui 45,5 millions d’hispaniques, soit 15% de la population ; la population noire compte 40,7 millions d’individus, soit 13,5 % ; et la population d’origine asiatique représente, quant à elle, 15,2 millions d’âmes, soit 5% de la société américaine.

Pour illustrer cette mutation tant historique que rapide de la société américaine, il suffit de préciser que lors du précédent recensement, en l’an 2000, la population blanche représentait 77,1% de la population totale. Aujourd’hui, elle ne représente plus que 66%. En l’an 2000 encore, les blancs étaient majoritaires dans tous les Etats de l’Union. Or, ce n’est désormais plus le cas depuis 2007, à Hawaii, au Nouveau Mexique, en Californie et également – horreur ! vont s’écrier les conservateurs de tous bords – au Texas même !

L’immigration qui a commencé au XIXème siècle et s’est poursuivie, avec des hauts et des bas – on songe notamment à l’interdiction faite aux populations chinoises en 1882 de pénétrer aux USA pour y travailler, ainsi que le système des quotas établi en 1943 puis progressivement abandonné – est en train de changer la face des Etats-Unis d’Amérique de manière radicale.

Selon les projections officielles, en 2050, la population américaine sera composée de 44% de blancs, 30 % d’hispaniques, 13% de noirs, et 8% d’asiatiques. Ce qui signifie, qu’en 2050, l’Amérique ressemblera de très près à la Californie. On compte, en effet, aujourd’hui, dans cet Etat de la côte ouest des Etats-Unis, 43% de blancs, 36% d’hispaniques, 13% d’asiatiques, et 7% de noirs. Quand on connaît le dynamisme économique et la vitalité de la Californie, on se dit que l’avenir des Etats-Unis est loin d’être sombre.

Et c’est un fait, que les américains dans leur grande majorité, analystes compris, reconnaissent que la diversité culturelle, ethnique, et linguistique de leur pays (près de 20% des américains âgés de plus de 5 ans parlent, à la maison, un deuxième idiome autre que la langue anglaise) est l’un de leurs plus importants atouts, susceptible de leur assurer une prospérité durable, tant en termes économiques que culturels.

Selon les données officielles, en 2002, 18% des chefs d’entreprises aux USA étaient issus de l’immigration. Voilà un chiffre qui, à lui seul, pourrait donner à penser notamment à nos élites, européennes en général, et françaises en particulier.

N’oublions pas, en outre, un élément majeur, afin de nous permettre de comprendre l’imprégnation de l’immigration dans la société américaine : la législation des Etats-Unis reconnaît d’emblée la nationalité américaine à tout enfant né sur leur territoire, quelle que soit l’origine de ses parents et quel que soit le statut de ces derniers.

Bien entendu, il serait illusoire et mensonger de prétendre qu’aux USA l’intégration des immigrés ne se heurte à aucun obstacle, ou tension, ni aucune résistance ou peur. L’Amérique est en train de changer sous nos yeux, et chacun sait que dans tout processus de changement il faut savoir compter sur deux types de forces : les forces motrices d’une part, les forces opposées d’autre part. Les premières poussent au changement, l’appellent de leur vœu et l’alimentent ; les secondes, au contraire, craignant ou refusant les nouvelles idées, veulent maintenir les choses telles qu’elles sont et ont toujours été.
Ceux qui, en France comme à l’étranger, parlent de déclin américain voire de faillite, feraient mieux de réfléchir à deux fois. Il est fort à parier qu’il faudra pendant longtemps encore compter sur les Etats-Unis d’Amérique.

Tout laisse à penser que dans l’élection du sénateur de l’Illinois, en novembre 2008, ce sont les forces motrices que l’on a pu voir à l’œuvre ; et qu’elles étaient, à n’en pas douter, pour une large part, issues des minorités.

Barack Obama ou le triomphe de la diversité américaine.

Constant Calvo, Directeur associé ADHERE RH

http://blog.adhere-rh.com

Jeudi 29 Janvier 2009




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