Après 2,5 millions d'euros pour son ex-directeur général, Ronan Le Moal, le Crédit Mutuel Arkéa s’apprête à verser à son ancien président, Jean-Pierre Denis - lui aussi démissionnaire -, 2,5 millions d’euros d'indemnités de départ. Parti subitement en mai dernier, celui-ci percevra ainsi 1,4 million d’euros au titre des dispositions légales et conventionnelles et 1,1 million comme indemnités contractuelles. La filiale bretonne indique par ailleurs que le Quimpérois n’a pas souhaité faire application d’une disposition lui permettant de toucher plus de 2 millions d’euros supplémentaires.
Un héritage encombrant
Jean-Pierre Denis a laissé en héritage à Julien Carmona, son successeur, une situation compliquée après l’échec de son projet d’indépendance qui devait faire sortir Arkéa du giron de sa maison mère, le Crédit Mutuel.
Le nouveau président de la filiale bretonne nommé en juin dernier n’avait d’ailleurs pas eu à attendre bien longtemps avant d’en faire l’amère expérience. Dès le 20 juillet, Julien Carmona avait dû en effet prendre acte du refus du Conseil d’État de transmettre au Conseil constitutionnel un énième recours d’Arkéa contre une décision de l’organe central du Crédit Mutuel précisant l'usage de la dénomination de la marque Crédit Mutuel... En guise de baptême du feu, Julien Carmona a ainsi pris part au 21e épisode (échec) judiciaire d’une bataille initiée par son prédécesseur, en vain.
L’ancien président s’était pourtant montré des plus déterminés, sollicitant toutes les autorités judiciaires françaises et européennes, allant même jusqu’à organiser une manifestation sous les fenêtres des régulateurs à Bercy en 2018 afin de promouvoir son projet.
Devant son échec, Jean-Pierre Denis avait décidé, le 15 mars dernier, de plier bagage, afin de « se consacrer à d’autres projets ». Si Julien Carmona l’a bel et bien remplacé, on peut néanmoins s’interroger sur la réalité du départ de Jean-Pierre Denis du Crédit Mutuel Arkéa.
Faux départ ?
Jean-Pierre Denis devrait donc toucher 2,5 millions d’euros d’indemnités de rupture… alors même qu’il est démissionnaire. Pour justifier de telles largesses, Arkéa assure ne plus se référer au code de bonne gouvernance pour les entreprises cotées de l’Association française des entreprises privées (AFEP) et du Medef, qui dispose que « le versement d’indemnités de départ à un dirigeant mandataire social doit être exclu, s’il quitte à son initiative la société pour exercer de nouvelles fonctions », au motif qu’elle est une banque mutualiste.
Mais ces indemnités de départ interrogent à plus d’un titre : s’il a bel et bien quitté son poste de président de la banque bretonne, Jean-Pierre Denis reste présent dans le groupe Arkéa en tant que président de Château Calon-Ségur, un vignoble acquis par la banque durant son mandat en 2012, et du comité de surveillance des Terroirs de Suravenir, une filiale d’Arkéa, qui regroupe trois domaines viticoles. Ou comment percevoir un parachute doré sans même avoir à le déplier.
Un héritage encombrant
Jean-Pierre Denis a laissé en héritage à Julien Carmona, son successeur, une situation compliquée après l’échec de son projet d’indépendance qui devait faire sortir Arkéa du giron de sa maison mère, le Crédit Mutuel.
Le nouveau président de la filiale bretonne nommé en juin dernier n’avait d’ailleurs pas eu à attendre bien longtemps avant d’en faire l’amère expérience. Dès le 20 juillet, Julien Carmona avait dû en effet prendre acte du refus du Conseil d’État de transmettre au Conseil constitutionnel un énième recours d’Arkéa contre une décision de l’organe central du Crédit Mutuel précisant l'usage de la dénomination de la marque Crédit Mutuel... En guise de baptême du feu, Julien Carmona a ainsi pris part au 21e épisode (échec) judiciaire d’une bataille initiée par son prédécesseur, en vain.
L’ancien président s’était pourtant montré des plus déterminés, sollicitant toutes les autorités judiciaires françaises et européennes, allant même jusqu’à organiser une manifestation sous les fenêtres des régulateurs à Bercy en 2018 afin de promouvoir son projet.
Devant son échec, Jean-Pierre Denis avait décidé, le 15 mars dernier, de plier bagage, afin de « se consacrer à d’autres projets ». Si Julien Carmona l’a bel et bien remplacé, on peut néanmoins s’interroger sur la réalité du départ de Jean-Pierre Denis du Crédit Mutuel Arkéa.
Faux départ ?
Jean-Pierre Denis devrait donc toucher 2,5 millions d’euros d’indemnités de rupture… alors même qu’il est démissionnaire. Pour justifier de telles largesses, Arkéa assure ne plus se référer au code de bonne gouvernance pour les entreprises cotées de l’Association française des entreprises privées (AFEP) et du Medef, qui dispose que « le versement d’indemnités de départ à un dirigeant mandataire social doit être exclu, s’il quitte à son initiative la société pour exercer de nouvelles fonctions », au motif qu’elle est une banque mutualiste.
Mais ces indemnités de départ interrogent à plus d’un titre : s’il a bel et bien quitté son poste de président de la banque bretonne, Jean-Pierre Denis reste présent dans le groupe Arkéa en tant que président de Château Calon-Ségur, un vignoble acquis par la banque durant son mandat en 2012, et du comité de surveillance des Terroirs de Suravenir, une filiale d’Arkéa, qui regroupe trois domaines viticoles. Ou comment percevoir un parachute doré sans même avoir à le déplier.
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