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L'épargne durable se diversifie

Interview avec Jean-David Bar, cofondateur de WE DO GOOD, fintech nantaise certifiée B Corp qui propose des solutions de placement pour les particuliers.


En quoi consiste ce que vous avez intitulé “Épargne Positive” ?

Il s’agit d’une offre que nous avons développée et qui permet aux particuliers d’investir dès 10 € dans des actifs à impact environnemental positif. Par exemple, dans des kits solaires ou dans des vélos électriques qui sont exploités par des entreprises. Les investisseurs perçoivent ensuite tous les trimestres une part des revenus générés par l’exploitation des actifs financés. La rentabilité prévisionnelle est de 3 % bruts, sur une durée d’un an.

Dans quel type d’actifs peut-on investir via votre plateforme ?

Actuellement nous avons 3 “livrets” ouverts : “Autonomie Énergétique”, qui est la 1ère solution de placement dans des panneaux solaires installés chez des particuliers. Il y a aussi le livret “Solaire Rural”, qui permet d’investir dans des kits solaires répondant au besoin de l’accès à l’énergie en Afrique de l’Ouest. Enfin, il y a le tout nouveau livret “Entreprises à vélo” qui est une solution de placement dans des vélos électriques mis en location.

Avant, il était possible d’investir dans d’autres actifs, comme les robots tondeurs solaires qui permettent de remplacer le glyphosate dans le vignoble et dans les voies ferrées, ou encore des smartphones Fairphone.

Combien d’actifs ont déjà été financés ?

Au total, plus d’une soixantaine d’actifs ont déjà été financés sur la plateforme. La carte des actifs financés est disponible en ligne : www.wedogood.co/epargne-positive

Quelles sont les différences avec d’autres solutions de placement à impact ?

Il y a assez peu de solutions de placement à impact vraiment transparentes. Selon l'étude de Reclaim Finance publiée en octobre dernier, 94 % des fonds labellisés “investissement socialement responsable” (ISR) investissent dans des entreprises très questionnables : les plus grandes émettrices de gaz à effet de serre, ayant des pratiques contestables en matière de droits humains, appartenant à des secteurs comme l’armement et le charbon ou étant impliquées dans des scandales majeurs.

La plupart des solutions de placement à impact vraiment éthiques sont proposées par des start-up, comme Goodvest, Lita.co, Ecotree ou Solylend. Nous nous différencions avec une solution qui est la plus concrète possible (des actifs qu’on peut localiser sur une carte) et très accessible (dès 10 €).

Mais investir son argent en ligne reste risqué pour les particuliers, non ?

Bien-sûr, tout investissement représente un risque. C’est la première information que les particuliers reçoivent sur notre plateforme lorsqu’ils décident d’investir. Sur notre activité classique de financement d’entreprises en démarrage, le risque est très élevé. Sur l’Épargne Positive, le risque est modéré car il y a un sous-jacent matériel qui peut être revendu en cas de souci pour rembourser les investisseurs. Une des clés pour bien gérer ses placements est justement de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier et de diversifier : une partie de disponibilité immédiate sans risque, une partie de placements à court-terme, une partie à long-terme, une partie à risque élevé mais rentabilité potentielle élevée, une autre à risque et rentabilité plus modérés.

Pourquoi avoir proposé une nouvelle offre alors que vous étiez spécialisés dans le financement des entreprises en démarrage ?

Lorsque nous nous sommes lancés, en 2013, notre objectif était de permettre aux particuliers d’investir à 100 mètres de chez soi, dans des choses concrètes et utiles. On pourrait donc dire que notre objectif était de lancer l’Épargne Positive ! Par contre, le chemin a été long car il fallait développer tout le mécanisme technique et juridique qui permet de le rendre possible : un placement aussi concret et transparent accessible dès 10 € et sans frais pour les investisseurs est une première en France ! Nous avons commencé par les entreprises en démarrage car c’était le plus simple à mettre en place dans un premier temps et cela nous a permis de bien roder le cadre juridique, ainsi que la plateforme au niveau technique : avant de lancer l’Épargne Positive nous étions déjà à plus de 5 millions d’euros levés et plus d’une centaine d’entreprises financées.

Disposez-vous d’un agrément auprès des autorités financières ?

Oui, cela est indispensable pour pouvoir opérer en France. Nous avons l’agrément IFP (intermédiaire en financement participatif) auprès de l’ORIAS et, comme tous les opérateurs français, nous passerons bientôt au statut d'ECSP (European Crowdfunding Service Provider). Nous sommes par ailleurs certifiés B Corp, une reconnaissance internationale de notre engagement en termes d’impact environnemental, social et économique.

Pensez-vous que le marché des placements à impact a de l’avenir ?

Selon une étude de l’Autorité des Marchés Financiers publiée fin 2021, l'impact des placements financiers sur l’environnement est un sujet important pour 76 % des Français. Il y a eu une vraie prise de conscience ces dernières années et heureusement car la finance est un levier très important pour avancer sur la transition écologique.

Nous le sentons également sur notre plateforme, nous devons mettre en pause régulièrement le financement de certains actifs pour que les entreprises qui les exploitent puissent avoir le temps de tout gérer. Il y a parfois plus de demandes des investisseurs que d’actifs à financer sur certaines thématiques !

Jeudi 10 Février 2022




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