Franck Noguès, bonjour, comment évolue le prix des grands vins ?

Il s'agit de la loi de l'offre et de la demande. Nous savons que l'offre est limitée compte tenu de la surface des domaines et des caprices de la météo. Ces derniers sont de plus en plus importants compte-tenu du réchauffement climatique. L'offre devrait diminuer sur les années à venir.
La demande varie en fonction de plusieurs critères.

Est ce que la qualité est primordiale ?

Oui, les professionnels reconnus communiquent leurs notes de dégustations avant la campagne des "primeurs". Elles contribueront à booster la demande. En l'occurrence, les notes du millésime 2020 sont supérieures au millésime 2019.

La conjoncture peut-elle influencer ?

Oui également, puisque nous avons pu constater que la pandémie a fait baisser le prix de sortie des 2019 de 30 % par rapport au millésime 2018 qui était de qualité équivalente. Pour la petite histoire, les décades fonctionnent très bien aussi : 1990, 2000, 2010.

Quel est l'impact sur les prix un an après la sortie des 2019 ?

Le rattrapage est en train d'avoir lieu comme beaucoup de secteur. La reprise de la consommation, de la croissance et de l'inflation va aussi favoriser la reprise des prix. Nous pouvons constater que les revalorisations du millésime 2019 sont comprises entre 4, 76 % pour Château La Mondotte et 15, 94 % pour le Château Malartic Lagravière sur un an.

Comment bien choisir ses primeurs 2020 ?

Il faut s'adresser à de vrais professionnels dont la note d'informations est agréée par l'AMF comme Patriwine.

En moyenne les prix sont remontés de 10 % après 2019 mais avec de meilleures notes. Nous avons 2 grandes préférences pour le choix des primeurs 2020 :
- favoriser les châteaux qui ont eu de belles progressions dans leurs notations comme le Château Smith Haut Lafitte et le château Léoville Las Cases qui sont proche de la note maximale de 100 avec 98-100.
- nous conseillons aussi à nos clients les châteaux qui ont eu de meilleures notes qu'en 2019 et qui ont gardé leurs prix de sortie au niveau de l'année précédente comme le château Pavie 1er grand cru classé A de Saint-Emilion.

Quel bilan pouvez-vous faire de cette campagne 2020 ?

Compte tenu des éléments détaillés ci-dessus, c'est une très bonne campagne. Les clients ont bien assimilé l'opportunité du millésime. Bien que les châteaux fixent un prix de sortie identique pour tous les négociants, certains confrères ont déjà fait évoluer les prix. C'est le moment de réaliser cet investissement plaisir qui ne doit pas représenter plus de 5 % du patrimoine selon les recommandations de l'AMF. Il nous reste encore quelques opportunités…

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