Les marges opérationnelles accusent également une baisse, ce qui pèse sur les bénéfices. La pression sur les prix exercée par les organismes payeurs, la stagnation de la demande et la concurrence accrue des génériques mettent les entreprises à rude épreuve. Les réductions de coûts et les restructurations ne suffisent plus et l'on voit apparaître une nouvelle vague de fusions et acquisitions qui va profondément changer l'industrie. A long terme, l'industrie pharmaceutique devra en outre collaborer plus étroitement avec les organismes payeurs et restaurer la confiance.
ZURICH, LE 12 MAI 2014. Selon l'analyse d'EY, le chiffre d'affaires des 20 plus grandes entreprises pharmaceutiques (estimé à 460 milliards d'euros) a subi une baisse de 3,0 % l'année dernière après un recul déjà constaté en 2012. Les bénéfices diminuent également : le résultat d'exploitation de ces grands groupes s'est élevé à 112 milliards d'euros, soit une baisse de 6,0 % et la marge bénéficiaire d'exploitation a reculé de 25 % à 24 % en 2013, après une baisse presque équivalente l'année précédente.
Baisse des dépenses consacrées à la recherche et développement
Ces dernières années, les entreprises ont tout fait pour réaliser des économies : elles ont fusionné des divisions, réduit les frais généraux et axé toute leur organisation sur l'efficacité. Ces mesures d'économie ont aussi eu pour conséquence une stagnation des dépenses consacrées à la recherche et développement (R&D). Selon l'étude d'EY, les 20 premiers groupes pharmaceutiques mondiaux ont diminué leurs dépenses de R&D de 1,8 % en 2013. Celles-ci n'ont cessé de baisser depuis le pic atteint en 2010.
Pour l'industrie pharmaceutique, croître de façon indépendante devient de plus en plus difficile : dans le monde entier, une pression considérable s'exerce sur les prix des médicaments en raison de la rigueur financière imposée par les organismes payeurs et les prestataires qui font face également à des besoins de réduction de coûts. Les assureurs et les autorités de santé demandent une preuve démontrée de l'efficacité des nouveaux médicaments avant d'en autoriser le remboursement.
Les projets de croissance dans les pays émergents offrent quelques opportunités pour les entreprises, mais avec des marges plus modestes du fait du niveau inférieur des prix ; ceci dans un contexte où les organismes payeurs privilégient les génériques aux produits princeps.
Les grands groupes pharmaceutiques cherchent à se rapprocher de sociétés spécialisées qui développent des principes actifs innovants dans le but de générer une croissance supplémentaire et d'améliorer leur positionnement sur certains segments de marché. Preuve en est des grandes transactions ayant eu lieu ces derniers mois.
Une consolidation supplémentaire est inévitable
Compte tenu de la faible croissance de l'industrie pharmaceutique, cette activité accrue n'a rien d'étonnant, d'autant que les conditions favorables aux opérations de fusions acquisitions sont réunies. Selon Patrick Flochel, associé en charge du secteur Pharmaceutique mondial chez EY : « Les différents segments de marché sont encore très fragmentés. Afin de s'imposer durablement, il est de plus en plus important pour une entreprise de s'établir parmi les trois ou quatre premiers d'un segment. Le secteur pharmaceutique est celui qui subit actuellement la plus forte pression à la consolidation. » L'environnement économique général est propice à cette évolution. Les taux restent bas et les bourses sont aussi favorables.
« Ces dernières années, les laboratoires pharmaceutiques ont réalisé des acquisitions pertinentes sur le plan stratégique en recentrant leurs portefeuilles et en utilisant leurs capitaux à bon escient; cela a eu pour effet de faire grimper leur cote boursière.», explique Patrick Flochel. Selon lui, une autre tendance amplifie le bouleversement historique qui se produit actuellement dans le secteur: « Les grands acteurs ont réalisé peu d'acquisitions ces dernières années. Or, leur capacité financière de rachat s'est trouvée renforcée du fait de la hausse de leurs valorisations boursières, de la réduction de coûts et du remboursement de certaines dettes. Ces entreprises se mettent de plus en plus en quête de sociétés et de segments qui correspondent à leur portefeuille existant pour leur permettre de ne pas être à la traîne par rapport à l'ensemble du marché. » Les entreprises américaines disposant de réserves de liquidités à l'étranger peuvent par ailleurs, en cas d'acquisitions en Europe, parer à une fiscalité défavorable dans leur pays.
Collaboration avec les organismes payeurs et restauration de la confiance
Pour rester performantes à long terme, les entreprises pharmaceutiques doivent collaborer plus étroitement avec les organismes payeurs. Selon une étude réalisée par EY, ces derniers sont convaincus que les laboratoires pharmaceutiques peuvent contribuer à réduire les coûts de santé et à améliorer les résultats des traitements. « Les organismes payeurs veulent des solutions qui couvrent la totalité du cycle de soins et qui peuvent être comparées objectivement aux produits de différents fabricants », déclare Patrick Flochel.
Les entreprises pharmaceutiques pourront répondre aux exigences des organismes payeurs et des prestataires seulement si elles réussissent à dissiper la méfiance qui règne actuellement. L'enquête révèle en effet que la confiance des organismes payeurs et de l'opinion publique dans l'industrie pharmaceutique est gravement entamée. « Pour l'industrie pharmaceutique, l'un des grands défis est de restaurer la confiance », affirme Patrick Flochel.
Méthodologie de l'enquête
Pour son rapport Progressions 2014, EY a interrogé 30 organismes payeurs américains, 30 organismes payeurs européens et 18 représentants de laboratoires pharmaceutiques de différentes fonctions, dont Market Access et Managed Care. L'enquête a été réalisée en janvier 2014. EY l'a complétée par des entretiens qualitatifs menés auprès de plus de 30 dirigeants dans différents pays, notamment aux États-Unis, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Suisse, aux Pays-Bas et en France.
http://www.ey.com/progressions2014
EY Suissse
ch.ey.com
ZURICH, LE 12 MAI 2014. Selon l'analyse d'EY, le chiffre d'affaires des 20 plus grandes entreprises pharmaceutiques (estimé à 460 milliards d'euros) a subi une baisse de 3,0 % l'année dernière après un recul déjà constaté en 2012. Les bénéfices diminuent également : le résultat d'exploitation de ces grands groupes s'est élevé à 112 milliards d'euros, soit une baisse de 6,0 % et la marge bénéficiaire d'exploitation a reculé de 25 % à 24 % en 2013, après une baisse presque équivalente l'année précédente.
Baisse des dépenses consacrées à la recherche et développement
Ces dernières années, les entreprises ont tout fait pour réaliser des économies : elles ont fusionné des divisions, réduit les frais généraux et axé toute leur organisation sur l'efficacité. Ces mesures d'économie ont aussi eu pour conséquence une stagnation des dépenses consacrées à la recherche et développement (R&D). Selon l'étude d'EY, les 20 premiers groupes pharmaceutiques mondiaux ont diminué leurs dépenses de R&D de 1,8 % en 2013. Celles-ci n'ont cessé de baisser depuis le pic atteint en 2010.
Pour l'industrie pharmaceutique, croître de façon indépendante devient de plus en plus difficile : dans le monde entier, une pression considérable s'exerce sur les prix des médicaments en raison de la rigueur financière imposée par les organismes payeurs et les prestataires qui font face également à des besoins de réduction de coûts. Les assureurs et les autorités de santé demandent une preuve démontrée de l'efficacité des nouveaux médicaments avant d'en autoriser le remboursement.
Les projets de croissance dans les pays émergents offrent quelques opportunités pour les entreprises, mais avec des marges plus modestes du fait du niveau inférieur des prix ; ceci dans un contexte où les organismes payeurs privilégient les génériques aux produits princeps.
Les grands groupes pharmaceutiques cherchent à se rapprocher de sociétés spécialisées qui développent des principes actifs innovants dans le but de générer une croissance supplémentaire et d'améliorer leur positionnement sur certains segments de marché. Preuve en est des grandes transactions ayant eu lieu ces derniers mois.
Une consolidation supplémentaire est inévitable
Compte tenu de la faible croissance de l'industrie pharmaceutique, cette activité accrue n'a rien d'étonnant, d'autant que les conditions favorables aux opérations de fusions acquisitions sont réunies. Selon Patrick Flochel, associé en charge du secteur Pharmaceutique mondial chez EY : « Les différents segments de marché sont encore très fragmentés. Afin de s'imposer durablement, il est de plus en plus important pour une entreprise de s'établir parmi les trois ou quatre premiers d'un segment. Le secteur pharmaceutique est celui qui subit actuellement la plus forte pression à la consolidation. » L'environnement économique général est propice à cette évolution. Les taux restent bas et les bourses sont aussi favorables.
« Ces dernières années, les laboratoires pharmaceutiques ont réalisé des acquisitions pertinentes sur le plan stratégique en recentrant leurs portefeuilles et en utilisant leurs capitaux à bon escient; cela a eu pour effet de faire grimper leur cote boursière.», explique Patrick Flochel. Selon lui, une autre tendance amplifie le bouleversement historique qui se produit actuellement dans le secteur: « Les grands acteurs ont réalisé peu d'acquisitions ces dernières années. Or, leur capacité financière de rachat s'est trouvée renforcée du fait de la hausse de leurs valorisations boursières, de la réduction de coûts et du remboursement de certaines dettes. Ces entreprises se mettent de plus en plus en quête de sociétés et de segments qui correspondent à leur portefeuille existant pour leur permettre de ne pas être à la traîne par rapport à l'ensemble du marché. » Les entreprises américaines disposant de réserves de liquidités à l'étranger peuvent par ailleurs, en cas d'acquisitions en Europe, parer à une fiscalité défavorable dans leur pays.
Collaboration avec les organismes payeurs et restauration de la confiance
Pour rester performantes à long terme, les entreprises pharmaceutiques doivent collaborer plus étroitement avec les organismes payeurs. Selon une étude réalisée par EY, ces derniers sont convaincus que les laboratoires pharmaceutiques peuvent contribuer à réduire les coûts de santé et à améliorer les résultats des traitements. « Les organismes payeurs veulent des solutions qui couvrent la totalité du cycle de soins et qui peuvent être comparées objectivement aux produits de différents fabricants », déclare Patrick Flochel.
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