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Hybris 1 (Sarasin Expertise AM)

L'affaire de la Société Générale renferme un double paradoxe. Elle est en premier lieu aussi incompréhensible pour l'homme de la rue qui n'entend rien aux techniques de la finance contemporaine que pour le « super-pro » qui en maîtrise toutes les subtilités. En second lieu, elle concerne un établissement, réputé pour l'excellence de ses systèmes de contrôles, qui s'est spécialisé dans les produits dérivés les plus complexes et qui se trouve pourtant frappé de plein fouet sur les supports les plus simples et les transactions les plus « traçables ». L'enquête judiciaire en levant ces incompréhensions participera à l'effort de « mise à plat » réclamé par le G7 le week-end dernier.


Chaque phase d'euphorie a ses vedettes emblématiques, dont on se demande à quel moment leur insolent succès va se transformer en déroute. Chaque crise précipite la chute de ces icônes (Drexel, LTCM, Enron). Le cas qui nous occupe ne déroge pas à la règle. L'activité BFI de la Société Générale
représente bel et bien le sommet de la financiarisation de l'économie et de la « mathématisation » de la finance, tout en étant revendiqué comme tel. Les tours dominant Paris sont bien pour l'essentiel peuplées d'opérateurs spécialisés dans la manipulation des risques de marché et plus spécifiquement des risques extrêmes, dans le cadre de processus de gestion reposant sur des modèles stochastiques. Ces activités ont prospéré jusqu'à assurer, in fine, près de 40% des profits de la Banque.

A ce titre, cette affaire diffère radicalement de chute de la Barings, dont on la rapproche souvent. Alors que la Banque londonienne a été réellement victime d'un « trader fou » prétendant enrayer seul la chute du Nikkei et bénéficiant, pour ce faire, de complicités internes avérées dans un environnement nettement moins surveillé qu'aujourd'hui, le cas de la SocGen s'inscrit définitivement dans le rêve d'une époque, celui de la fabrication récurrente de sur-rendements par la grâce de l'ingénierie financière. Il marque la fin d'une époque, sans aucun doute. La fin du rêve lui-même ? C'est moins sûr, si l'on en croit l'Histoire et la facilité avec laquelle l'investisseur se laisse séduire, de proche en proche, par les constructions les plus hasardeuses, pour son plus grand malheur et au grand dam du gestionnaire raisonnable.

Etude complète à télécharger ci-dessous :

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Jeudi 28 Février 2008



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