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Growing Beyond : Top 300 en Europe et aux Etats-Unis

Comparaison des 300 entreprises à plus fort chiffre d’affaires d’Europe et des Etats-Unis (2012).


Laurent Leloup
Laurent Leloup
D'après une étude de Ernst & Young Suisse, le fossé se creuse entre l'Europe et les Etats-Unis : les bénéfices des sociétés américaines sont nettement supérieurs

- Les sociétés américaines réussissent mieux en 2012 que les plus grandes sociétés européennes.
- La pression sur les marges s'accentue en Europe.
- L'exploitation du gaz de schiste soutient l'expansion économique américaine : renaissance de l'industrie américaine.
- 25 sociétés suisses au Top 300 européen.

Growing Beyond : Top 300 en Europe et aux Etats-Unis

Les principales sociétés américaines distancent leurs concurrentes européennes : alors que l'Europe continue de subir les contrecoups de la crise de la dette, les sociétés américaines tirent parti de la reprise de l'économie outre-Atlantique et du boom industriel lié à l'exploitation du gaz de schiste. En 2012, les 300 premières sociétés américaines au plus fort chiffre d'affaires ont pu accroître leurs bénéfices de 2 %, malgré les difficultés conjoncturelles prévalant à l'échelle mondiale, alors que leurs consoeurs européennes ont accusé un recul de 8 %. En outre, la rentabilité des entreprises américaines a été nettement supérieure : tandis que les sociétés européennes ont enregistré des bénéfices de 744 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires global de 7500 milliards d'euros (+6 % par rapport à 2011), les entreprises américaines ont réalisé des bénéfices nettement supérieurs de 828 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires global inférieur de 7200 milliards d'euros (+5 % par rapport à 2011).

Le bénéfice cumulé des sociétés américaines est donc supérieur de 11%, soit 84 milliards d'euros, à celui de leurs consoeurs européennes. Et si deux tiers des entreprises ont affiché une croissance de leurs bénéfices aux Etats-Unis, elles ne sont qu'une sur deux en Europe. Au palmarès des premières sociétés européennes ayant le chiffre d'affaires le plus élevé, on retrouve en tête de liste, comme l'année précédente, Royal Dutch Shell et BP. Volkswagen s'est hissée de la quatrième à la troisième place, reléguant la compagnie pétrolière française Total au quatrième rang. Aux Etats-Unis, comme l'année dernière, on retrouve en tête du podium Wal-Mart, Exxon Mobil et Chevron. La meilleure progression cette année a été enregistrée par Apple : la société technologique est parvenue à gagner quatre places par rapport à l'année dernière dans le classement des chiffres d'affaires, se situant désormais à la cinquième place.

Tels sont les résultats d'une étude menée par la société d'audit et de conseil Ernst & Young, qui a évalué les chiffres de bilan des 300 sociétés cotées ayant les chiffres d'affaires les plus élevés en Europe et aux Etats-Unis. Les banques, les compagnies d'assurance et les sociétés d'investissement ont été exclues de l'analyse.

Top 300 en Europe : des marges sous pression
La marge EBIT des 300 entreprises européennes ayant le plus fort chiffre d'affaires a chuté en l'espace d'un an de 11,4 % à 9,9 % en 2012. Dans l'ensemble, les marges de près de deux tiers des sociétés européennes (64 %) ont reculé. Les entreprises américaines ont été pour leur part nettement plus rentables : les marges des groupes étudiés se sont établies dans l'ensemble à 11,6 % (2011 : 11,9 %), près de la moitié (47 %) enregistrant des marges supérieures à celles de 2011.

Rares sont les sociétés qui ont pu se soustraire à la pression généralisée sur les prix, y compris en Suisse : la marge EBIT des sociétés helvétiques du Top 300 a reculé de 0,9 point de pourcentage à 10,6 %, ce qui demeure toutefois légèrement supérieur à la moyenne européenne de 9,9 %. Malgré le recul de leur marge EBIT, les principales sociétés suisses restent relativement épargnées : en effet, les marges sont en repli dans tous les grands pays d'Europe, notamment en Grande-Bretagne (moins 3,2 points de pourcentage) et en Russie (moins 4,4 points de pourcentage).

« Les entreprises européennes subissent de plus en plus de pressions», observe Markus Schweizer, Managing Partner Advisory Services chez Ernst & Young pour la région GSA (Germany, Switzerland, Austria). La persistance d'un chômage élevé dans les pays en crise, les mesures d'austérité mises en place par les gouvernements et la faible propension à investir chez les entreprises rendent très improbable toute perspective de reprise économique : « De grandes économies européennes s'installent dans la récession dont la fin n'est toujours pas en vue. »

Afin de maintenir leur compétitivité, de nombreuses entreprises tentent de stimuler leurs ventes en baissant leurs prix, ce qui érode leur rentabilité et peut les priver de leurs moyens . « Les baisses de prix en elles-mêmes ne suffisent pas. Les entreprises devraient plutôt veiller à l'efficacité de leurs processus de production, consolider leurs marques et rester attentives à leurs gammes de produits. La devise à respecter devrait être la suivante : efficacité et flexibilité pour traverser la crise », conseille Markus Schweizer.

Reprise de l'industrie américaine - l'Europe toujours à la traîne
La reprise de l'économie américaine n'est pas un simple feu de paille : dans les secteurs d'avenir tels que les technologies de l'information ou la santé, les Etats-Unis sont très bien positionnés. Les entreprises de ces secteurs sont nettement mieux représentées au Top 300 américain que leurs consoeurs européennes. Les fabricants de biens de consommation (hors secteur agroalimentaire) bénéficient eux aussi d'une place relativement importante outre-Atlantique. L'Europe se démarque, en revanche, par ses secteurs d'exploitation minière, de télécommunications et traditionnellement l'industrie. Or c'est précisément dans ce secteur que les Etats-Unis investissent actuellement massivement, relève Markus Schweizer : « L'industrie a été pendant longtemps négligée, mais elle connaît aujourd'hui une véritable renaissance. » Et cette reprise est d'autant plus forte qu'elle bénéficie du boom de l'exploitation du gaz de schiste. « Les ressources énergétiques sont moins chères et donc les prix plus faibles, ce dont profitent en particulier les entreprises gourmandes en énergie du secteur industriel. Il ne faudra pas beaucoup de temps avant que les entreprises européennes ne décident de profiter également de cet avantage et de renforcer leurs capacités de production comme aux Etats-Unis. »

Qui plus est, cette dynamique économique profite à l'attractivité des Etats-Unis, non seulement en tant que site de production, mais également comme marché de débouché. « Cela s'applique en particulier aux entreprises européennes : pour mettre un terme à cette spirale négative, les entreprises européennes n'ont d'autre choix que de se libérer, pièce par pièce, des relations d'étroite dépendance qu'elles entretiennent avec leur marché d'origine, et les Etats-Unis présentent à cet égard de bonnes opportunités. »

L'Europe dans une spirale négative - la Suisse stable
Avec Glencore International, la Suisse compte une de ses sociétés dans le Top 10 des 300 entreprises européennes ayant le chiffre d'affaires le plus élevé. Comme l'année précédente, on compte quatre entreprises suisses dans le Top 50 : Nestlé (19; 2011 : 19), Novartis (39; 2011 : 37) et Roche Holding (50; 2011 : 50). Les entreprises suisses ont enregistré une croissance de leur chiffre d'affaires de 8%. Par rapport à l'Europe (6 % de croissance du chiffre d'affaires), les plus grandes entreprises suisses se montrent donc plus stables. Avec un taux de 76 %, la part des entreprises suisses qui ont pu accroître leur chiffre d'affaires s'est située dans la moyenne de leurs consoeurs européennes qui s'est établi à 77 %. Un rapide coup d'oeil de l'autre côté de la frontière nous montre que c'est en Allemagne que l'on trouve la plus forte proportion d'entreprises enregistrant une hausse du chiffre d'affaires. En effet, 92 % des groupes y affichent une progression en 2012.

« En y regardant de plus près, on constate que même dans le contexte de crise dans lequel l'Europe est plongée, il y a des gagnants », explique Markus Schweizer. « Le durcissement des conditions sur le marché européen fait clairement apparaître quelles sont les entreprises qui ont réussi à se positionner sur le long terme et quelles sont celles qui ont simplement surfé sur la vague du succès durant les années du boom économique. C'est sur ce plan que l'on sépare le bon grain de l'ivraie. »

Téléchargez ci-dessous l'étude de Ernst & Young (PDF 20 pages en français)

Laurent Leloup

Vendredi 31 Mai 2013




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