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Gouvernance et Compétitivité

l'ADAE (1) recevait Noëlle Lenoir (2), Dominique Bamas (3) et Marc Chambault (3) le 21 novembre pour une table ronde animée par Daniel Corfmat (4) sur ce thème et je me propose comme d’habitude de vous restituer non pas les propos et les dits, mais les idées dont je considère qu'elles sont les plus saillantes et quelques réflexions qu'elles m'inspirent.


Rémy Mahoudeaux
Rémy Mahoudeaux
Dominique Bamas nous a parlé de la gouvernance comme de l'art d'aligner ensemble le Conseil d'Administration, la Direction Générale et le Management de l'entreprise. Avec humour, il proposait de faire une interrogation écrite avec tous les protagonistes pour leur demander de restituer quel est la mission de l'entreprise, et quelle est sa stratégie, et de comparer les copies. J'aime bien cette image. Il me semble évident que de trouver des réponses cohérentes et convergentes (voire identiques) est plus probable dans une entreprise dont la gouvernance est de bonne qualité, fiable, et où la confiance est établie, durable et éprouvée entre toutes les personnes qui incarnent es différentes fonctions.

Pour Noëlle Lenoir, c'est le client qui fait la compétitivité des entreprises. Les clients attendent innovation et flexibilité. La gouvernance qui régit les relations entre les actionnaires (principalement par le biais de leurs mandataires) et la direction de l'entreprise doit mettre la boussole de l'entreprise vers ce pôle Nord qu'est la satisfaction du client.

Dominique Bamas abonde dans son sens : la compétitivité passe par l'innovation qui est essentielle pour la satisfaction du client. Mais il pointe que 80 % des efforts de R&D seraient (chez lui) dictés par de simples mises aux normes. C'est intrinsèquement choquant. Les questions qui me viennent à l'esprit :
(i) Toutes ces normes sont-elles vraiment utiles et apportent-elles toutes au client final une amélioration ? Mon esprit chagrin et soupçonneux m'induit à penser que sans doute pas ;
(ii) Les normes étant en général d'application volontaire, le rapport bénéfice de la conformité / coût de la mise en norme est-il systématiquement mesuré ex-ante ? Mais je sais bien que cette évaluation est très subjective.

Noëlle Lenoir nous a confié qu'à un séminaire stratégique de Valeo, le patron de GM leur a tenu un discours d'une franchise brutale, à l'américaine, promettant pire encore pour les 5 années à venir que pour les 5 années de crise écoulées. Ceci doit nous interpeller : au sein des cénacles de la gouvernance que nous soyons administrateur, dirigeant ou simple manager, sommes-nous capables de « parler vrai » ainsi, sans auto-censure ?

Il ne faut pas se censurer quand un contexte exige un discours Churchillien, mais pas plus dans d'autres contextes. Marc Chambault peut provoquer quand il reprend le slogan de 1968 : « l'imagination au pouvoir », mais il a raison : l'essentielle liberté de parole au sein des instances de la gouvernance d'une entreprise permet d'imaginer collectivement (et donc mieux que tout seul dans son coin) les solutions qui établiront /restaureront /pérenniseront sa compétitivité, parce que le client est mieux servi.

Deux questions de moindre enjeu :
(i) Les quotas de femmes au sein des CA : Noëlle Lenoir est contre du point de vue théorique et pour du point de vue pratique. Dans ce cas, il eût été pertinent que la loi n'établisse des quotas que sur une période limitée, le temps que les mentalités évoluent. Le risque est que le lobby des amateurs de chocolat, sous-représenté à ce jour, ne demande lui aussi des quotas minimum.. Puis celui des chasseurs de perdrix.
(ii) Les Procès-Verbaux doivent-ils être détaillés ou synthétiques : Dominique Bamas note que la volatilité de la mémoire fait perdre de vue le contexte et la discussion qui ont une richesse intrinsèque. Scribes de tous les pays, au travail !

Pour être tout à fait transparent, et respecter en cela l'éthique : je me sens en « conflit d'intérêt » puisque j'écris sur l’événement d'une association dont je suis désormais membre depuis peu, ayant subi avec succès la formation AQI® (Administrateur Qualifié Indépendant) créée, développée et promue par l’ADAE et l’ESG. J'espère que ni mon objectivité quand il s'agit de relater des idées et propos, ni ma subjectivité pour mes choix rédactionnels et opinions personnelles ne heurteront ceux qui me font l'honneur de me lire. Mais sachez que l'ADAE, c'est toujours (ii) d’un très bon niveau pour le choix des intervenants, et ; (ii) aussi sympa et convivial, que ce soit vu de l'intérieur que de l'extérieur !

(1) Petit rappel de présentation de l'ADAE que préside Daniel Corfmat : l'objectif de cette association est de promouvoir la gouvernance au sein des PME depuis 1996 (date de sa création) avec 4 axes d'actions principaux :
Informer les parties prenantes ;
Former ses membres (1ère formation d’administrateur d’entreprise en France);
Réfléchir sur la doctrine et établir/proposer des « softlaws » ;
Diffuser ses travaux.
Plus d'info ? www.adae.asso.fr
(2) Noëlle Lenoir, ancienne ministre, administratrice de Valeo, de Generali France et de la Compagnie des Alpes
(3) Dominique Bamas, directeur général de Manitou Group
(4) Marc Chambault, administrateur de entreparticuliers.com

Rémy Mahoudeaux
Managing Director, RemSyx
boss <at> remsyx <dot> com
twitter : @remseeks
 
 


Vendredi 6 Décembre 2013




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