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Geoffroy de Panafieu Associé gérant DERIVEO


CFO-news : Geoffroy de Panafieu bonjour, quels sont les risques pour une entreprise dans le contexte actuel de forte volatilité des taux de change ?

Geoffroy de Panafieu
Geoffroy de Panafieu
Geoffroy de Panafieu : Le risque de change est l’un des principaux problèmes que rencontrent les trésoriers et directeurs financiers des entreprises ouvertes sur l’international. Il est en effet inacceptable de voir les bénéfices d’un investissement ou d’une transaction réduits à néant à cause d’une variation défavorable du cours de change.
Une opération en devise étrangère qui reste non couverte génère «une position ouverte» de change.
Celle-ci sera soumise aux fluctuations du cours de change concerné entre la date de l’opération et celle de son paiement. Ainsi, dans une entreprise, plusieurs activités peuvent être facteurs de risque :
- L’import/export : une entreprise d’import/export est amenée à facturer ses ventes dans la devise locale de ses clients et à régler ses achats dans la devise de ses fournisseurs.
- Les filiales : une entreprise comptant plusieurs filiales à l’étranger doit gérer les besoins en devises de celles-ci. En effet, elles peuvent être amenées à facturer ou à régler dans une devise autre que la devise locale mais aussi détacher des dividendes en devise locale pour la maison mère.
- La compétitivité de la devise mère : Il existe également un autre type de risque de change à considérer même s'il n’est pas directement identifiable. Prenons le cas d'une entreprise exportatrice qui voudrait être réglée dans sa devise mère. Elle se trouvera face à la concurrence des firmes étrangères appartenant à des pays à monnaie faible, qui verront leur part de marché se renforcer sur leurs marchés nationaux. Pour elle, il sera plus difficile d'exporter vers des pays dont la monnaie a été dévaluée par rapport à l'euro (par exemple des pays du Sud-Est asiatique, Chine) Ainsi, la volatilité des cours pourra affecter la compétitivité de ses exportations en les rendant plus ou moins onéreuses pour les clients étrangers suivant que sa devise s’affaiblit ou se renforce par rapport à la devise locale.

Comment les entreprises identifient et quantifient leurs risques de change ?

Il faut que l'entreprise prenne en compte l'ensemble de son processus de production et de commercialisation pour apprécier son exposition nette au risque de change.
En premier lieu, il faut identifier les opérations comptables susceptibles d'entraîner des pertes ou des gains de change. Si l’entreprise exporte aux Etats-Unis, elle facture son client en USD et lui accorde trois mois de délais de paiement. Elle crée ainsi un risque de change car le cours de l’EURUSD au moment du règlement sera différent de celui au moment de la facturation. Si le dollar baisse par rapport à l'euro la société dégagera une perte comptable et dans le cas inverse elle dégagera un gain comptable. La liste de toutes les opérations en devises de l’entreprise doit alors être organisée dans un échéancier détaillé par filiale, par couple de devises concernées, par date de règlement.

Cette vision n’est cependant pas complète, car ce que souhaite le trésorier, c'est connaître son exposition économique au risque de change. Ce dernier n'apparaît pas au moment de la facturation mais dès la réservation de produits ou dès la réception de commandes (qui peuvent être annulées par la suite), voire dès la mise en production… Le trésorier devra donc identifier les différentes sources possibles de risque de change et y associer un objectif de couverture en considérant des paramètres tels que le montant du risque, sa probabilité, sa nature.

Enfin le trésorier devra analyser l’impact du change sur la compétitivité de son entreprise. Imaginons une entreprise travaillant uniquement en euro mais avec un concurrent situé dans un autre pays et proposant les mêmes produits. Il serait faux de croire qu’elle n’a pas de risque de change car si son concurrent bénéficie d’une variation du cours de change en sa faveur, il se retrouve à vendre soudainement ses produits 10% moins cher, et pourrait bouleverser les parts de marché et la rentabilité de l’entreprise.

Globalement, l’objectif est de connaître de façon la plus précise possible, la position de change de l'entreprise sur chaque devise dans laquelle la société travaille et ceci pour différentes échéances (un mois, six mois, un an etc…). Pour cela, il faudra souvent mettre en place un système d'information efficace.
Le trésorier d’entreprise fait donc face à 3 types de risques de change. D’une part un risque endogène certain, celui qui se crée entre une facture et sa date de paiement. C’est un risque issu de son activité et dont les paramètres sont parfaitement connus. D’autre part le risque endogène incertain, celui-ci provient de l’activité de l’entreprise, il est anticipé et basé sur des hypothèses. Enfin le risque exogène incertain qui provient de l’environnement macro-économique de l’entreprise.

Comment les entreprises couvrent leur risque de change ?

Avant de procéder à la couverture, les entreprises doivent déterminer quelle part de leur risque elles souhaitent couvrir. Après avoir étudié l’ampleur de leurs différents risques, elles doivent analyser le niveau de probabilité des différentes pertes possibles (étude de VaR par exemple), puis évaluer leur degré de tolérance aux pertes, et enfin seulement mettre en place une politique appropriée de couverture. Certaines entreprises chercheront seulement à se protéger des risques les plus extrêmes d’autres à éviter tout aléa de change, quitte à sacrifier de la performance.

Une fois la politique de change de l'entreprise définie, le trésorier va pouvoir établir les différentes stratégies de couverture à mettre en place en utilisant toute la panoplie des instruments mise à sa disposition. Il dispose d'un choix assez vaste entre les techniques internes et les techniques externes de couverture.
Parmi les techniques internes, l’entreprise peut choisir sa monnaie de facturation pour couvrir son risque mais elle ne fait ainsi que reporter le risque sur sa contrepartie commerciale. De plus, certaines devises ne le permettent pas : les devises non délivrables par exemple. Dans une devise qui s’apprécie, l’entreprise peut aussi tenter de profiter de l’évolution favorable des cours de change en retardant le paiement au maximum pour un importateur et en le devançant au maximum pour un exportateur (inversement pour une devise qui se déprécie). Certaines entreprises incluent aussi des clauses de partage de risques dans leurs contrats avec leurs contreparties. Une dernière technique consiste à considérer les flux au niveau du groupe et des filiales afin de ne pas couvrir ceux qui se compensent mutuellement.

Parmi les techniques externes :
- l’instrument privilégié par les trésoriers d’entreprise pour la couverture du risque de change est le change à terme. C’est un accord entre deux contreparties pour vendre ou acheter une devise contre une autre à une date et à un prix fixés à l’avance. Cet instrument est très simple et permet de connaître le cours de change dès la couverture et de couvrir parfaitement les dates et les montants désirés. Cette technique est par contre peu adaptée aux risques incertains et ne permet pas de bénéficier d’une évolution favorable du cours de change.
- il existe aussi le swap de change qui permet à l’entreprise d’utiliser un surplus de trésorerie dans une devise A et de la changer dans une devise B pour une certaine période, une telle opération ne change en rien l’exposition au risque de change de l’entreprise mais permet de profiter d’excès de liquidité dans la devise souhaitée.
- les options de change « vanille » confèrent le droit et non l’obligation d’acheter ou de vendre des devises, à des conditions négociées à l’avance, moyennant le paiement d’une prime. Cette option a l’avantage de permettre de se couvrir contre un risque incertain ou de pouvoir bénéficier d’une évolution favorable des cours. La difficulté avec les options de change est qu’elles peuvent s’avérer couteuses, notamment quand les marchés sont volatiles.
- il est également possible de combiner plusieurs achats et ventes d’options de change afin de réduire le coût de la prime voire de l’annuler et de créer ainsi une couverture sur mesure, en fonction des anticipations du trésorier, appelée « stratégie de couverture ».
- il existe aussi une panoplie d’options de change plus complexes, dites « exotiques » (options à barrières, accumulateurs…) qui répondent à des besoins plus spécifiques.


Actuellement, quelles sont les méthodes utilisées par les entreprises pour comprendre et gérer leurs risques de change ?

La majorité des managers d’entreprise sont conscients de l’existence de ces risques de change, pourtant la mise en place de stratégies de gestion des risques n’est pas systématique, car elle demande du temps et des outils adéquats.
En France, on distingue une minorité d’entreprises munies d’outils efficaces et qui mettent en place de véritables stratégies de gestion du risque sur le long terme. Elles utilisent de plus en plus de produits dérivés complexes qui peuvent mieux répondre à certains de leurs besoins spécifiques mais qui demandent des suivis plus rigoureux.

Cependant, ces sociétés sont encore une minorité et font partie du CAC 40 ou des plus gros exportateurs / importateurs français. De par leurs tailles, elles ont pu développer des outils en interne et évaluent systématiquement leurs expositions au risque de change. Elles mesurent leur niveau de risque et leur degré de tolérance afin de mettre en place des opérations de couverture adéquates. Leur niveau de couverture n’est pas automatique, il varie en fonction de la conjoncture et de leurs prévisions.

Mais la majeure partie des entreprises se trouve encore dépourvue d’outils de valorisation ou d’analyse de risques pertinents. Elles n’ont pas de réelles stratégies de couverture, et agissent selon l’appréciation de la conjoncture par leurs dirigeants. Elles peuvent encore se couvrir sans définir de cours budgets (cours standard de référence utilisé comme objectif pour les politiques de couverture de change), ni forcement avoir accès à des données financières, ou avoir réalisé une estimation préalable de leurs flux budgétaires en devises. Elles se satisfont généralement des conseils de leurs banques lors de leurs opérations de couverture et commencent seulement à les mettre en concurrence lors des appels d’offre afin d’avoir un pouvoir de négociation et des conseils plus diversifiés.

Après des années très volatiles où les taux de change des devises ont fluctué de façon impressionnante (depuis début 2009, l’EURUSD a baissé de 11% avant de remonter de 20%, et l’EURJPY a baissé de 9% avant de remonter de 18%), les directeurs financiers commencent à prendre conscience que leurs interlocuteurs actuels ne leur fournissent pas l’expertise nécessaire à une gestion des risques optimale. Ils réalisent ce que certaines erreurs d’appréciation ou la méconnaissance de leurs risques ont pu leur coûter. Ils cherchent dorénavant à travailler avec des reportings réguliers sur la totalité de leur risque de change, des analyses pointues de leurs sensibilités au marché des devises, sur des simulations de scenarios de marché et sur des analyses de VaR afin d’évaluer précisément la probabilité et l’ampleur de chaque risque. Ils veulent pouvoir aussi réagir très rapidement aux mouvements de marché pour profiter d’opportunités ou limiter des pertes.

En quoi la société DERIVEO répond elle aux besoins des entreprises dans le domaine de la gestion des risques de change ?

La crise financière et bancaire qui a secoué le paysage mondial pendant l’année 2008 a mis en évidence la faiblesse des outils et méthodes de gestion du risque utilisés par les entreprises et a révélé la nécessité de les doter de nouveaux outils, performants et abordables, pour les aider à appréhender leur risque avec plus d’expertise.
DERIVEO est un cabinet de conseil et de valorisation de produits dérivés de taux et de change. Il a été fondé en 2009 en réponse aux besoins d'indépendance et de transparence autour des produits dérivés.
Nous aidons les professionnels des marchés dans leur gestion du risque de change, dans leur couverture de taux et plus généralement dans la gestion de leurs risques financiers. Nous avons mutualisé des ressources et des connaissances autrefois réservées aux banques pour les mettre à la disposition d’entreprises qui n’ont pas cette expertise ni les moyens de la développer.

Nous sommes en mesure de proposer à nos clients une plateforme de valorisation qui permet d’obtenir des prix objectifs de référence et des analyses de risque à haute valeur ajoutée. Par ailleurs, nos services de valorisation et d’analyse sur mesure sont aussi disponibles à la carte et hors abonnement à notre plateforme.
Avec une meilleure connaissance de ses risques, une entreprise peut construire sereinement une stratégie économique de couverture. Avec les bons outils, elle peut choisir les produits adéquats pour la mettre en place.

DERIVEO est présent tout au long de cette chaîne de valeur et propose une offre modulaire et adaptée aux besoins de chacun :
- une plateforme financière en mettant à disposition chez nos clients, un outil puissant de pricing en temps réel, de valorisations détaillées, de reporting et d’analyses de risques.
- des services à la demande, pour ceux qui n’ont pas le besoin d’une plateforme mais qui préfèrent commander directement des services de valorisation, de reportings ou d’analyse de risques.
- des missions de conseil: DERIVEO réalise des audits complets de portefeuille et met à disposition des décideurs d’entreprise, des équipes d'experts, pour les accompagner dans leurs choix d’investissements, la gestion des risques, les appels d’offres, la négociation bancaire, …

Les services de DERIVEO peuvent être sollicités à tous les niveaux de la gestion des produits dérivés:
- en amont de la décision (audit du portefeuille, analyse des risques, tests prospectifs, simulations de conditions de marché, etc…)
- lors de la mise en place (rédaction de la termsheet, assistance lors de l’appel d’offre, pricing en temps réel, etc…)
- en aval de la transaction (valorisations Mark to Market, valeur intrinsèque, valeur temps, tests rétrospectifs, gestion des risques, etc…)

www.deriveo.com

Geoffroy de Panafieu, je vous remercie et vous donne rendez-vous très prochainement dans un nouveau numéro de CFO-news.

© Copyright CFO-news. Propos recueillis par la rédaction de CFO-news




Mardi 8 Décembre 2009




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