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Franklin Templeton Investments - Revue Mensuelle des Marchés Emergents - avril 2010

Par l’équipe « Actions émergentes » de Templeton


VUE D’ENSEMBLE

Stimulés par les nouvelles annonçant le retour de la croissance en Asie, les marchés émergents ont continué à dégager des résultats positifs pendant la première moitié du mois d’avril. Ils ont toutefois cédé une partie de leurs gains lorsque les investisseurs ont commencé à commencer à s’inquiéter de la situation financière précaire de la Grèce et du fait que l’Espagne, le Portugal et d’autres pays européens pourraient être confrontés aux mêmes difficultés. L’indice MSCI Emerging Markets a progressé de 1,2 % en dollar américain. L’augmentation des cours des matières premières a soutenu le cours des actions.

Les pays asiatiques ont enregistré les meilleures performances, l’Indonésie, Singapour, la Corée du Sud et les Philippines se distinguant particulièrement, en raison de la force de leurs monnaies. La Chine a toutefois terminé le mois sur un léger repli, imputable à l’application des mesures de durcissement dans le marché de l’immobilier. Le marché thaïlandais des actions a également subi une correction à la suite de la crise politique et des manifestations qu’elle a provoquées à Bangkok. Le plan de réconciliation annoncé par le Premier Ministre pour le début du mois de mai a toutefois entraîné un rebond du cours des actions après la fin avril, la possibilité d’un dénouement à court terme du conflit ayant restauré un certain optimisme. Il faut cependant souligner que malgré les troubles politiques, le marché des actions thaïlandais a enregistré des résultats supérieurs à ceux de nombre des autres marchés émergents depuis janvier dernier, avec une progression de 10,4 % contre 3,7 % pour l’indice MSCI Emerging Markets.

Les résultats sont contrastés en Amérique Latine. Le Brésil a terminé le mois à la baisse, en raison de l’inquiétude suscitée par les risques de surchauffe de l’économie et de la mise en place d’une politique monétaire plus dure. Le Chili et le Pérou ont en revanche progressé. En Europe de l’Est, la Grèce est demeurée au coeur de l’actualité : ses difficultés ont pesé sur les places boursières régionales et internationales jusqu’à l’annonce début mai du déblocage d’un plan de sauvetage financier sans précédent, d’un montant de 146 milliards de dollars. L’Union Européenne et le FMI contribueront à ce prêt, qui sera décaissé sur trois ans. La Turquie figure pour sa part parmi les marchés émergents qui ont enregistré les meilleures performances en avril, les investisseurs ayant salué le retour de la croissance pour cette année.

LE POINT SUR CHAQUE RÉGION

Asie
En hausse de 11,9 % en glissement annuel au premier trimestre, la croissance du PIB chinois s’est révélée supérieure aux prévisions du marché. Elle repose principalement sur une augmentation solide de l’investissement national et de la consommation. Elle avait atteint 10,7 % en glissement annuel au dernier trimestre 2009 et 8,7 % sur l’ensemble de l’année. L’investissement direct étranger a augmenté de 7,5 % en glissement annuel au premier trimestre 2010, à 23,4 milliards de dollars, car les sociétés étrangères continuent d’investir en Chine. En mars, les pressions inflationnistes se sont atténuées. Les prix à la consommation ont ainsi augmenté de 2,4 % en glissement annuel, contre 2,7 % en février. Afin de les réduire et de limiter les volumes excessifs de prêt accordés par les banques et les risques de surchauffe dans certains secteurs, la Banque populaire de Chine (PBOC) a relevé le ratio de réserve des banques pour la troisième fois cette année, à hauteur de 50 points de base (0,5 %). Il s’élève désormais à 17,0 % pour les plus grandes banques du pays et à 15,0 % pour les établissements les plus modestes. Le pays a par ailleurs annoncé la mise en place de plusieurs mesures destinées à freiner le marché immobilier. Elles comprennent notamment la hausse des taux d’intérêt appliqués aux deuxièmes et troisièmes emprunts hypothécaires contractés et de l’acompte minimum demandé pour les achats résidentiels.

En Corée du Sud, la croissance du PIB s’est accélérée au premier trimestre 2010, d’après les premières données fournies par la banque centrale. Elle a révisé à la hausse ses prévisions de croissance sur l’année, à 5,2 % en glissement annuel, contre 4,6 % précédemment. Le PIB a progressé de 7,8 % en glissement annuel, contre 6,0 % au quatrième trimestre 2009 et 0,2 % sur l’ensemble de l’année. Le bas niveau des taux d’intérêt, les mesures de relance prises par l’Etat et le redressement de l’économie internationale ont stimulé les exportations, le secteur manufacturier et la consommation. La banque centrale n’a pas modifié son taux d’intérêt directeur, qui demeure au niveau historiquement bas de 2 %, afin de continuer à soutenir l’économie. Le chômage reste sur une tendance descendante depuis le début de l’année : il a diminué à 3,8 % en glissement annuel en mars, après s’être établi à 4,4 % en février, alors qu’il était ressorti à 4,8 % en janvier, son niveau le plus élevé depuis 10 ans. L’inflation se situe dans la fourchette définie par la banque centrale, avec une hausse des prix à la consommation de 2,7 % en février. L’agence de notation Moody’s a relevé la note de crédit souverain du pays, de A2 à A1, en raison de sa bonne résistance face à la crise mondiale.

En Inde, la banque centrale (Reserve Bank of India) continue à durcir sa politique monétaire et a relevé pour la deuxième fois ses taux directeurs au mois d’avril afin de ramener les taux à un niveau normal et de diminuer les pressions inflationnistes. Elle a ainsi augmenté de 25 points de base (0,25 %) les taux repo et reverse repo, qui sont à présent respectivement de 5,25 et 3,75 %. Elle a aussi accru le ratio de réserve imposé aux banques, de 5,75 à 6,0 %. L’indice des prix de gros a atteint son point le plus haut en plus d’un an, avec une hausse de 9,9 % en glissement annuel en mars, principalement en raison de l’augmentation des prix des produits alimentaires et du carburant. Le secteur industriel affiche toujours une croissance soutenue. La production a ainsi crû de 15,1 % en février, enregistrant ainsi une hausse à deux chiffres pour le cinquième mois consécutif. Elle est principalement stimulée par le secteur manufacturier et des mines.

Amérique Latine
Au Brésil, compte tenu des risques de surchauffe et de l’accentuation des pressions inflationnistes, la Banque centrale a adopté une politique monétaire plus dure. Elle a relevé son taux d’intérêt de référence de 75 points de base (0,75 %), à 9,5 %, alors qu’il se situait à un point bas historique de 8,75 %. Les prix à la consommation ont progressé de 5,2 % en glissement annuel en mars, soit davantage qu’en février, où la hausse était de 4,8 %. La consommation s’est encore renforcée depuis le début de l’année et les ventes de détail ont atteint leur point le plus haut en deux ans. Elles ont augmenté de 12,3 % en glissement annuel en février, après une hausse de 10,4 % en janvier. Sur le plan politique, Jose Serra sera le candidat du parti d’opposition centriste, le parti de la social-démocratie brésilienne (Partido da Social Democracia Brasileira, PSDB), lors des élections présidentielles qui se dérouleront le 3 octobre prochain. C’est Dilma Rousseff, chef du cabinet ministériel du Président Lula, qui représentera le Parti des travailleurs (Partido dos Trabalhadores, PT) actuellement au pouvoir.

Afrique
Soucieuse d’abaisser le coût du crédit et d’accroître la consommation, la Reserve Bank sud-africaine a contre toute attente diminué son taux directeur pour la première fois depuis août 2009 de 50 points de base (0,5 %), à 6,5 %, l’amenant ainsi à son niveau le plus bas en près de 30 ans. Si les prix de détail s’inscrivent toujours en baisse par rapport à la même période de l’année dernière, leur repli a ralenti à 1,5 % en février. L’inflation est tombée à son point le plus bas en trois ans et est ressortie en mars, pour le deuxième mois consécutif, dans la fourchette de 3 à 6 % fixée par la banque centrale. Les prix à la consommation ont affiché une hausse de 5,1 % en glissement annuel en mars, inférieure à celle de 5,7 % enregistrée en février, principalement en raison d’un recul des prix des transports et des produits alimentaires. La situation financière du pays a continué à s’améliorer au quatrième trimestre 2009. Le déficit des comptes courants représente 3,1 % du PIB, notamment du fait de l’excédent de la balance commerciale. Sur l’année, le déficit ne dépasse pas 4,0 % du PIB. C’est le plus bas niveau atteint depuis 2005, en net recul après les 7,3 % affichés en 2008. Sur le plan politique le président Jacob Zuma, dont le parti (ANC) est toujours majoritaire au Parlement, est sorti largement vainqueur du vote de défiance demandé fin mars par l’opposition.

Europe
En Russie, la banque centrale a conservé en avril une politique monétaire accommodante afin de continuer à soutenir l’économie nationale. Elle a diminué son taux d’intérêt de référence de 25 points de base (0,25 %), à 8,0 %. Il a perdu 500 points de base (5 %) depuis avril 2009. Pour la première fois en plus de dix ans, le gouvernement a par ailleurs levé 5,5 milliards de dollars en avril en vendant des obligations sur le marché international, ce qui témoigne de la confiance accordée par les marchés à l’économie russe. La production industrielle a augmenté de 5,7 % en glissement annuel en mars, soit trois fois plus que la progression enregistrée en février, de 1,9 %. De ce fait, la croissance est ressortie à 5,8% en glissement annuel au premier trimestre, alors qu’elle accusait un repli de 2,6 % au dernier trimestre 2009. Elle est principalement stimulée par les secteurs manufacturier, des mines et des services aux collectivités.

Au premier trimestre 2010, l’économie turque a augmenté de 6,0 % en glissement annuel, une progression qui vient corriger les mauvais résultats enregistrés au dernier trimestre 2009. Cette reprise suit en effet quatre trimestres consécutifs de repli et une contraction de 4,9 % sur l’ensemble de l’année 2009. La croissance a bénéficié également de l’augmentation de la consommation et des dépenses publiques. Les pressions inflationnistes se sont poursuivies, avec une hausse des prix à la consommation de 9,6 % en glissement annuel en mars. Bien que ce chiffre marque une amélioration par rapport aux 10,1 % enregistrés en février, il demeure supérieur à l’objectif de la banque centrale. L’augmentation des taxes sur le carburant et le tabac mise en place par les autorités en début d’année et l’accroissement des prix du pétrole et des produits alimentaires sont à l’origine de cette flambée inflationniste. Le gouvernement veut terminer la privatisation du secteur de la distribution énergétique d’ici à la fin 2010. Il devrait également annoncer cette année ses projets de privatisation du secteur de la génération de l’énergie.

À la une du mois d’avril :

Questions-réponses sur les marchés émergents

Quel est votre point de vue sur l’évolution de l’économie chinoise au cours des 12 à 24 prochains mois ?
Nous pensons que l’économie chinoise restera à un niveau élevé, mais sa croissance devrait ralentir quelque peu dans la mesure où le gouvernement est déterminé à (1) éviter le développement d’un scénario de bulle économique et (2) répartir de manière plus équitable les richesses dans l’ensemble du pays.

Quel est le principal moteur de croissance du marché boursier chinois ?
La croissance de la consommation joue un rôle clé. Le marché chinois s’est fortement élargi au cours des dix dernières années et va encore s’étendre dans un avenir proche. Le revenu par habitant augmente, ce qui entraîne une hausse du revenu disponible, et partant, de la consommation.

La Chine semble se préparer à une augmentation du RMB, comme le montrent les scénarios de stress testing des grandes entreprises chinoises. Comment voyez-vous l’évolution de la monnaie à moyen et long terme et quelles sont vos stratégies d’investissement pour vous y adapter ?
En termes de parité, la monnaie chinoise n’est pas fortement sous-évaluée par rapport au dollar. Le gouvernement se souvient de ce qu’il est advenu de l’économie japonaise lorsque le pays avait réévalué le yen par rapport à la monnaie américaine. La Chine ne devrait par conséquent pas procéder à une réévaluation dans l’immédiat. En ce qui concerne notre stratégie, nous analysons toutes les monnaies en termes de parité (en tenant compte des différents taux d’inflation) et bien sûr toutes les mesures éventuellement imposées par les banques centrales. Après avoir déterminé quelle monnaie est sur- ou sous-évaluée, nous évaluons les conséquences de ces différents facteurs sur l’activité des entreprises.

Comment évaluez-vous actuellement les marchés émergents ? Quel marché favorisez-vous ?
Les marchés émergents sont toujours dans une phase ascendante inédite. Les cours des actions des entreprises s’orientent par conséquent à la hausse, une tendance qui s’accompagnera naturellement des corrections habituelles. Bien que nous ne marquions pas de préférence particulière pour tel ou tel marché, nos expositions les plus significatives se situent actuellement en Chine, en Thaïlande, en Inde, au Brésil, en Russie, en Turquie et en Afrique du Sud.

La croissance enregistrée par les marchés émergents est-elle durable ?
Oui, compte tenu des fondamentaux solides de ces marchés. Outre des données macroéconomiques vigoureuses, ils affichent des indicateurs financiers et budgétaires stables. Le marché boursier connaîtra toutefois des corrections, même s’il reflètera sur le long terme la croissance de ces pays.

Les marchés actions des pays émergents comportent-ils encore des risques ou des freins ?
Un diminution marquée de la masse monétaire assèchera les marchés. Par ailleurs, et c’est le plus important, les produits dérivés représentent toujours un risque important compte tenu du nombre de sociétés qui se sont lancées dans ce type d’activité et pourraient subir de lourdes pertes.

Au vu du fléchissement des marchés mondiaux observé récemment à la suite des inquiétudes suscitées par la poursuite de Goldman Sachs par la SEC, le nuage de cendres en Europe et la crise grecque, prévoyez-vous d’autres corrections sur les marchés émergents ? Quelle stratégie tactique adoptez-vous ?
Des corrections se produiront toujours. Elles ne toucheront pas uniquement les marchés émergents, mais tous les marchés. Goldman Sachs, le nuage de cendres, la Grèce et bien d’autres événements feront la une de l’actualité et provoqueront des débats. Les marchés se redresseront toujours et les tactiques conçues pour affronter ces événements ne fonctionneront généralement pas. Qui plus est, elles arrivent souvent trop tard et peuvent donner lieu à des mesures risquant de peser sur les performances. La meilleure stratégie est de privilégier une analyse à long terme et d’investir dans des sociétés aptes à surmonter ces crises.

Pensez-vous qu’il reste pertinent d’investir sur les marchés émergents ?
J’ai toujours dit que le meilleur moment pour investir est celui où l’on dispose de l’argent nécessaire pour le faire. C’est toujours le cas. Il convient toutefois de ne pas se précipiter sur les marchés actions, ni d’ailleurs sur quelque marché que ce soit. Il faut aussi penser à distinguer l’argent dont on a besoin pour vivre au quotidien de celui que l’on peut placer pendant quelques années (cinq ans dans l’idéal). Si l’on choisit les actions, il ne faut pas investir uniquement dans son propre pays, mais dans un portefeuille mondial diversifié. Cela permettra de réduire la volatilité des différentes participations et de renforcer l’exposition à l’ensemble des marchés. A retenir aussi, l’investissement programmé, qui consiste à mettre de côté un montant fixe à investir chaque mois et à s’y tenir, quel que soit le niveau du marché. L’on peut aussi investir dans un fonds commun géré par une institution qui jouit d’une bonne réputation et affiche des résultats solides. Au bout de quelques années, on devrait ainsi pouvoir commencer à disposer d’un capital garantissant une bonne assise financière.

Ce document est destiné aux investisseurs institutionnels uniquement. Les opinions exprimées ci-dessus sont celles de leur auteur à la date de publication. Elles sont susceptibles d'être modifiées sans préavis et ne représentent pas nécessairement le point de vue de Franklin Templeton Investments. Ces opinions vous sont fournies à titre d'information seulement. Elles ne constituent pas des conseils juridiques ou fiscaux, ni une recommandation pour une quelconque valeur mobilière. Les marchés émergents peuvent être plus risqués que les marchés développés. Les éléments de recherche et d'analyse contenus dans le présent document ont été obtenus par Franklin Templeton Investments pour ses besoins propres, et peuvent être utilisés à ce propos; par conséquent, ils ne vous sont communiqués qu'à titre d'information.

Franklin Templeton France S.A

Jeudi 20 Mai 2010




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