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France : les défaillances d'entreprises en léger recul au 1er trimeste 2013 (-1,8%)

Altarès : au-delà de 50 salariés, les PME restent fragilisées (+ 12 %) mais près de 9 sur 10 échappent à la liquidation immédiate.


Le nombre de défaillances d’entreprises comptabilisées au cours du premier trimestre 2013 reste bloqué au-dessus du seuil des 16 000 procédures franchi depuis 2009. 11 258 LJ directes, 4 642 RJ et 411 sauvegardes ont été ouvertes, soit un volume global de 16 300 en léger recul (- 1,8 %) par rapport au premier trimestre 2012.

Cette baisse des défaillances d’entreprises est tirée par la bonne tendance (- 12 % ; 6 193 procédures) des microentreprises sans salarié qui concentrent environ 40 % des jugements. En revanche, les défaillances TPE de 1 à 9 salariés sont en nette augmentation (+ 7 % ; 8 875 procédures). Les entreprises âgées de moins de 5 ans représentent la moitié des défaillances de micro-entreprises et TPE .

Les PME de 10 à 49 salariés résistent, et si encore un millier d’entre elles a défailli ce premier trimestre, c’est 4 % de moins par rapport à l’année dernière. Les deux tiers de ces PME ont franchi la rude étape des cinq ans d’ancienneté et arrivent un peu moins désarmées devant le tribunal qui accorde l’ouverture d’un redressement judiciaire à la moitié d’entre elles.

Les PME de plus de 50 salariés s’inscrivent, en revanche dans des tendances qui semblent encore sévères (+ 12 % ; 156 procédures) après un premier trimestre 2012 déjà lourdement orienté (+ 14 %). Cette évolution masque pourtant des signes encourageants. Seules 19 sociétés ont été placées directement en liquidation judiciaire, l’essentiel des jugements ayant porté sur des ouvertures de redressement judiciaire voire de sauvegarde.

France : les défaillances d'entreprises en léger recul au 1er trimeste 2013 (-1,8%)

Les secteurs orientés vers les particuliers souffrent du ralentissement de la consommation

Après les activités B2B durant la crise, ce sont désormais les métiers à destination de la personne (B2C) qui virent au rouge. Comme les entreprises, les particuliers doivent arbitrer leurs postes de dépenses dans un contexte de pression du pouvoir d’achat.

L’immobilier affiche une hausse des défaillances de 11 % ce premier trimestre. 660 procédures ont été ouvertes dont 621 RJLJ. La seule activité des agences immobilières compte 252 RJLJ soit 24 % de plus qu’il y a un an. Cette forte panne de l’immobilier pèsera sur le bâtiment qui peine à résister (- 1,4 %) avec encore environ 4 100 défaillances d’entreprises en trois mois.

Le commerce s’efforce de faire front. Le nombre d’ouvertures de RJLJ est stable avec 3 689 dépôts de bilan mais celui des sauvegardes croît très vite (+ 50 % ; 84 jugements). Si le commerce interentreprises est encore dans le vert (- 0,2 %), le commerce de détail résiste plus difficilement puisque 2 228 détaillants ont été placés en RJLJ (+ 1,2 %).

Les services aux particuliers dérapent de 5 % (722 RJLJ) en particulier dans le soin à la personne. La restauration complète le périmètre des activités B2C en souffrance. 1 532 restaurateurs ont déposé le bilan ce premier trimestre 2013, c’est 2,3 % de plus que début 2012.

Globalement orientés B2B, les industriels sont moins nombreux (- 2,3 %) à avoir défailli ce début d’année 2013. Pourtant là encore, la panne de consommation handicape l’agroalimentaire. Près de 400 entreprises agroalimentaires (+ 3 %) ont fait l’objet d’une procédure collective ces trois derniers mois (383 RJLJ et 16 sauvegardes). L’industrie manufacturière reste en revanche bien orientée (- 4 %) avec 783 RJLJ et 33 sauvegardes.

Le secteur des services s’inscrit également sur de bonnes tendances. Les services aux entreprises affichent une baisse des défaillances de 8 % (1 905 dont 75 sauvegardes). La branche communication et information enregistre un fort recul du nombre de procédures (-16 % ; 345 RJLJ) notamment dans les services informatiques & édition de logiciels (- 14 % ; 189 RJLJ). La branche transport (- 11 % ; 499 défaillances dont 19 sauvegardes) surfe sur les bons chiffres des activités B2B ; le nombre de dépôts de bilan est en baisse de 13 % (229) dans le transport routier de fret de proximité et 12 % (109) dans le transport routier de fret interurbain.

13 régions passent au vert ; les chiffres dérapent en Pays-de-la-Loire

Les ouvertures de procédures collectives s’accélèrent en Pays-de-la-Loire. Elles bondissent de 17 % (876 RJLJ et 38 sauvegardes). Le bâtiment paye un lourd tribut avec une augmentation de 25 % du nombre de RJLJ.

Trois régions, Haute-Normandie, Languedoc-Roussillon et Auvergne, connaissent également une hausse sensible (+ 8 %) du nombre de procédures ce début 2013 après un premier trimestre 2012 qui avait été bien orienté. La situation est plus compliquée pour les régions Rhône-Alpes et Champagne-Ardenne dont les défaillances d’entreprises augmentent de 7 % après s’être déjà accrues, respectivement, de 6 % et 12 % il y a un an.
En revanche, le nombre de procédures est en recul dans la moitié des régions françaises en particulier en Bretagne (- 3 %, 723 défaillances), dans l’Île-de-France (- 4 % ; 2 977), le Nord-Pas-de-Calais (- 4 % ; 918) et le Limousin (- 13 % ; 161) dont les défaillances étaient déjà en baisse début 2012.

« Après la forte hausse des défaillances d’entreprises observée sur le dernier trimestre 2012 (+ 13 %), l’amélioration même modeste de ce début d’année sonne comme un encouragement à ne pas baisser les bras. », relève Thierry MILLON, Responsable des analyses Altares.

« La typologie des entreprises défaillantes est un autre signal d’un retour progressif à une situation plus traditionnelle du risque.

Les jeunes entreprises viennent grossir les rangs des défaillants et les faiblesses structurelles des PME se révèlent. Sans ignorer le poids d’une conjoncture européenne qui mine les optimistes les plus déterminés, les PME en cessation de paiement sont moins des sociétés en brutal effondrement des carnets de commande, comme ce fut le cas ces années de crise, que des sociétés en manque de financement. Parmi les 6 950 sociétés défaillantes de ce premier trimestre 2013 à avoir publié un bilan, seule la moitié présentait un bilan de moins de deux ans ; signe que les comptes pouvaient être compliqués depuis plusieurs années. Pour celles dont les comptes 2011 voire 2012 étaient disponibles, 40 % ne disposaient déjà plus de capitaux propres, plus de la moitié ne parvenaient pas à dégager un bénéfice d’exploitation. Difficile dans ces conditions d’envisager sereinement le redressement de l’entreprise. Toutes ne sont pas dans une situation aussi compromise mais pour toutes, en revanche, se pose la question du financement de l’exploitation.

Les sociétés défaillantes de ce premier trimestre portaient 1 milliard d’euros de créances clients (soit 29 % du total bilan) « compensé » par 1 milliard d’euros de dettes fournisseurs. Le crédit interentreprises, s’il est facilitateur de business, peut vite s’avérer être un accélérateur de risque pour les fournisseurs de ces sociétés défaillantes. D’autant qu’aux délais contractuels s’ajoutent des retards de règlement ; les deux tiers des entreprises défaillantes, ce trimestre encore, payaient leurs factures avec au moins 15 jours de retard. Or, il convient d’insister : une défaillance sur quatre est due à des retards de règlement. Si les grandes entreprises peuvent recourir directement aux marchés pour trouver leurs financements, les PME n’ont généralement pas cette faculté pour faire face aux besoins de trésorerie et sont donc tentées, à défaut de pouvoir se financer comme elles le souhaiteraient auprès de leurs banques, de jouer sur le crédit fournisseur. Les sous-traitants et, plus généralement les fournisseurs, doivent donc redoubler de vigilance sur la gestion de leur risque client et particulièrement sur le respect des délais de paiement. »

Source : ALTARES

Jeudi 16 Mai 2013




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