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Financement du négoce international : la banque a-t-elle les outils informatiques adéquats pour gérer son risque ?

Le financement du Négoce de matières premières est de manière générale une activité très lucrative pour les banques universelles ou commerciales qui la pratiquent.


Financement du négoce international : la banque a-t-elle les outils informatiques adéquats pour gérer son risque ?
On peut distinguer trois approches ou « écoles de pensée » en terme de mode de financement de cette activité qu’est le négoce de matières premières :

- Un mode de financement basé sur le bilan de l'entreprise. Ce type de financement dit « corporate » vise principalement des compagnies avec déjà une certaine assise financière et nécessitant un fonds de roulement confortable afin de financer leur activité. Ce genre de financement requiert en principe moins de contrôle de la part de la banque une fois que le financement a été octroyé et se base essentiellement sur la capacité de la compagnie à rembourser. En d’autres termes, c’est l’analyse bilantaire qui est la pierre angulaire de ce type de financement.

- Un financement de type transactionnel qui à l’inverse du précèdent ne se base pas sur le bilan mais sur la marchandise financée. En effet, une des caractéristiques principales des sociétés de négoce de matière premières, mise à part les grandes compagnies, est la faible capitalisation de celles-ci. Du coup, les banquiers ne pouvant se reposer sur l’equity de ces sociétés vont le faire sur la marchandise qu’elles financent. Dans ce type de financements, on comprend donc qu’il est fondamental pour la banque de suivre le cheminement de la marchandise physique vu qu’elle représente le gage de son financement. La notion de collatéral et d’évaluation du risque prend donc toute sa dimension.

- Un financement de type structuré qui est en fait un mix des deux premières catégories mentionnées ci-dessus. Cette méthode comprend à la fois de l'analyse bilantaire et du financement transactionnel gagé. Ce type de méthode est de plus en plus répandue dans le monde du Négoce International. Il permet en effet la mise en place de modes de financement toujours plus sophistiqués et personnalisés pour une clientèle institutionelle toujours plus exigente.

Les financements de type transactionnel ou structuré demandent une grande connaissance des marchés mais également et c’est le plus important une grande connaissance des clients à qui l’on va avancer ces fonds. Les risques sont limités dans certains types de transactions par la possession de documents tels que les connaissements (Bill of Lading) qui représentent un droit de gage sur la marchandise financée. Cependant, la complexité des financements et une demande toujours plus accrue en amont de la chaîne de production conduisent les banques à se diriger vers des types de financement toujours plus particuliers, plus risqués mais également plus intéressants en termes de revenus. Néanmoins, les Banques qui pratiquent cette activité doivent toujours mettre en balance plusieurs indicateurs afin d’assurer un suivi optimal de cette activité, plus particulièrement le respect des limites de financement octroyée par la banque en faveur d’un client donné, le niveau et le type de ses engagements, l’évaluation de ses collatéraux et surtout une grande maîtrise et connaissance des différents risques liés à cette activité. On distingue en général plusieurs types de risques :

- Le risque Client ou « KYC - Know your Customer »: Il incombe au gestionnaire de bien connaître son Client et de savoir si ses compétences et son professionnalisme représentent déjà une garantie suffisante afin de lui prêter des fonds. La notion de réputation et de confiance sur le marché demeure un critère de sélection important dans cette activité.

- Le risque pays: le risque est évalué différemment selon qu'une marchandise se trouve dans tel ou tel pays. Le fait qu'une marchandise puisse transiter par différents pays aura un impact certain sur le calcul du risque et sur son évaluation.
- Le risque du marché ou risque prix: Il est clair que le suivi de ce risque est fondamental. La marchandise étant le seul gage pour la Banque, il est donc nécessaire à celle-ci de suivre l'évolution de son prix. Plus le prix d'une matière première est volatil, plus le risque est élevé pour la banque.
- Le risque de contrepartie: La Banque doit évaluer le risque liés aux contreparties des transactions qu'elles financent. On entend par contrepartie le second volet d’une transaction au cours duquel la marchandise est revendue à une contrepartie et dont le paiement servira à rembourser les fonds avancés.
- Le risque opérationnel: La Banque doit mettre en place des procédures internes très strictes quant à la gestion de cette activité et veiller au respect de celles-ci par ses collaborateurs. La définition du cadre de travail et le suivi scrupuleux de celui-ci demeure un souci constant du Management de par la nature même de l’activité. La mesure efficace la plus évidente consiste en la mise en place d'outils informatiques performants pour sécuriser l'activité et être capable de prendre des décisions rapides basées sur des données fiables.

C'est sur ce dernier point entre autres que les Banques sont actuellement en train d'évaluer si leurs outils informatiques sont toujours en phase avec les pré-requis actuels du marché et surtout en adéquation avec les demandes toujours plus exigeantes des auditeurs. En effet, cette activité étant très particulière, il devient fondamental pour les auditeurs, d’une part , d’obtenir des données fiables et digestes et d’autre part pour les managers qui ne sont pas du sérail de pouvoir avoir la maîtrise sur ces financements toujours plus complexes.

Dans le climat de crise financière que nous traversons encore, force est de constater que les Banques et les éditeurs de logiciels bancaires n'ont qu'une seule phrase à la bouche depuis 2 ans: « comment améliorer la gestion du risque? » et le financement des Matières Premières n'échappe pas à ce débat. D'autre part, les réglementations Bâle II (et maintenant Bâles III) actuellement en vigueur, contraignent les banques à se pencher de manière précise et efficace sur la question de l’évaluation d’un risque lié à une activité pour la banque. En effet, celle-ci aura des répercussions sur la nécessité en fonds propres pour celle-ci. Le potentiel d’économie est donc bien compréhensible.

S'il est vrai qu'à l'heure actuelle, les Banques sont en général plus ou moins bien équipées avec des outils informatiques éprouvés pour la saisie et la comptabilisation de leurs opérations liées à leurs instruments financiers tels que le Crédit Documentaire, la Garantie Bancaire ou encore l'Encaissement Documentaire, il n’en est pas de même en ce qui concerne le suivi proprement dit de ces financements et des lignes de crédits y relatives. En effet, l'outil bureautique le plus fréquemment utilisé dans les banques pour le suivi transactionnel est une feuille de calcul Excel. Le fichier Excel offre une grande flexibilité au gestionnaire de la Banque pour suivre l'évolution de ses transactions et établir la position économique globale de son Client à un moment donné. La position est calculée sur la feuille de calcul en consolidant manuellement de l'information provenant en général de plusieurs sources hétérogènes. Cette position économique sert de « baromètre » à la prise de décision d'un gestionnaire ou d'un comité de crédit en ce qui concerne le financement d'une transaction pour son Client.

Nonobstant la flexibilité d'une feuille Excel, cette dernière présente un sérieux risque en termes de sécurité et de fiabilité de l'information présentée, alors que cette information sert de support à des décisions de financement pour des montants à sept ou huit chiffres. D'où la nécessité toujours plus grandissante de proposer de nouveaux outils informatiques innovateurs capables de s'intégrer à une infrastructure bancaire déjà en place pour automatiser l'extraction de données provenant de différents systèmes hétérogènes pour la synthétiser dans un outil capable de présenter une analyse précise de la position économique de son Client à tout moment.

Jean-luc Spinardi
MIT (Micro Informatique & Technologies SA)

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Mercredi 16 Février 2011




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