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Evaluation SA DUCROIRE du risque pays. Tour d'horizon de l'Algérie

L’Algérie est devenue indépendante de la France en 1962. Elle est le plus grand pays d’Afrique après le Soudan et compte actuellement près de 33,3 millions d'habitants. Le pays est le troisième exportateur de pétrole d’Afrique après le Nigéria et l’Angola. Les réserves en pétrole sont toutefois relativement limitées comparées aux réserves considérables en gaz naturel.


L'Algérie fait ainsi partie du top 5 mondial des exportateurs de gaz naturel. Plusieurs grands ports se situent le long des 1200 km de littoral. Alger est la première ville du pays ainsi que le principal port mais le pétrole et le gaz naturel sont essentiellement exportés du port d'Arzew. Les autres ports importants sont Annaba dans le nord-est et Oran dans le nord-ouest du pays. La partie nord du pays est aussi la plus peuplée. Les berbères étaient les premiers habitants mais, de par l'arabisation de la population, ils forment aujourd'hui une minorité. La plupart des Algériens sont sunnites et appartiennent donc au principal courant au sein de l'islam.

Redressement après la guerre civile
Début 1992, le mouvement radical « Front Islamique du Salut » menaçait de gagner les élections parlementaires. Pour empêcher cela, le second tour a été annulé et l'armée s'est emparée du pouvoir. Une guerre civile sanglante s'en est suivie qui a fait plus de 150.000 victimes, déstabilisé la vie économique et entraîné le pays dans une crise de la dette. La fin des années 90 a vu l'arrivée au pouvoir du président actuel, Abdelaziz Bouteflika. Pendant sa présidence, les actions terroristes des groupes islamistes extrémistes ont fortement diminué et la Charte pour la paix et la réconciliation a été approuvée par referendum. Mais les récents attentats à la bombe revendiqués par les salafistes opérant à présent sous le nom de l'Organisation al-Qaeda dans le Maghreb Islamique, témoignent que la situation n'est toujours pas optimale en terme de sécurité.

Le niveau de participation historiquement bas (à peine 35,7% des électeurs) aux récentes élections parlementaires est dû entre autres à la crainte d'actions terroristes, au résultat prévisible de l'élection et au faible pouvoir du parlement algérien. Comme prévu, les élections ont été remportées par une alliance formée par les trois partis favorables au président. Ensemble, les trois partis, dont l'ancien parti unique nationaliste (FLN – le Front de Libération Nationale), ont obtenu 249 des 389 sièges du parlement.

La récente révision de la loi relative au pétrole et au gaz naturel illustre bien le rôle limité du parlement et la position dominante du président Bouteflika. La loi relative au pétrole et au gaz naturel a été approuvée par le parlement en 2005. Le président a cependant refusé de signer la loi et une révision de celle-ci a suivi en 2006. La loi a été adaptée en faveur de la compagnie nationale de pétrole et de gaz naturel Sonatrach afin que le géant de l'énergie ait à nouveau droit à une participation majoritaire dans les nouveaux projets d'exploration et de transport.

Atouts économiques et défis
Le secteur pétrolier et gazier a généré en 2005 près de 45% du produit intérieur brut (PIB). Il n'est donc pas étonnant que la baisse de la production d'énergie en 2006 – due à d'importants travaux d'entretien – soit en grande partie responsable du ralentissement de la croissance de l'économie algérienne. La croissance économique en dehors du secteur pétrolier et gazier reste également tributaire de la production et des prix de l'énergie. Une importante partie des revenus issus du secteur énergétique est en effet utilisée pour le financement d'investissements publics dans des projets non énergétiques. Les salaires des fonctionnaires ont été augmentés et le salaire mensuel minimum a été récemment élevé à 12.000 dinars algériens, ce qui correspond à moins de 130 euros. Le salaire minimum a entre autres été adapté pour les travailleurs nonqualifiés ou les secrétaires débutantes mais les jeunes cadres gagnent facilement le double ou plus. Le salaire minimum nominal est assez bas en comparaison avec les pays voisins mais, si l'on tient compte de la productivité, le salaire minimum est relativement élevé par rapport aux autres pays dans la région. Le chômage reste considérable. Officiellement, le taux de chômage a diminué en 2005 à 15,3%. Cette baisse s'explique davantage par une augmentation du travail à domicile que par une augmentation du nombre d'emplois. Plus de 25% de la population active travaille directement ou indirectement au service du gouvernement et près de 17% de celle-ci est active dans le secteur agricole.

L'emploi dans le secteur pétrolier et gazier est très limité et représente à peine 2% des emplois. La haute conjoncture et l'épanouissement du secteur énergétique sont donc insuffisants pour résoudre le chômage (des jeunes). Le taux élevé du chômage des jeunes pourrait entraîner des perturbations sociales. La réduction du chômage est donc l'un des principaux défis des autorités algériennes. Tant que les prix de l'énergie resteront élevés, les autorités disposeront des moyens suffisants pour financer leur politique budgétaire expansionniste. Les revenus des autorités issus du secteur énergétique ont plus que doublé en cinq ans et expliquent pourquoi le budget public peut être clôturé avec un excédent. La hausse des prix de l'énergie a également un effet sur la balance des paiements. L'année dernière, la valeur des exportations énergétiques a augmenté malgré une baisse du volume des exportations. Les exportations énergétiques ont représenté en 2006 près de 98,5% des exportations de marchandises et plus de 87% de l'ensemble des revenus en devises. L'Algérie exporte surtout vers les Etats-Unis, l'Italie, la France et l'Espagne. En 2006, le surplus sur le compte courant de la balance des paiements s'élevait à près de 24,4% du PIB. Vu que la Sonatrach et les autorités importeront probablement plus de biens d'équipement au cours des prochaines années, une baisse du surplus sur le compte courant est prévue. Les importations algériennes viennent principalement de France, d'Italie, d'Allemagne, d'Espagne, des Etats-Unis et de Chine. Les opportunités se situent, comme nous l'avons déjà évoqué brièvement, dans le secteur pétrolier et gazier. La Sonatrach veut notamment investir dans des biens d'équipement afin d'en accroître la performance. Les autorités prévoient en outre des travaux d'infrastructure pour améliorer le réseau routier et augmenter la capacité portuaire. Il existe aussi des possibilités dans le secteur de la construction, les télécommunications, l'approvisionnement en eau, les soins de santé, l'alimentation et le secteur agricole.

Les prix élevés de l'énergie et l'afflux de devises ont en outre rendu possible un remboursement anticipé de la dette publique extérieure. En 1994 et 1995, l'Algérie devait encore faire appel à des rééchelonnements de dettes par le Club de Paris, qui regroupe les créanciers bilatéraux publics. Normalement, la dette envers les créanciers du Club de Paris ne devait être complètement apurée qu'en 2011, mais l'Algérie a opté pour un remboursement anticipé des obligations en cours en 2006. La dette extérieure à long terme a par conséquent diminué de façon spectaculaire et s'élevait fin 2006 à moins de 5 milliards de dollars. La dette extérieure totale a diminué en 2006 à à peine 13,2% des revenus annuels en devises et le service de la dette (capital + intérêts) s'élèvera en 2007 à moins de 3% de ces revenus en devises. La liquidité extérieure du pays s'est également améliorée. Les réserves en devises ont fortement augmenté. Depuis 2006, les réserves en devises couvrent plus de 2 ans de frais d'importation et équivalent à pas moins de dix fois la dette extérieure totale. Les perspectives ne dépendent pas seulement de l'évolution des prix de l'énergie mais aussi de la politique économique des autorités algériennes. Si la politique budgétaire expansionniste est entièrement poursuivie, l'inflation pourrait déraper. Il est donc important de sélectionner judicieusement les investissements et de mener les réformes économiques nécessaires au moment adéquat. En effet, la diversification de l'économie et la création de nouveaux emplois représentent des objectifs importants. De nouvelles réformes dans le secteur bancaire sont en outre nécessaires. Certaines réglementations empêchent un fonctionnement efficient du système bancaire. Ainsi, des banques privées ne peuvent accorder de crédits à des institutions publiques. L'octroi de crédits au secteur privé est encore minime, même en comparaison avec les pays voisins le Maroc et la Tunisie. Ceci n'est pas si étonnant dans un pays où les investissements privés restent relativement limités et la privatisation de l'économie se déroule prudemment. Les investissements directs étrangers on augmenté en 2005 et 2006 mais devraient être stables ou en légère diminution dans les années à venir. La part des investissements directs par des étrangers dans les investissements totaux en Algérie a augmenté de 4,0% en 2003 à 4,9% en 2005.

Prêt pour faire des affaires en Algérie ?
Dans le commerce international, le retard de paiement moyen s'élève à environ 3 mois. L'expérience de paiement avec les acheteurs privés algériens est mitigée; parfois un client n'est pas en mesure ou refuse de payer. Lorsqu'une entreprise algérienne fait faillite, on peut s'attendre à récupérer en moyenne 41,7 cents par dollar. Pour éviter les problèmes de paiement et limiter les pertes, on a souvent recours à des crédits documentaires confirmés. L'assurance-crédit offre également une protection contre le risque de nonpaiement. La SA Ducroire fournit une couverture en « open account », c.à.d. sans que la garantie d'une banque algérienne ne soit exigée. La quotité garantie s'élève à 95% lorsque la cause du sinistre revêt un caractère de force majeure (guerre, pénurie de devises, etc.) et à 90% lorsque le sinistre est dû à un problème d'ordre commercial (ex : faillite).

Selon le célèbre index publié par Transparency International, la corruption est en baisse ces dernières années. En 2006, l'Algérie partageait la 84è place sur 163 pays. Un an plus tôt, l'Algérie occupait la 97è place sur 159 pays. Si la corruption a diminué, la lourde bureaucratie peut avoir un effet de frein. Pour éviter les problèmes, il est préférable de suivre les procédures administratives. Le contrôle des procédures et l'octroi d'avantages fiscaux pour les investissements directs sont du ressort de l'Agence Nationale du Développement et d'Investissement (ANDI). Selon le site internet « Doing Business » de la Banque Mondiale, la création d'une entreprise prend en moyenne 24 jours. La plupart des organisations de promotion des exportations conseillent de demander l'avis d'un agent local ou d'un avocat avant d'entreprendre des démarches concrètes. Un agent ou un représentant local est également indiqué pour entretenir des relations commerciales et se tenir informé des adjudications publiques. Outre l'arabe, les hommes d'affaires parlent généralement le français mais pas l'anglais.

Si vous vous rendez en voyage d'affaires en Algérie, soyez conscient que vous ne pouvez ni faire entrer ni sortir des dinars algériens du pays. Vous pouvez changer des euros ou des dollars sur place. En mai 2007, 1 euro valait 94,75 dinars. Dans le nord du pays, où sont concentrées les principales villes (cf. carte), les voyages d'affaires restent possibles à condition de respecter quelques consignes de sécurité. Les partenaires commerciaux locaux ou une personne de contact locale sont bien placés pour évaluer la situation. Pensez également que l'Algérie est un pays islamiste. La plupart des Algériens sont donc en week-end le jeudi et le vendredi. Les banques sont fermées le vendredi et le samedi. Il vaut mieux éviter les discussions (enflammées) au sujet d'al Qaeda ou de la position des femmes et d'apporter des boissons alcoolisées comme cadeau d'affaires aux nouveaux clients ou prospects.

En bref
Grâce aux énormes revenus du secteur énergétique, la situation économique et financière s'est considérablement améliorée en Algérie. La hausse spectaculaire des réserves en devises et le remboursement anticipé de la dette extérieure ont été remarquables. Cette évolution a entraîné une diminution du risque de pénurie de devises, comme il en ressort de la classification des risques de la SA Ducroire (2 sur 7 – 1 étant le risque le plus faible). Il reste cependant des problèmes : le taux de chômage élevé, la faible productivité dans le secteur agricole et la forte dépendance au secteur pétrolier et gazier à fort coefficient de capital. La diversification de l'économie pourrait réduire le chômage et les perturbations sociales qui en résultent. Du fait des récents attentats à la bombe d'al Qaeda dans le Maghreb Islamique, la garantie de la paix sociale est devenue encore plus importante pour la conservation de la stabilité du pays.

Source : www.ducroire.be


Mardi 26 Juin 2007




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