Etude | 20 % de traffic en plus sur les exchanges crypto mais 48 % de fraudes en plus
11/02/2025
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Le défi sécuritaire : la fraude augmente de 48 % dans le secteur des crypto-actifs
Les données de Sumsub révèlent que la fraude dans le secteur des crypto-actifs a bondi de 48 %, représentant désormais 2,2 % de l’ensemble des tentatives de vérification à l’échelle mondiale. Cette flambée met en évidence l’urgence pour les entreprises d’adopter la détection basée sur l’IA, la biométrie et la surveillance continue pour renforcer la sécurité. Le Nigeria apparaît comme le pays le plus exposé, avec un taux de fraude atteignant 8,3 %.
Parmi les fraudes les plus répandues dans le secteur, figurent la falsification de documents (31 % des entreprises interrogées), suivie du phishing (20 %) et du détournement de fonds (15 %). Viennent ensuite la prise de contrôle de comptes (14 %) et de la vérification forcée (12 %).
Des tendances similaires ont également été observées en Europe. Malgré un taux de fraude plus faible dans le secteur des cryptomonnaies (1,3 %), le taux de tentatives de vérification frauduleuses a augmenté de 31 % par rapport à l’année précédente. Et avec 1,6% des transactions identifiées comme illégitimes en 2024, la France se classe dans le Top 10 des pays européens les plus ciblés. Cette tendance à la hausse doit inciter les entreprises à se pencher sur la question de la sécurisation des échanges, alors que le secteur des crypto-actifs est appelé à s’accélérer en 2025.
Un défi technologique : gérer les pics de trafic sur les plateformes de crypto-actifs
Le rapport met en lumière des innovations notables telles que la Non-Doc Verification (vérification sans document), qui a amélioré les délais de vérification dans tous les pays où elle a été mise en œuvre, avec un gain moyen de 3,6 %. Le Brésil, le Royaume-Uni et le Bangladesh figurent dans le trio de tête des pays où l’on-boarding sans document est le plus rapide (2 secondes seulement).
En Europe, l’instauration de la vérification sans documents a réduit les délais de l’opération à 5,7 secondes, contre 30 secondes pour la vérification traditionnelle. Cette réduction de 83,71% des délais devrait encourager les entreprises à opter pour cette avancée technologique.
Au niveau mondial, seules 19 % des entreprises interrogées ont déjà adopté la vérification sans document. Le continent africain est l’un des plus avancés avec plus d’un quart des entreprises (27 %) qui utilisent déjà ce procédé, ce qui témoigne de l’ouverture de la région aux solutions innovantes. En revanche, l’Europe se situe au bas de l’échelle avec seulement 19 % des entreprises ayant mis en oeuvre la vérification sans documents.
Les principaux problèmes d’intégration des utilisateurs que les fournisseurs de crypto-actifs s’efforcent d’atténuer sont les suivants : la lenteur des délais de vérification, identifiée par 36 % des entreprises interrogées, ainsi que les faux positifs et négatifs (48 %). En outre, plus de la moitié (55 %) des entreprises ont exprimé leur insatisfaction concernant l’expérience globale de l’utilisateur.
Le défi réglementaire : comprendre les exigences de conformité à la Travel Rule
L’étude met également en évidence l’analyse de Sumsub sur les principaux hubs favorables aux crypto-actifs en 2024, caractérisés par des réglementations claires, des infrastructures solides et des environnements propices à l’innovation. À l’échelle mondiale, la législation est déjà en vigueur où le sera bientôt. L’Europe s’est très tôt saisie de ces enjeux et a déployé le règlement MiCA. Adopté en 2024, ce texte offre déjà un cadre réglementaire solide mais n’est qu’un premier pas puisque d’autres textes devraient voir le jour d’ici 2027, notamment pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Cette longueur d’avance européenne pourrait bien être contestée à court terme par les Etats-Unis. L’élection de Donald Trump, fervent défenseur des crypto-actifs, pourrait accélérer la mise en place de lois favorables au développement de ce marché en Amérique du Nord.
Ilya Brovin, Chief Growth Officer de Sumsub.
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