Entretien avec Laurent Briziou, président d’exaegis

« avec www.rateandgo.co : nous sommes les sentinelles avancées des marchés du numérique »


Quel est le principal apport de la notation Rate&Go qu’exaegis vient de porter sur les fonts baptismaux ?

Laurent Briziou. Il est évident que cette évaluation gratuite des startups, qui permet d’étalonner et d’évaluer la qualité du développement de leur modèle économique, va constituer un outil fondamental de sécurisation des marchés du numérique. Elle est naturellement en ligne avec l’ADN d’exaegis qui affirme définitivement, à l’occasion de ce lancement, son statut d’agence de notation des prestataires du numérique.

Mais pourquoi avoir choisi de s’adresser spécifiquement à cette catégorie d’acteurs ?

Il faut bien comprendre la situation. L’année 2016 a bien été une véritable annus horribilis pour les startups du numérique. Les défaillances se sont multipliées et ont logiquement généré leur lot de redressements judiciaires, de rachats et… d’appels au secours. Il faut savoir que le taux de mortalité de ces entreprises est de plus de 40% à un horizon de 5 ans. Il nous est apparu que nous étions totalement légitimes à proposer aux investisseurs, aux structures d’accompagnement et aux grands groupes une grille d’évaluation qui, naturellement, ne garantit pas le succès mais permet d’objectiver le profil de risque de l’entreprise. Il donne aussi l’opportunité aux jeunes pousses de s’évaluer et le cas échéant de prendre conscience de leurs lacunes avant d’engager les actions correctives.

Comment fonctionne Rate&Go ?

Nous avons élaboré un formulaire composé de plus de 70 questions qui permet de flasher la maturité de la startup, ses forces et ses faiblesses, en fonction de son stade d’avancement. Il est complété par trois entretiens vidéo. L’ensemble de ce matériel est passé au crible d’un algorithme qui a été développé par les équipes d’exaegis, qui a été nourri, bien entendu, de notre expertise en matière d’évaluation. La startup qui passe sous les fourches caudines de Rate&Go obtient une note en % qui évalue sa maturité d’exécution et qui est comprise entre 0 et 100.

Comment interpréter cette notation ?

C’est très simple, en dessous de 60%, nous considérons que le développement est bancal et qu’il serait opportun que les porteurs du projet révisent leur copie. Au-dessus de 60%, la note est communiquée à un panel d’investisseurs, de private equities, de family offices, de responsables d’incubateurs, de directeurs d’achats du numérique et de grands groupes.
Si ces prospects veulent aller plus loin, nous leur restituons moyennant paiement et après signature d’un accord de confidentialité et une interdiction de diffusion, l’étude dans son intégralité. Ils peuvent souscrire en complément à des benchmarks, des analyses d’écart et même à des études de marché. Nous sommes véritablement dans une logique win-win. D’un côté, les startups bénéficient gratuitement d’un regard tiers qui objective leurs forces et faiblesses, de l’autre, les investisseurs gagnent un temps précieux dans leur politique de sourcing.
J’ajoute que la sentence n’est pas irrévocable ! Les startups qui n’ont pas atteint le score fatidique de 60% peuvent repasser le test, une fois après laissé passer une période de trois mois. Exaegis s’engage par ailleurs à remettre à jour la notation deux fois par an. Cette proposition de valeur est réellement une proposition de valeur puissante qui joue un rôle clef de « réconciliation » sur les marchés agités du numérique.

Une évaluation positive pourrait ainsi déclencher l’obtention de concours financiers ?

Je suis toujours frappé par cette obsession de la quête de fonds ! Il me semble que les startups devraient consacrer la majeure partie de leur énergie et de leurs ressources à la recherche de clients payeurs. Notre notation permet certes de faire connaître la société dans des termes favorables auprès des bailleurs de fonds, mais également auprès des acheteurs et responsable de la transformation digitale des grands comptes, et cela peut donner un sacré coup d’accélérateur à la startup !. Mais elle représente aussi l’occasion de confronter le modèle de l’entreprise au réel, c’est à dire au corpus de bonnes pratiques de ses marchés et de son univers concurrentiel. C’est évidemment un moment de vérité.

Le plus simple est d’aller se tester et d’obtenir sa notation sur www.rateandgo.co

Laurent Briziou, merci d'avoir répondu à nos questions et rendez-vous très prochainement dans un nouveau numéro de Finyear.

© Copyright Finyear. Propos recueillis par la rédaction de Finyear.

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Mercredi 23 Novembre 2016


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