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En chinois, le mot « crise » n’existe pas

En chinois, le mot « crise » n’existe pas. Il est représenté par deux idéogrammes : l’un veut dire « danger » et l’autre « opportunité ». Comment transformer les nombreux dangers de cette crise en opportunité de changement ?


Laurent Leloup
Laurent Leloup
C’est ce que révèle, en autre, la nouvelle étude mondiale de Celerant Consulting conduite par The Economist Intelligence Unit en juillet et août dernier. Un an après le début de la crise économique mondiale et alors que les premiers signes d’une reprise apparaissent, 561 décideurs basés aux Etats-Unis et en Europe ont été interrogés sur la gestion de leurs programmes de changement.

Les entreprises françaises font-elles figure d’exception en manquant d’opportunisme face à la crise ?
Selon John Kotter, professeur à la Harvard Business School, de nombreuses initiatives de changement échouent car elles ne parviennent pas à instaurer un sentiment d’urgence. L’actuelle crise économique et financière pourrait le justifier.

1. Un an après, quelles mesures ont été prises ?

- 60% des entreprises dans le monde ont maintenu voire accéléré leurs programmes de changement.
- Près des 50% des entreprises avoue ne pas avoir atteint plus de la moitié des programmes.
- 79% des personnes interrogées estiment que leurs entreprises ont « plutôt bien, voire très bien » réagis face à la crise.
- 66% d’entre eux déclarent profiter de cette période de crise pour engager des programmes de changement difficiles
- Les 3 principaux programmes menés au cours de la crise sont : Réduction des dépenses (65%), Licenciement (54%), Réorganisation (40%)
- 58% des personnes interrogées avouent avoir mis l’accent sur le très court terme.
- Pour 59% des personnes interrogées, la crise a permis de révéler des insuffisances en interne qu’ils adressent en ce moment par les projets actuels.

2. Le roi cash est-il de retour ?

- Pour 66% des personnes interrogées la réduction des coûts est la principale motivation des programmes lancés ces 12 derniers mois. Tout se qui peut générer du cash rapidement est devenu prioritaire.
- Plus de 50% des personnes interrogées, toutes fonctions confondues, avouent avoir été directement touchées par la crise. Après le département juridique, c’est la fonction « finance » (avec 63%) qui a ressentie le plus de changement du fait de la crise.
- La profitabilité et les gains générés sont les 2 premiers critères de mesure de succès d’un programme de changement. Le changement de comportement et la satisfaction des employés ou des clients ne viennent qu’après.

3. Quelles industries s’en sortent le mieux ?

La grille d’analyse est basée sur les 8 secteurs les plus représentatifs (>6% du panel)
- Les 8 secteurs les plus représentatifs constatent tous que la crise a été une réelle opportunité pour lancer des programmes de transformation difficiles à faire accepter dans d’autres périodes moins critiques.
- L’énergie (68,6%), les services financiers (65%) et les télécommunications (61,6%) sont les secteurs pour lesquels la crise n’a pas empêché de poursuivre des programmes de changement voire d’en lancer de nouveaux. A contrario, l’automobile a subi de plein fouet les effets de la crise puisque 40% des programmes ont été réduits voire suspendus (soit 10 points de plus que la moyenne).
- 3 secteurs sont encore plus optimistes que la moyenne déjà très élevée (79%) des entreprises qui estiment « plutôt bien, voire très bien » gérer la crise: la pharma (87,6%), les services financiers (84,6%) et les télécommunications (80,4%).
- Alors que le court-terme est majoritaire, 5 secteurs (les services financiers, les télécommunications, la pharma, l’énergie et le manufacturing) mènent pratiquement autant de projets à long terme qu’à court terme.
- 3 secteurs réussissent mieux leurs programmes que la moyenne (25,8%) : l’énergie (38,9%), le manufacturing (33,3%) et les services financiers (32,1%).

4. La France est-elle toujours une terre d’exception en matière de changement ?

Comme en 2008, le panel français se distingue sur de nombreux aspects.
- Avec 40% de réponses, les dirigeants français ont le plus suspendu ou réduit ses programmes que le reste du monde (33%) et surtout leurs homologues allemands (25%)
- A la question La crise a-t-elle révéler des axes d’améliorations internes ?, la France est la seule à ne pas franchir la majorité des votes. Le pourcentage monte à 65% pour les Etats-Unis
- Le panel français reconnaît, comme les autres, avoir profité de la crise pour engager un programme qu’il aurait eu plus de mal à mener en temps normal…mais l’écart est tout même de 10 points entre la France (56%) et le reste du monde.
- Comme pour tous les autres pays, la France évoque « la baisse des coûts et la flexibilité » comme premières motivations.
- Conformément aux autres pays, les entreprises françaises ont mené ou vont mener en moyenne 3 programmes de changement (même nombre qu’en 2008). Le fait marquant vient des « ne sais pas ». La France est le seul pays à ne pas bien savoir répondre à la question : un tiers ne savent pas ce qui a été fait et plus de 40% ce qui sera fait !
- Avec un taux de réussite (+ des trois-quarts des programmes engagés ces 5 dernières années) de seulement 23% la France est bonne dernière. L’Allemagne est à 42%.
- La France identifie exactement les mêmes 4 premières causes d’échec: manque de structure, manque d’engagement du management, mauvaise communication et résistance au changement.
- Le panel français met en avant, comme ses homologues européens et américains, des critères financiers : le profit et les gains générés. A noter, seule la France place « la satisfaction client » dans le Top 3 mais oublie « le changement de comportement » contrairement à tous les autres pays

Méthodologie de l’étude
The EIU a mené une enquête auprès de 561 cadres dirigeants répartis issus des Etats-Unis, l’Angleterre, l’Allemagne, la France et les régions Benelux et Nordic (dont 96 en France) en août 2009. 18 secteurs sont représentés. Toutes les entreprises interrogées dégagent un chiffre d’affaires supérieur à 500 millions de dollars.

Sources :
www.celerantconsulting.fr
www.eiu.com

Laurent Leloup

Etude complète à télécharger ci-dessous (PDF 18 pages)

Dimanche 25 Octobre 2009




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