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En 2009, les institutions financières et bancaires ont franchi une nouvelle étape dans leur combat contre les tentatives de fraude

Cette année 2009 aura vu un réel réveil des consciences de la part des institutions bancaires et des organismes financiers en Europe en matière d’équipement et de dispositifs pour contrer les tentatives de fraude. Il y a un basculement manifeste sur le marché, poussé sans doute par les difficultés économiques, mais également par la maturité des services proposés. Nous avons identifié cinq phénomènes majeurs qui caractérisent ce basculement et qui s’amplifieront au cours de l’année 2010.


Le premier phénomène est que les réglementations au Royaume Uni exigeant une déclaration publique des pertes auprès de la UK Payment Administration ont eu un impact sur la manière dont les banques ont établi leurs stratégie sur la fraude et ont entraîné l’adoption de mesures plus efficaces contre les types de fraude qui sont en expansion. C’est pourquoi les institutions financières britanniques, en particulier, vont prendre conscience de la nécessité d’anticiper les types de fraudes susceptibles de se multiplier dans l’avenir et de se préparer en conséquence. Depuis l’application de cette obligation, les institutions financières se sont senties contraintes d’améliorer leurs scores d’année en année. Par exemple, le montant total de fraudes reconnu par les quatre plus grandes banques anglaises représente par semestre 39 millions de Livres Sterling (environ 64 millions d’Euros).

Second phénomène, la multiplication des types de fraude nécessite un arsenal de mesures de plus en plus complexe et coordonné. Cette multiplication accompagne la diversification des modes de paiement (codes PIN, processeurs, paiements en absence de carte…) et l’élargissement des réseaux au niveau mondial, rendant la traque de la fraude encore plus délicate. Les fraudeurs, par définition, ne préviennent pas sur la date ni sur la forme de leur offensive. Les fraudeurs modulent leurs attaques et les institutions doivent disposer de systèmes de défense flexibles, modulables et capables d’agir en temps réel. Il est temps pour elles d’harmoniser leurs systèmes afin d’avoir une vision et une maîtrise globales des transactions.

Troisième phénomène, les technologies sont enfin au point et des solutions telles que la véritable surveillance en temps réel, les systèmes d’entreprise transversaux et les outils d’investigation et de gestion des problèmes sont désormais capables de faire baisser significativement le nombre de tentatives de fraude. Effet direct : les fraudeurs qui se heurtent à un système bien défendu se déplacent vers des institutions moins protégées ou vers de nouvelles cibles. Les banques françaises, selon nous, sont aujourd’hui plus exposées que leurs homologues anglaises, qui sont plus en avance en termes de solutions déployées.

Quatrième phénomène, la crise actuelle entraîne une recrudescence des attaques frauduleuses, non seulement de l’extérieur, mais également à l’intérieur des institutions bancaires et financières. C’est un constat qui se retrouve à chaque crise : quand l’économie montre des signes de faiblesse, menaçant les équilibres déjà précaires des salariés, des épargnants, ou des actionnaires, ceux-ci sont enclins à user de moyens illégaux pour maintenir leur niveau de vie et empêcher l’érosion de leurs avoirs. C’est également vrai pour les fraudes dites internes, où ce sont des collaborateurs intégrés, bien placés pour connaître le marché et son impact sur leur activité, qui peuvent logiquement être tentés en voyant les facilités d’accès qu’ils ont sur les réseaux.

Enfin, cinquième phénomène : la facilité avec laquelle les affaires sont révélées au grand public. Des incidents comme l’affaire Kerviel en France et le scandale Madoff aux Etats-Unis dégradent dangereusement la confiance des clients et des marchés. Or, il est bien connu que la confiance est le nœud gordien de tout l’édifice financier. Toute déficience dans la sécurité des données est sanctionnée sur-le-champ par l’opinion publique et cela peut être encore plus dévastateur que les pertes directes d’une fraude. La suspicion actuelle dans le manque de transparence des acteurs ne facilite pas les choses et c’est pour cela que nous poussons nos clients et partenaires à afficher leur volonté de contrer la fraude sans ambigüité.

Et demain ? Demain, il sera par bonheur plus rapide de dire quelles institutions ne sont pas équipées de systèmes de protection globaux performants que l’inverse. A plus long terme, disons dans une dizaine d’années, les professionnels riront sans doute rétrospectivement en repensant aux atermoiements et aux hésitations d’aujourd’hui, et découvriront combien tout cela était simple en réalité ; nous parlons des solutions mais aussi des fraudes. Nous sommes en effet persuadés que les décisions d’aujourd’hui pour protéger les actifs seront jugées comme bonnes dans un laps de temps très court. Ce sera bon pour la santé des banques, pour leur notoriété et pour l’économie toute entière : si les récents scandales aux Etats-Unis, en Europe et au Proche-Orient venaient à entraîner une nouvelle crise de confiance, il serait difficile d’en évaluer les conséquences ; tout ce que l‘on peut avancer c’est que ce serait catastrophique.


Par Bruno Piers de Raveschoot, Directeur général Europe d’Actimize

Mardi 16 Mars 2010




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