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Economie pakistanaise

Le correspondant d’Asterès en Asie, Samuel Ziza, s’est rendu au Pakistan, quelques jours après l’assassinat de Benazir Bhutto. Le texte joint restitue la synthèse de son enquête menée à Islamabad, croisée avec les données macroéconomiques dont nous disposons à Paris. Asterès est aujourd'hui le seul cabinet de prévisions économiques en Europe à être capable de mener des études de marché dans cette zone.


Les événements politiques qui ont secoué le Pakistan ces derniers mois auront nécessairement des répercussions sur l’économie du pays. L’assassinat de l’ancien Premier Ministre Benazir Bhutto et les émeutes qui ont suivi devraient impacter la conjoncture économique. Et ce d’autant plus que ces troubles sont intervenus à un moment où un certain nombre d’indicateurs macroéconomiques inquiétants ont été publiés, et où l’un des principaux clients du Pakistan, les Etats-Unis, voit son économie ralentir fortement.

Ainsi, l’inflation a passé la barre des 9% en octobre, avant de refluer légèrement, mais elle devrait se tendre de nouveau. Ces dernières semaines, on a en effet pu observer de fortes hausses de prix dans l’alimentation.

Autre foyer de tension : l’énergie. Le gouvernement s’est réuni le 5 janvier dernier pour déterminer la marche à suivre pour faire face à d’importantes pénuries énergétiques, qu’il s’agisse de gaz ou de pétrole, et au démantèlement d’infrastructures pendant les émeutes.

Plus globalement, les émeutes ont affecté plusieurs secteurs. C’est le cas des transports, du textile et surtout de l’acier. De nombreuses usines se trouvent au sud du pays, et les émeutes ont considérablement ralenti les cadences de production.

Enfin, n’oublions pas les dommages directement liés aux destructions. De nombreuses banques ont été incendiées, des gares ferroviaires, et des bureaux de postes également. Les autorités estiment que ces destructions pourraient coûter plusieurs centaines de millions de dollars. Ces estimations semblent crédibles.

Il n’en reste pas moins que l’économie pakistanaise a, à maintes reprises, fait preuve d’une assez grande résilience. La croissance du PIB s’est établi à 6,5% en 2007 après 6,4% l'année précédente. Il s’agit de l'une des plus dynamiques d'Asie du Sud, en dépit d’une situation politique déjà très instable.

Surtout, le chaos politique de ces dernières années n'a pas fait dévier le programme de réformes économiques en cours au Pakistan (intégration croissante dans le commerce international, réforme bancaire, privatisations, ratification de la convention de New York sur le cadre juridiques des investissements…). Les privatisations et la réorganisation des services publics (dont les douanes et le fisc) continueront de dynamiser la croissance ces prochaines années.

Ainsi, sur une population de 160 millions d'habitants, la part des personnes vivant sous le seuil de pauvreté est passée de 34% en 2000-01 à 23% en 2004-05. Le revenu par habitant a augmenté de 9,3% en termes réels en 2006-07, à 925 dollars, le niveau le plus élevé en Asie du Sud.

L'agriculture (21% du PIB et 66% des emplois), reste le pilier de l’économie pakistanaise, avec le coton et le riz comme principaux produits d'exportation. L'an dernier, le secteur a connu une croissance de l’ordre de 5%. Même phénomène dans l'industrie (textile, machines-outils, mécanique, papier - 20% du PIB) et les services. Le pays va ouvrir de nombreux chantiers d'infrastructures grâce à l'aide internationale, notamment américaine. En 2006-2007, cet apport s’élevait à 5 milliards de dollars. 5 autres milliards ont été envoyés au pays par la vaste diaspora installée aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et dans le Golfe. Par ailleurs, de nombreuses multinationales se sont implantées, attirées par un vaste marché intérieur. En 2006-07, le pays a accueilli 5 milliards de dollars d'investissements directs.

Le dynamisme macroéconomique ne doit cependant pas faire oublier le fait que le Pakistan reste un pays pauvre. Une large partie de la population n'a pas accès au logement, à la santé et à l'éducation. Le taux d’illettrisme dépasse 50%. L’alphabétisation constitue le principal défi à relever ces prochaines années. Par ailleurs, la dette extérieure du pays s'élève à 42 milliards de dollars, soit 26% du PIB.

Dans ce contexte à la fois difficile et prometteur, la meilleure chose qui pourrait arriver à l’économie pakistanaise concerne les élections générales du 18 février. Si celles-ci se déroulent sans heurts et fraude majeure, il sera permis d’espérer que la croissance continue d’être très dynamique ces prochaines années.

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Nicolas Bouzou - Gérant de ASTERES (Analyses et Prévisions Economiques)
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Vendredi 25 Janvier 2008



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