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Économie Responsable et Biodiversité

La biodiversité est une composante incontournable de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), car l’humanité entretient avec le reste du vivant des liens ténus et indissociables. Si l’impact des activités économiques sur le réchauffement climatique est fort connu et médiatisé, celui sur la biodiversité et ses conséquences, soit la disparition de centaines d’espèces naturelles chaque année l’est beaucoup moins.


Constant Calvo
Constant Calvo
La biodiversité désigne la variété des espèces, leur diversité génétique, ainsi que la variété des milieux naturels dans lesquels les espèces évoluent. La sauvegarde de la biodiversité et la garantie d’une utilisation durable et équitable des ressources qu’elle représente sont des enjeux pour la survie de l’humanité. Tant et si bien que l’ONU a proclamé 2010 « Année internationale de la biodiversité », et que le Sommet sur la biodiversité, qui s’est tenu à Nagoya (Japon) en octobre 2010 a pour la première fois permis d’aboutir à un accord mondial pour enrayer la dégradation de la biodiversité sous la forme d’un plan d’action pour la période 2010-2020.

Certains scientifiques pensent que l’état d’effondrement de la biodiversité, c’est à dire du vivant, auquel notre l’humanité est doublement liée de par l’histoire de l’évolution et l’interdépendance de toutes les espèces – l’espèce humaine incluse - a d’ores et déjà atteint un point de non retour, tandis que d’autres considèrent que ce n’est pas encore le cas, mais qu’il est en revanche urgent d’agir afin de placer les activités économiques au cœur de la biodiversité. C’est notamment le cas de l’astrophysicien canadien Hubert Reeves, Directeur de Recherche au CNRS, et président de l’association Humanité et Biodiversité.

En France, afin de prendre la mesure du contexte d’indifférence et de l’état de quasi ignorance dans lesquels se situe la lutte pour la mobilisation en faveur de la préservation de la biodiversité, Humanité et Biodiversité a transmis le 22 novembre 2011 aux candidats à l’élection présidentielle un questionnaire afin de recueillir et d’évaluer leurs propositions sur la prise en considération de la biodiversité dans leur programme et leur action durant leur mandat de cinq années. L’évaluation des réponses reposant sur trois critères principaux : Ambition, Réalisme, Technicité.

A la lecture des réponses et propositions des candidats à la plus haute fonction de l’État, l’association ne peut qu’exprimer son profonde déception. Elle fait le commentaire suivant : « L’ambition des candidats est timide, ils éprouvent de réelles difficultés à se projeter dans l’avenir. Et la mise en œuvre des propositions manque quant à elle de réalisme et de technicité : les prises de position des acteurs économiques et sociaux sont rarement prises en compte, le rôle des collectivités n’est presque jamais abordé, les candidats restent globalement très flous sur la façon dont ils envisagent concrètement d’atteindre leurs objectifs, ils ne se saisissent pas de l’expérience acquise dans la mise en œuvre des politiques nationales, de celles des collectivités territoriales ou encore d’acteurs privés. Hubert Reeves a pour sa part déclaré : « Le sujet n’est pas suffisamment pris en charge. Tant qu’il n’y aura pas de vrai engagement de la part d’un chef de l’État, nous continuerons à être confrontés à des mesures cosmétiques. La biodiversité est une opportunité pour construire le monde du XXIème siècle. Les candidats passent à côté de l’essentiel.»

Quant aux entreprises, si certaines d’entre elles semblent proactives et n’hésitent pas à aller parfois au-delà des contraintes règlementaires en vigueur en intégrant des actions innovantes de protection de l’environnement, de lutte contre le réchauffement climatique, et de préservation de la diversité biologique dans leur démarche de développement durable, il n’en demeure pas moins que la plupart éprouve de réelles difficultés pour ce qui concerne l’intégration de la biodiversité dans leur stratégie, c’est-à-dire l’analyse, l’appréhension, et la prise en compte de la biodiversité dans toutes leurs activités, et ce de manière transversale.

Quoiqu’il en soit, il semble que l’on assiste à une situation sans précédente dans l’histoire de l’humanité, où les ressources naturelles sont devenues plus en plus rares, tandis qu’augmentent en quantité et qualité les savoirs, compétences, savoir-faire, outils et informations, et que ceux-ci se diffusent chaque jour davantage, qu’ils s’échangent et se partagent de plus en plus rapidement et auprès d’un nombre de plus en plus important d’habitants de notre planète. Beaucoup de scientifiques à l’instar d’Hubert Reeves et de citoyens à travers le monde veulent le croire : ils en appellent à la nécessité – mais en avons-nous vraiment le choix ? – de mener à bien la réconciliation du développement économique et de la biosphère, et la promotion d’une industrie enfin réconciliée avec les impératifs écologiques et la vie en société. Nous en avons les moyens humains, scientifiques et technologiques.

Serions-nous à l’aube d’une nouvelle révolution industrielle ? L’Institut INSPIRE pour «Initiative pour la promotion d’une industrie réconciliée avec l’écologie et la société» affirme sa conviction et certitude que cette révolution industrielle devra reposer sur une stratégie de «découplage» permettant de dissocier création de richesses et consommation de ressources naturelles. Où il serait question de fonder un nouveau contrat avec la nature, parce que l’espèce humaine aurait compris qu’il y aurait plus d’opportunités que de contraintes à comprendre le vivant afin de s’en inspirer, et à en respecter les règles afin de mieux s’épanouir.

La bio-inspiration et le biomimétisme comme axes et moteurs de l’innovation, l’économie circulaire, l’économie de fonctionnalité, la restauration de la pleine fonctionnalité et du potentiel d’évolution des écosystèmes par le réinvestissement dans le capital naturel et le capital humain, voilà les grands chantiers auxquels les entreprises, ainsi que les territoires et les États, sont conviés à s’atteler. Utopie ? Rien n’est moins sûr.

New York, à l’ONU, le 2 avril 2012 : Le premier ministre de l’État du Bhoutan Jigmi Thinley a été reçu pour une conférence spéciale sur le thème « Bien-être et bonheur : définir un nouveau paradigme économique ». L’objectif était de démontrer l’obsolescence du Produit Intérieur Brut (PIB) et de proposer l’indice du bonheur dans la mesure du développement des pays, soit le BIB (Bonheur Intérieur Brut). Il a déclaré à cette occasion : « Le développement selon le critère du PIB encourage la croissance sur une planète aux ressources limitées. Cela n’a économiquement aucun sens. C’est la cause de nos actions immorales, irresponsables et auto-destructrices.»

Constant Calvo, Directeur associé ADHERE RH
http://blog.adhere-rh.com

Mercredi 9 Mai 2012




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