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Dominique Blanc, responsable recherche ISR Novethic

« Nous nous attendions à un développement plus rapide de l'ISR »


Dominique Blanc
Dominique Blanc
Comment expliquez-vous l'intérêt que suscite l'investissement socialement responsable (ISR) en France depuis plusieurs années ?
L'ISR répond bien aux interrogations soulevées par la crise, concernant la transparence des produits financiers ou encore la gouvernance des entreprises. L'ISR, c'est la prise en compte d'autres facteurs que les ratios financiers dans des choix d'investissement. C'est une gestion qui s'inscrit dans le long terme plutôt que dans la spéculation à court terme. Le plus fort de la crise est aujourd'hui, espérons-le, derrière nous, or on se rend compte que le rythme de croissance de l'ISR s'accélère : on est passé d'une croissance annuelle de 30% et 37% les deux dernières années, à un bond de 70% des encours en 2009.

Avec 50 milliards d'encours fin 2009, l'ISR reste pourtant très marginal par rapport à l'ensemble de l'épargne des Français…
Sur l'ensemble des fonds déclarés à l'AMF, les fonds ISR ne représentent pour l'heure que 3% des actifs. Nous nous attendions à un développement plus rapide avec la crise. Une des difficultés de l'ISR réside dans son manque de visibilité auprès des particuliers. Cela dit, les produits ISR ont fait une entrée remarquée en 2009 dans les brochures marketing des banques et assurances. Celles-ci commencent à vendre de l'ISR aux particuliers, par exemple via des produits d'assurance-vie. En outre, on assiste au développement de l'épargne salariale ISR, qui représente d'ores et déjà 13% de l'ensemble de l'épargne salariale en France. Alors qu'il existe une offre infinie de placements, les entreprises font en général une sélection de 3 à 4 fonds dans laquelle elles incluent un fonds ISR, ce qui favorise beaucoup le développement de ce type d'investissement.

Tous les réseaux bancaires proposent-ils des produits d'épargne ISR ?
La plupart des banques ont aujourd'hui au moins un produit ISR. Cela dit, elles hésitent encore à faire une promotion active de ces produits. Lorsqu'ils s'adressent à leurs clients, les conseillers présentent encore souvent les placements sur la base d'arguments purement financiers, distinguant les produits ‘prudents', ‘équilibrés' ou ‘dynamiques'. En gros, ils demandent au client de choisir entre marché actions et marché obligataire. Mais avec la crise, les clients n'ont plus forcément envie d'adhérer à un message aussi simple. Ils veulent aller au-delà, connaître les entreprises dans lesquelles ils investissent et donner une dimension sociale à leur épargne.

Croyez-vous à une généralisation de ce type de démarche à l'ensemble des investisseurs ?
A long terme, la démarche ISR peut devenir la norme. En effet, les marchés vont devoir donner un prix à la dimension sociale et environnementale, ce qui n'est pas encore le cas. L'ISR est un marché encore jeune, il a besoin de faire ses preuves pour convaincre tous les gérants. A côté de la démarche ISR, qui est relativement exigeante et concerne encore une minorité de gérants, il existe une démarche plus souple appelée « intégration ESG » qui consiste à tenir compte de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance mais de manière moins systématique. Cette approche concerne aujourd'hui pratiquement la totalité du marché de la gestion d'actifs.

Propos recueillis par François Schott

Novethic est une filiale de la Caisse des Dépôts spécialisée dans la recherche sur la Responsabilité Sociale et Environnementale des entreprises (RSE) et l'Investissement Socialement Responsable (ISR).

21 Mai 2010 - Copyright Easybourse, partenaire CFO-news

Jeudi 27 Mai 2010




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