De telles tendances ont amené les services informatiques à se rapprocher davantage du cœur de la stratégie d'entreprise, les obligeant à devoir changer radicalement leur mode de fonctionnement.

Tendances actuelles
Au cours des cinq dernières années, les mutations technologiques ont été remarquables. Grâce aux tablettes, aux smartphones et à la vidéoconférence, les travailleurs peuvent désormais communiquer avec leurs collègues, qu'ils soient à l'étage du dessus, dans une autre rue ou bien sur un autre continent. D’où le fait que 79 % des travailleurs de la génération Y et 72 % des travailleurs plus âgés signalent disposer de tous les outils dont ils ont besoin pour collaborer efficacement avec leurs collègues. Nombre de ces collaborations n'auraient pu voir le jour il y a moins de dix ans.

Les tablettes et les smartphones ont également été à l'origine de la tendance consistant à apporter son appareil personnel au bureau (BYOD : Bring Your Own Device), notamment à Singapour, un pays où la tendance est particulièrement forte avec un taux d'adoption de 90 % contre 74 % ailleurs dans le monde.

Le déploiement de la technologie mobile a en outre favorisé le travail flexible et mobile. Les collaborateurs peuvent désormais travailler partout et les entreprises éprouvent de ce fait moins le besoin de faire appel à des solutions immobilières traditionnelles. Nombreux sont d’ailleurs les salariés qui estiment que la réduction des espaces de travail fixes contribuerait à diminuer les coûts de manière significative sans nuire à leur croissance.

Et ensuite ?
Dans la mesure où ils déploient quotidiennement des nouveaux matériels et systèmes, les services informatiques savent déjà qu'ils seront en première ligne en matière de changement. Mais des indices laissent présager que les directions des systèmes d’information (DSI) et les responsables informatiques doivent envisager cela de manière globale et non ponctuelle.

Selon le rapport récemment publié par Regus, « Meeting the Future of Work », la planification stratégique des DSI pourrait comporter des failles. Il indique par exemple qu'elles ne mesurent peut-être pas suffisamment la valeur des technologies de l’information (TI) et que l'approche traditionnelle de retour sur investissement (RSI) sur les TI est « trop restrictive pour optimiser efficacement la valeur offerte par les TI ». Il préconise plutôt un nouveau cadre comme la recherche des solutions pour quantifier les avantages dus à l'agilité apportée par les interventions informatiques.

Le rapport insiste surtout sur le fait que les services informatiques, ainsi que les fonctions RH et immobilier, ne peuvent plus se réfugier derrière le fonctionnement en vase clos des années précédentes. Les nouvelles technologies et les nouveaux modes de travail nécessitent des collaborations inédites : l'informatique peut être utilisée pour travailler avec les services juridiques et d'approvisionnement, mais la collaboration avec d'autres services est désormais un impératif afin de développer des processus, des politiques et des approches nouvelles. S'ils y parviennent, la productivité et les performances de leur entreprise pourraient subir une véritable transformation. Cela constitue, sans aucun doute, une solution d'avenir.



Frédéric Bleuse, Directeur Général France de Regus
www.regus.fr