Défaillances d’entreprises en France : vers une troisième année de baisse en 2016

Une année meilleure pour les défaillances en France.


Suite de l’étude après l’infographie ci-dessous.

- Deuxième année de baisse consécutive : -2,1% vs 2014
- Taux de défaillances revient à son niveau d’avant-crise
- Dégradation dans deux secteurs : les services aux particuliers et le textile – et trois régions dont l’Ile-de-France
- Le redressement progressif de l’économie française permettrait de prévoir un recul des défaillances de - 3,5% en 2016

Pour la deuxième année de suite, le nombre de défaillances d’entreprises[1] recule à 60 800 cas. La baisse atteint 2,1% par rapport à 2014 et concerne toutes les catégories d’entreprises (par chiffre d’affaires). Malgré un contexte économique toujours difficile, plusieurs facteurs ont joué favorablement. La forte baisse des prix du pétrole, la dépréciation de l’euro face au dollar et le fonctionnement à plein régime du CICE[2] ont permis une reconstitution des marges (à un plus haut depuis 2011). Le faible coût de l’endettement a ravivé la croissance du crédit aux entreprises non financières qui a progressé de 5% en 2015.

Un autre signe positif : le taux de défaillances[3] retrouve son niveau d’avant-crise de 2008. On compte désormais une entreprise défaillante pour 77 entreprises en activité. Le coût des défaillances est également en repli de 15%, tout comme le nombre des emplois concernés par les défaillances, en baisse de 12% sur un an. En outre, l’accroissement de l’âge moyen des défaillances d’entreprises, qui s’observe en période de ralentissement économique, s’est interrompu depuis avril 2015 à 8 ans et 11 mois. Cette stabilisation témoigne ainsi d’un début de normalisation de la situation.

En Europe de l’Ouest, les liquidations d’entreprises ont également connu une année meilleure et leur nombre recule dans 10 pays sur 11 étudiés. Les baisses sont particulièrement visibles aux Pays-Bas (-24%), en Espagne (-20%) et en Finlande (-13%). Seules les liquidations au Portugal augmentent suite aux difficultés du secteur de la construction.

Plusieurs ombres au tableau

L’Ile-de-France, qui dénombre 24% des entreprises françaises, concentre à elle seule 21% du total des défaillances d’entreprises. Pire, les défaillances franciliennes enregistrent une hausse de +5,7%, la plus forte en France. Ce mauvais résultat s’explique essentiellement par la dégradation des secteurs de la construction et des services aux particuliers.

Les défaillances progressent toujours dans 2 des 11 secteurs suivis par Coface :
- Dans les services aux particuliers, elles ont progressé de +4,2% (19% du stock total d’entreprises). Le faible dynamisme de la consommation des ménages en services a pesé sur la restauration (+4,6%) et les débits de boissons (+11,6%).
- Le textile subit la plus forte dégradation de l’année : +4,3% (4% du total). Outre une demande atone des ménages, il semblerait que la météo clémente de fin d’année ait accru le poids des stocks de marchandises sur la situation financière des entreprises.

Malgré un recul de -3,2% de ses défaillances, la construction reste le secteur le plus risqué avec un taux de défaillance de 2,1% (2,0% en 2006), soit 1 entreprise sur 49, contre 1 sur 128 pour le secteur de la chimie. L’absence de résurgence de la demande en immobilier et la baisse des dotations aux collectivités ont pesé sur le secteur qui est le plus représenté dans les 100 plus importantes défaillances par chiffre d’affaires, avec 18 cas.

Jamais deux sans trois : une nouvelle amélioration se profile pour 2016

En 2016, Coface table sur une accélération du rythme de baisse du nombre de défaillances, dans un environnement économique un peu plus favorable (croissance du PIB français de 1,4% contre 1,1% en 2015). L’expérience de paiement de Coface, qui couvre un spectre large de secteurs d’activité, apparaît représentative de la situation des entreprises. La hausse probable de deux autres variables sélectionnées : le taux de marge des entreprises (estimé à 32,3% à fin 2016) et le volume de crédits octroyés (estimé à +3,5%) permet de prévoir une contraction du nombre de défaillances de -3,5%, à 58 700 cas, soit un niveau de mars 2009.

L’assouplissement progressif des conditions de crédit bancaire, le niveau bas de l’euro, la baisse du prix du pétrole et une consommation des ménages plus dynamique en France et en zone euro devraient aider les entreprises. Ce scénario est toutefois confronté à des risques haussiers, comme une plus grande volatilité sur les marchés financiers, qui pourrait altérer la confiance des entreprises françaises.

Pour aller plus loin, téléchargez ci-dessous le Panorama Coface (PDF 10 pages en français).

Panorama-Defaillance 02-2016.pdf  (372.11 Ko)


[1] Défaillances d’entreprises : liquidations (70% en 2015) et redressements judiciaires (30%)
[2] Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi
[3] Le taux de défaillances rapporte le nombre de défaillances au stock total d’entreprises

Par Laurent Leloup
Fondateur Finyear Group
Expert Blockchain auprès du Pôle de compétitivité mondial FINANCE INNOVATION

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Jeudi 18 Février 2016


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