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De la Route de la Soie à celle des tablettes

Les routes du commerce mondial : Ce qui a changé, ce qui va changer.


Laurent Leloup
Laurent Leloup
Euler Hermes, le leader mondial de l’assurance pour les échanges commerciaux, présente son analyse des nouvelles routes du commerce par pays et par secteur et identifie les nouvelles opportunités du commerce mondial.

Nous vous offrons également ci-dessous en pièce jointe, la présentation proposée lors de la conférence de presse du 23 avril (PDF 25 pages en français) et le bulletin économique complet (PDF 44 pages en français).

Euler Hermes identifie des nouvelles opportunités du commerce mondial :
- Parmi le « top 10 » des pays présentant les forts potentiels de demande d’ici 2015, la Chine arrive sans surprise en tête (+10%), l’Afrique est bien représentée (Angola et Nigéria en positions 5 et 6).
- Les secteurs aussi sont inégaux en termes de potentiels de demande à l’horizon 2015. Ceux qui ont le vent en poupe sont la chimie et la construction automobile avec respectivement 391 et 169 milliards de dollars (299,5 et 129,5 milliards d’euros) de demande additionnelle d’importations d’ici 2015.
- Le commerce intra-zone est en plein essor, notamment en Europe de l’Est (+453% entre 2000 et 2012) et dans l’ASEAN (1) (+450%).
- Avec +7% en 2013 puis 11% en 2014 (+4,1% et +5,9% en termes réels) le commerce mondial continuera à tirer la croissance économique et l’émergence asiatique va se poursuivre.

Le commerce mondial se trouve actuellement en pleine mutation selon une étude d’Euler Hermes, le leader mondial de l’assurance pour les échanges commerciaux. « Moteur de l’économie mondiale pour les années à venir, le commerce mondial devrait augmenter de +4,1% en terme réels en 2013 (contre +2,5% de croissance de PIB), puis de +5,9% (resp. +3,2%) en 2014 » explique Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes. « Cependant le dynamisme du commerce extérieur restera inégal au niveau des régions et des secteurs : après le ‘tout globalisation’, nous constatons un virage vers une plus forte régionalisation et l’apparition de nouveaux risques ».

Tous les pays ont intégré que l’ouverture aux échanges est une source de richesse. Cette prise de conscience s’est notamment matérialisée par près de 240 accords commerciaux régionaux notifiés depuis 1990. Aussi, l’ouverture aux échanges profite aujourd’hui deux fois plus aux pays émergents qu’aux pays avancés, notamment à ceux signataires d’accords commerciaux. De la même façon, entre secteurs d’activités, les divergences continuent de s’accroitre. Ainsi les entreprises de matériels informatiques réalisent une part sept fois plus importante de leur chiffre d’affaires à l’export que celles de l’agroalimentaire.

Think Supply Chain ! (Raisonner en termes de chaînes d’approvisionnement)

Lorsque l’on s’intéresse aux développements récents du commerce international, on peut faire deux observations assez nettes. Tout d’abord que le bon vieuxmodèle des avantages comparatifs a été fortement remis en question, laissant place à de nouveaux déterminants des échanges. En effet, pourquoi seulement 5 à 10 pourcent des entreprises d’un pays réalisent 95 pourcent des exportations ? Quel rôle joue le réseau tissé par les entreprises, le capital humain et social ? Pourquoi un T-shirt exporté du Japon vers les États-Unis coûte 30 fois plus cher qu’un T-shirt philippin vendu aux États-Unis ? Quels sont les pays fournisseurs des composants d’un iphone produit en Chine ? Quel rôle peut jouer un État dans l’élaboration d’une politique industrielle quand d’autres pays profitent davantage de la demande induite ? Toutes ces préoccupations – granularité, hétérogénéité, différentiation par la qualité, effet de grappe, coût-efficacité des politiques publiques de compétitivité – sont au centre de la nouvelle donne du commerce mondial.

Ensuite, il est important de noter que les vagues successives de libéralisation, les essais de zones de libre-échange plus oumoins fructueux, qui promettaient naguère croissance inclusive etmoindre volatilité, ont été particulièrement bouleversés. Les replis protectionnistes nombreux d’aprèscrise, les turbulences sur les chaînes d’approvisionnement, les crises importées d’un bloc à l’autre sont autant de raisons demesurer combien la régionalisationmouvementée affecte les échanges sectoriels et les structures mêmes des industries. Au dernierWorld Economic Forum, la Banque Mondiale expliquait que le soutien aux chaînes d’approvisionnement pourrait contribuer six fois plus à la croissance et au dynamisme du commerce mondial que le simple fait de réduire les barrières tarifaires.

A la bonne heure ! Il y a deux ans déjà, nous analysions les chamboulements sectoriels après les plans de relance de 2010 : la montée en charge du Brésil dans l’agroalimentaire, la confirmation de la suprématie asiatique dans les biens technologiques, l’avantage pays industrialisés grâce à la chimie et à la pharmacie, ou encore le déplacement quasi-complet de la production et de la consommation automobile dans les pays émergents. Ce dossier spécial est l’occasion une fois de plus de faire le point sur les dessous du commerce mondial, au-delà des chiffres phares de celui-ci, et de s’essayer à un exercice d’identification des nouveaux risques et des nouvelles opportunités pour les routes sectorielles. (Source : Ludovic Subran)

La régionalisation : nouvelles dépendances des zones, nouveaux risques pour les secteurs

Les liens commerciaux entre les régions continuent à progresser. Néanmoins, nous assistons à un changement progressif des dépendances commerciales entre économies avancées et émergentes. « Même si plus de la moitié des échanges des pays émergents se fait encore avec les pays avancés, le taux de dépendance est cependant en forte diminution de -12 points entre 2001 et 2011 au profit du commerce intra-zone qui y a augmenté de +19%, contre seulement +7% au sein des avancés », souligne Ludovic Subran. Mais l’essor de la régionalisation va aussi de pair avec de nouveaux freins, notamment politiques, telles que le nombre croissant de mesures protectionnistes mettant en danger les chaînes d’approvisionnement.

Au niveau des grands secteurs mondialisés, cette régionalisation des échanges s’observe également, mais des spécificités et des freins propres à chaque secteur sont à noter.
- Agroalimentaire – contraintes logistiques et structurelles : l’export se concentre sur les produits agricoles de base, faciles à transporter ; les produits alimentaires transformés à plus forte valeur ajoutée trouvent leurs débouchés au sein d’échanges intra-zone (proximité, sécurité alimentaire).
- Automobile – contrainte d’une forme de protectionnisme et d’une dépendance régionale accrue : à titre d’exemple, 80% des exportations automobiles mexicaines se font en direction des États-Unis et du Canada, et 63% des exportations allemandes sont vendues en Europe.
- Chimie – contrainte du prix des matières premières : la chimie plastique est dépendante des volumes et du cours de ses approvisionnements en pétrole, produit à hauteur de 22% au Moyen Orient.
- Pharmacie – contrainte des coûts de développement et du pouvoir d’achat : le prix des médicaments brevetés freine leurs exportations vers les pays en développement en attendant leurs génériques (5-8 ans).
- Technologies d’information et de communication – contrainte de coûts et de concurrence : les prix des composants électroniques ont été divisés par deux entre 2000 et 2013.

« Le secteur des composants électroniques, aujourd’hui essentiellement produits en Asie, montre pertinemment les risques d’une hypermondialisation », selon Didier Moizo, Conseiller sectoriel d’Euler Hermes. « De nombreux secteurs dépendent étroitement des composants électroniques, comme l’automobile, l’acier, la chimie, l’aéronautique, les prestataires de services. Une rupture totale d’approvisionnement en semi-conducteurs, scénario catastrophe, risque de diffuser une onde de choc à travers le monde qui pourrait atteindre 32 000 milliards de dollars (24 500 milliards d’euros), soit la moitié du PIB mondial. »

Les futurs acteurs du commerce mondial

À long terme, le commerce entre pays avancés devrait s’affaiblir, celui entre avancés et émergents s’intensifier, et celui entre zones émergentes se développer fortement.

Selon Ludovic Subran, « Pour les entreprises, les potentiels de demande d’ici 2015 se trouvent dans les principaux pays importateurs, aux fondamentaux favorables en termes de croissance. L’Asie confirme sa dominance, ravissant les quatre premières places du palmarès d’Euler Hermes (Chine, Viêtnam, Indonésie, Inde), suivie par deux pays africains, l’Angola et le Nigéria. La Turquie, la Russie, les pays du Moyen Orient et quelques sud-américains (Colombie, Pérou, Equateur) sont également représentés dans les ‘next 18’. »

Au niveau des routes sectorielles, Euler Hermes souligne le fort potentiel en matière d’importations de la chimie (+21%) et de l’automobile (+20%) dans les trois prochaines années. Avec respectivement +10% et +15% l’agroalimentaire et la pharmacie devrait connaître un potentiel de croissance intermédiaire, talonnés par les composants électroniques (+9%). « La transformation du commerce mondial découle indubitablement du maillage des nouvelles routes sectorielles. La Route de la Soie est devenue celle des tablettes et sera sans doute celle des polymères et plastiques prochainement », explique Ludovic Subran.

« Au total, nous chiffrons le dynamisme du commerce mondial à 820 milliards de dollars (630 milliards d’euros) d’opportunités additionnelles à l’export sur sept secteurs (2), soit +15% d’augmentation. Cela correspond à la création d’une économie équivalente aux Pays-Bas en à peine trois ans », conclut Ludovic Subran.

Laurent Leloup

De la Route de la Soie à celle des tablettes

De la Route de la Soie à celle des tablettes

1) ASEAN : “Association of South East Asian Nations” regroupant dix pays (Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapore, Thaïlande, Viêtnam)
(2) Sept Secteurs : Chimie, composants électroniques, constructeurs automobiles, équipementiers automobiles, industries agro-alimentaires, pharmacie, matériels informatiques

Pour aller plus loin vous trouverez ci-dessous en pièce jointe :
- la présentation proposée lors de la conférence de presse du 23 avril (PDF 25 pages en français)
- le bulletin économique complet (PDF 44 pages en français).

Vendredi 26 Avril 2013




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