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De bien belles vitrines

Les banques annoncent en fanfare de bons résultats. Chouette ! L'Etat, les marchés, les investisseurs, les salariés, les agences de notation et tout l'écosystème vont être contents … plaudite cives ! La vitrine est belle, il est important qu'elle le soit.


Rémy Mahoudeaux
Rémy Mahoudeaux
Le 4 février avait lieu une conférence de Gaël Giraud organisée par la DFCG et d'autres associations professionnelles financières. La persistance de la valorisation dérogatoire en mark to model pour les produits illiquides/toxiques dans les bilans des banques a été évoquée par l'orateur, provoquant l'aparté – discret - de mon voisin et ami Thomas Bouvet : Une certaine banque internationale évoquée par l'orateur, sulfureuse mais de grand renom, déciderait par la grâce des méthodes mark to model de la valeur de ses actifs pour plus de 80% de son bilan. Diantre !

En y réfléchissant, je me suis souvenu d'une discussion avec mon CFO américain de l'époque lorsque nous évoquions les approches et les raccourcis des analystes dans le secteur des biotechnologies : Le retraitement des « intangibles assets » de quelque nature, c'est de les valoriser à zéro et de déduire leur valeur nette affichée au bilan des fonds propres – même s'ils deviennent négatifs dans l'opération. Simple et rapide. Plus tard, dans le monde du logiciel, j'ai développé une allergie à la capitalisation des coûts de développement des logiciels. Là encore, que du simple : tous les coûts imputés sur le résultat de l'exercice. Nonobstant le respect que j 'éprouve devant le normalisateur et les auditeurs, puisque c'est la plus simple, c'est la meilleure des solutions. Et de plus, zéro n'est ni plus ni moins représentatif d'une « fair value » qu'une accumulation de coûts historiques de développements amortis.

Imaginons un instant qu'un analyste adepte des solutions à l'emporte-pièce, adopte les mêmes méthodes avec les banques : « nous n'avons pas de moyen de déterminer la valeur des actifs toxiques => c'est zéro. ». J'entends déjà les banquiers crier « au loup ! », brandir la menace de l'effondrement systémique tout en jurant que leur banque est bien plus propre que ça. J'imagine le complot des banques, des États, des auditeurs, des agences de notations et des régulateurs tous solidaires pour sauver le soldat Marché. Et pourtant, il faudra bien un jour constater le write-off. Et c'est sciemment duper le monde que de prétendre que ces actifs ont une valeur proche de celle qui figure dans les bilans, même si des provisions ont sans doute été constatées. Plaudite cives, mais pas au point de vous faire mal aux mains : la comédie continue … et tant pis pour les Cassandre, le destin leur impose de n'être pas crues.

Rémy Mahoudeaux
Managing Director, RemSyx

boss@remsyx.com
www.remsyx.com

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Mercredi 23 Février 2011




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