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Davos for youngs vs. Davos for (old cynical selfish) dummies (1)

How to Make the World a Better Place ? Comment faire du monde un monde meilleur? Ainsi nous a interpellé l'édition n°1 d'INSEAD Essentials, la conférence des alumni de l'école éponyme. Et pour un coup d'essai, c'était un coup de maître : qualité du panel (2) et du cadre (au Collège des Bernardins où je prends racine) ; ambition du thème ; pertinence et acuité des propos ; convivialité de la réception : Bravo sur toute la ligne ! Et qui me laisse avec une quadrature du cercle à résoudre : comment rendre compte brièvement d'un événement d'une extrême densité et d'une grande richesse sans se montrer terriblement injuste d'avoir écarté, omis, tronqué, censuré, déformé, simplifié à outrance des propos par nature trop fugaces (3) ? Devant mon ordinateur, j'éprouve plus que d'habitude une frustration devant l'injustice que je vais, sciemment et consciemment, commettre en me consacrant exclusivement à l'intervention de Kate Robertson.


Rémy Mahoudeaux
Rémy Mahoudeaux
Havas a pris en charge de la communication du sommet de Copenhague (12/2009), et Kate Robertson nous livre deux images :

13000 participants au sommet, des représentants de tous « establishments » (gouvernements, instances internationales, organisations non gouvernementales, scientifiques, entreprises) à l'intérieur du palais des congrès local, et qui savent tous que cette « grand messe » ne débouchera sur rien, parce que personne n'a décidé d'apporter la moindre pierre (ou brique, nous sommes dans un pays nordique !) pour la construction d'un édifice qui s'appellerait une gouvernance mondialisée de notre écosystème, et qui sont pourtant tous conscient de l'urgence que revêt le problème, n'ayant pas de planète de rechange à disposition.

Dehors, dans le froid glacial de l'hiver danois, 25000 jeunes attendent. Attendent et espèrent que des plans seront tirés, des fondations creusées, des premières pierres ou briques posées ; Bref, ils veulent et ils attendent qu'un consensus s'établisse pour agir, ensemble, dans le bon sens, avec bonne volonté.

L'image qui manque, celle que Kate Robertson ne peut pas montrer, c'est que personne n'est sorti de ce palais des congrès chauffé, pour dire à ces jeunes transis de froid de rentrer chez eux, que rien n'aboutirait lors de ce sommet et que leur attente était vaine. Personne n'en a eu le courage.

Retour sur expérience et genèse d'un mouvement. Puisque l'establishment s'avère incapable de faire taire ses égoïsmes pour que tous rament dans le même sens et à la même cadence, pourquoi ne pas donner la parole aux leaders de demain, aux jeunes ? L'idée d'un Davos pour moins de 30 ans devient un projet et le projet devient réalité. Ce sera One Young World (4) Les enjeux ? Faire émerger des réseaux parmi les décideurs de demain, débattre et établir des consensus là où il est possible de les faire émerger, promouvoir l'action locale et opposer une vision propre à celle des décideurs en place. Qui sait, peut-être même qu'une génération « perde » son pouvoir plus tôt que prévu au profit de la suivante ?

La participation des corporates se borne à faciliter le déroulement de la conférence : ce n'est pas eux qui fixent les agendas et les listes de speakers, et c'est très bien ainsi. Que Mohamed Yunus, Desmond Tutu, Bob Geldof et d'autres choisis par ces jeunes interviennent et apportent leur vision est aussi très bien. Mais un des enjeux est que les professionnels du marketing et de la communication tentent et parviennent à magnifier autant que possible l'impact médiatique et politique du sommet. Un peu comme les jeux paralympiques qui courent après les jeux olympiques en terme d'audience, mais grignotent à chaque occurrence une partie de leur retard, il faut que ce Davos pour les jeunes gagne une plus grande visibilité.

La prochaine conférence (la troisième édition) aura lieu du 18 au 22 Octobre à Pittsburg, elle sera livecastée (5). Je vous invite, si vous avez des ados ou des jeunes adultes dans votre entourage, à les informer, à les sensibiliser, à les inviter à s'intéresser et à éventuellement agir. Je ne suis pas assez fier de ce que ma génération et les précédentes ont fait pour ne pas souhaiter passer le témoin.

Il faut conclure avant de lasser. Oui, l'entreprise peut et doit être un acteur pour faire de ce monde un monde meilleur. Ne serait-ce que parce qu'elle est plus efficace et efficiente que les gouvernements et les autres organisations (6). Pour cela, un des intervenants (je suis confus de ne savoir qui) à cité Emmanuel Faber, avec son « droit et devoir d'utopie du dirigeant ». Du dirigeant d'aujourd'hui et de demain, et pas que du dirigeant ! Et merci encore aux alumni de l'INSEAD pour cette soirée remarquable.

(1) Davos pour les jeunes contre Davos pour les (vieux égoïstes cyniques) nuls
(2) intervenants : Clara Gaymard, President & CEO @ GE France ; Kate Robertson, Chairman @ Euro RSCG UK Group ; Mgr. Dominique Rey, Évèque @ diocèse de Fréjus – Toulon ; Prof. Dipak C. Jain, Dean @ INSEAD; Antoine de Saint-Affrique, President @ Unilever Foods ; Gonzague de Blignères, Président @ Equistone ; Jacques Garaïalde, Partner @ KKR ; Marc de Leyritz, Partner @ Egon Zehnder ; Jean-Marc Liduena, Président @ INSEAD
(3) bien involontairement et du seul fait de ma compréhension limitée
(4) www.oneyoungworld.com
(5) verbe du premier groupe. Encore un néologisme pour geek qui signifie retransmis sur internet en direct.
(6) malheureusement, elle agit parfois à l'inverse, avec beaucoup d'efficacité parfois : Kate Robertson pense industries extractives, je pense agro-alimentaire et je crois que nous nous rejoignions sur le fonds.


Vendredi 12 Octobre 2012




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