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Croissance mondiale : Et si 2017 était pire que 2016 ?

L'année 2016 n'est pas encore terminée qu'il nous faut déjà penser à 2017. En effet, pour beaucoup de banques, d'entreprises et d'investisseurs au sens large, 2016 est presque du passé et tous les espoirs, mais aussi toutes les inquiétudes sont portés sur 2017. Certes, comme nous l'annoncions il y a un an et encore au début de cette année, 2016 n'a pas été catastrophique. Et pour cause : la Chine ne s'est pas effondrée, comme beaucoup le prévoyaient, les pays émergents (Brésil excepté) ont plutôt bien résisté, si bien que la croissance mondiale est restée appréciable.


Marc Touati
Marc Touati
Pour autant, déjà amorcé en 2015, le ralentissement de la marche des affaires internationale s'est bien accentué en 2016. Ainsi, la croissance américaine oscille autour de 1,4 % (contre 2,6 % en 2015) et celle de la zone euro sera également incapable de dépasser durablement ce niveau. Au total, après avoir atteint 2,9 % l'an passé, la croissance mondiale devrait reculer à 2,4 % cette année. Elle restera donc bien loin de sa moyenne de long terme (à 3,5 %).

En fait, après l'euphorie des années 2000-2007, le monde est entré dans une phase de croissance structurelle plus modérée. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : De 2000 à 2007, la progression annuelle moyenne du PIB planétaire a été de 4,5 % (soit un point de plus que son niveau moyen depuis 1980). Mais de 2008 à 2015, celle-ci n'a été que de 3,2 %.

Et encore, cette dégringolade a été limitée grâce à la vigueur des pays émergents, dont la croissance moyenne est passée de 6,6 % sur la première période à 5,2 % sur la seconde. Dans le même temps, celle des pays développés est passée de 2,7 % à 0,9 %. Avec une mention spéciale pour la zone euro qui a vu sa croissance moyenne chuter de 2,2 % à 0,1 %, à peine mieux que la France (2,1 % à 0,4 %).

Le plus inquiétant est que 2016 devait être (du moins selon les prévisionnistes adeptes de la pensée unique) l'année de la forte reprise pour la zone euro et la France. Que nenni ! En effet, en dépit des moyens colossaux déployés par la BCE, la croissance 2016 sera d'au mieux 1,4 % dans l'UEM et de 1,1 % en France.

Le pire est que la situation ne va pas malheureusement pas s'arranger pour 2017. Et pour cause : tous les moyens de politiques économiques ont déjà été utilisés. Il n'y a guère que l'Allemagne qui, grâce à ses efforts des dernières années, dispose d'un excédent public et pourra ainsi relancer la machine. Mais, là aussi, ne rêvons pas : compte tenu d'un manque de confiance criant et du ralentissement de l'économie internationale, la croissance allemande devrait passer de 1,7 % en 2016 à 1,2 % en 2017. Cela permettra à la zone euro de croître de 1,0 %, soit tout de même 0,4 % de moins que son niveau de 2016. Un résultat évidemment décevant au regard de la « planche à billets » pléthorique de la BCE, mais finalement conforme à son rythme structurel d'environ 0,8 %.

De ce point de vue, la France fera d'ailleurs encore « mieux », puisque sa croissance 2017 devrait tout juste atteindre son niveau structurel, en l'occurrence 0,8 %. Ce résultat sera évidemment conditionné par l'issue des présidentielles et des législatives. Mais pour le moment, au regard des programmes des candidats, il est clair qu'après l'attentisme pré-électoral et en dépit des cadeaux de François Hollande, l'activité économique hexagonale restera faiblarde au moins jusqu'à l'automne 2017. Pour la suite, tout dépendra des mesures engagées. Tant que la pression fiscale ne sera pas fortement abaissée pour tous et que le marché du travail ne sera pas modernisé significativement, la croissance molle perdurera.

Une incertitude similaire pèse sur l'économie américaine. Qui sera le(la) prochain(e) Président(e) des Etats-Unis ? Quel sera son programme économique ? Une chose est sûre : compte tenu d'un déficit public et d'une dette fédérale déjà très élevés (respectivement 4 % et 108 % du PIB), la marge de manœuvre de relance budgétaire reste très faible. Autrement dit, le ralentissement déjà engagé de l'économie américaine ne pourra pas être inversé. Dans ce cadre, comme en 2016, la croissance des Etats-Unis devrait atteindre 1,4 % en 2017. Rien de très flamboyant.

Du côté des pays émergents, la décélération sera également de mise. La progression du PIB devrait ainsi atteindre 6 % en Chine et 6,2 % en Inde. En fait, en vertu d'un effet de correction de la faiblesse passée, seuls l'Argentine et le Brésil devraient enregistrer une variation du PIB meilleure qu'en 2016. En l'occurrence et respectivement : + 1,0 % contre + 0,5 % et + 0,5 % contre - 3,6 %.

Cela sera néanmoins insuffisant pour permettre à la croissance mondiale de dépasser son niveau de 2016. Selon nos estimations, elle atteindra 2,3 %, contre 2,4 % cette année.

Des prévisions qui restent d'ailleurs optimistes, dans la mesure où elles supposent que de nouveaux risques ne viendront pas les contrecarrer. Parmi ceux-ci, citons notamment un krach obligataire européen, lié par exemple à une forte instabilité politique, qui pourrait notamment être provoquée par à une issue défavorable du référendum italien sur la constitution, une montée de Podémos lors des prochaines élections espagnoles de décembre, sans oublier un capharnaüm politique à l'issue des Présidentielles françaises.

Dans le même temps, une crise de la dette privée en Chine, de nouveaux dérapages liés au Brexit et bien sûr et malheureusement, des risques d'attentats et de crises géopolitiques demeurent des dangers majeurs qui pourraient affaiblir la croissance mondiale.

En conclusion, n'en déplaise aux marchés boursiers qui continuent de croître grâce aux dopants des banques centrales, 2017 sera forcément bien plus difficile que 2016.


Marc Touati
Economiste.
Président du cabinet ACDEFI (premier cabinet de conseil économique et financier indépendant).

www.acdefi.com


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Lundi 12 Septembre 2016




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