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Crise de l’Euro : solutions franco-allemandes

Suite au colloque, du mardi 9 avril 2013, intitulé Crise de l’Euro : comment en sortir ?, voici, ci-dessous, les solutions proposées par le groupe franco-allemand.


L'originalité de la démarche

Les efforts des gouvernements européens suffiront-ils à sauver l’euro ?
La dernière crise chypriote, faisant suite à beaucoup d’autres : grecques, espagnoles, irlandaise etc., Les incertitudes de la situation politique en Italie, l’apparition d’un parti hostile à l’euro en Allemagne (Alternative für Deutschland), laissent penser, à un nombre croissant d’observateurs, que les jours de la monnaie unique sont comptés.

Les données chiffrées montrent une divergence croissante des économies de la zone euro qui s’exprime dans les déficits budgétaires persistants, une crise bancaire non résorbée, des déséquilibres de la balance des paiements (en particulier entre la France et l’Allemagne) qui s’aggravent.

Les politiques menées par les gouvernements européens pour résoudre cette crise, qualifiées de « criminelles » par le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, se traduisent par un appauvrissement des populations du Sud d’Europe, une désindustrialisation de l’ensemble du continent, y compris l’Allemagne, et un essor généralisé du chômage. De plus, la récession européenne déprime la demande mondiale dans son ensemble. Ainsi, incertitudes et scepticisme se développent concernant la capacité des gouvernements européens à sauver leur monnaie unique.

Quelque réponse qu’on donne à cette question, il importe d’ores et déjà de réfléchir à la possibilité d’un après. La fin éventuelle de l’euro ne doit pas mettre un terme à la coopération franco-allemande, fondatrice de l’Europe et doit permettre une relance efficace de l’économie européenne.

Face à ce constat, un panel d’économistes et d’industriels français (Institut POMONE) et allemands (groupe de Düsseldorf) travaille depuis plusieurs mois sur ces questions. Ces initiateurs du Forum du 9 avril 2013 qui se tiendra à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (qui fait suite à deux autres rencontres s’étant tenues à Lyon en 2011 et à Düsseldorf en 2012), pensent qu’il y a lieu :
a) De prévoir d’ores et déjà un démontage ordonné de l ’euro en vue d’amortir
le choc que constituerait un éclatement dans le désordre ;
b) De réfléchir à une organisation monétaire alternative, plus souple, dessinée à prendre la relève de l’euro dans sa forme actuelle et de montrer que sa fin ne signifierait nullement celle de la coopération européenne.
L’originalité de la démarche initiée par l’Institut Pomone est de se situer dans le cadre franco-allemand, le groupe mixte qui se réunit à Paris le 9 avril étant composé d’experts de haut niveau venus des deux côtés du Rhin.

Le plan de sortie de crise

Déclaration commune franco-allemande à l’issue de la réunion d’experts qui s’est tenue à Paris les 8 et 9 avril 2013 au sujet de la crise de l’euro.

Depuis les précédents rencontres franco-allemandes qui se sont tenues à Lyon (octobre 2011) et à Düsseldorf (avril 2012), les experts réunis à Paris les 6 et 9 avril 2013 font le constat que la crise de l’euro, dont le désastre de Chypre est la dernière péripétie, s’est encore aggravée.

Cela rend d’autant plus urgent de répondre à la question : comment sauver l’Europe d’un désastre irrémédiable qui risque de la plonger dans l’anarchie ?

Non seulement la situation économique et sociale s’aggrave dans une grande partie de la zone euro mais la zone euro évolue hors de chemins de la légitimité démocratique. Au motif de sauver la monnaie unique, un nouvel ordre économique, conduisant à mutualiser les dettes publiques est imposé à toute l’Europe sans qu’il soit permis de réfléchir à des solutions alternatives.

Profitant de la crise, la BCE s’est lancée dans une spirale inflationniste, finançant sans limite, avec le concours du MES, les dettes publiques, celles des banques et bientôt celles des entreprises. « Se fondant sur des promesses de remboursement totalement irréalistes, ces institutions contribuent non seulement à la dégradation de la moralité publique et privée, mais, sous prétexte de sauver l’euro, aggravent encore la récession et le chômage » (H.W. Sinn).

En acceptant le « paquet fiscal » et le soi-disant gouvernement économique de l’Europe qui les oblige à soumettre leurs budgets à l’avis de Bruxelles, les pays membres se sont livrés pieds et poings liés à l’arbitraire de la finance et d’une bureaucratie irresponsable ! Débordement supplémentaire : il est prévu de créer une union bancaire, fondée un contrôle centralisé des banques par la BCE. En recrutant des milliers de comptables et d’experts bancaires - encore à former ! - Francfort espère contrôler de centaines de grandes banques. Une folie ! Les nombreuses faillites constatées aujourd’hui sur le terrain devraient servir d’avertissement.

La zone euro est à l’évidence sur la mauvaise pente, prise dans un imbroglio inextricable d’institutions nouvelles avides de pouvoir, trop nombreuses pour être maîtrisées et inaptes à coopérer entre elles. Ces dérèglements institutionnels se donnent libre cours sur la scène européenne devant une opinion, qui, loin de se sentir mieux protégée, vit dans la peur du chômage, du déclassement social, du recul de la démocratie, et surtout des tout-puissants et mystérieux maîtres de l’Europe !

Nous sommes désormais confrontés à la crainte de plus en plus grande qu’inspirent ces évolutions non maîtrisables à des millions de citoyens européens ayant définitivement perdu confiance dans les légions d’eurocrates toujours plus nombreux ! Le désespoir qui prévaut partout pourrait déboucher sur une révolte organisée dont le cri de ralliement « Indignez-vous ! » viserait cette fois directement le carcan de l’Union européenne !

Face à cette situation chaque jour plus préoccupante, que faire ?

1) Il faut dire la vérité : que le prétendu « sauvetage » de l’UE continue à écraser les économies réelles et empêche durablement une reprise. Continuer sur cette voie est une erreur et une marque de lâcheté, de la fuite des élites, en particulier des eurocrates, devant leurs responsabilités par rapport à l’Europe réelle.

2) Nous demandons à tous les Européens de mettre fin à l’entreprise de destruction qui porte le nom d’ « euro ». Chaque jour de retard rend la solution de la crise plus difficile et beaucoup plus coûteuse. Nous demandons aussi à chaque pays membre de redoubler d’efforts pour se préparer à sortir de la zone euro, le cas échéant avec l’aide de la BCE et du FMI.

3) D’ores et déjà aucun nouveau crédit de « sauvetage » ne doit plus être accordé à qui que ce soit tant que les pays membres de l’UE ne se seront pas mis d’accord pour un nouveau pacte européen. Si une décision unanime ne peut être prise, certains pays, à commencer par la France et l’Allemagne doivent prendre unilatéralement l’initiative.

4) Le désastreux système monétaire actuel doit être remplacé par une organisation plus souple, tenant compte de la compétitivité des 17 pays membres. La possibilité de rétablir le système de change antérieur à l’euro (SME) doit être envisagée. L’euro serait maintenu comme unité de compte basée sur un « panier » de monnaies. La possibilité serait également offerte à certains pays de former entre eux une nouvelle alliance monétaire. Un retour au SME pourrait servir de sas en vue de minimiser les inévitables frictions et les à-coups en attendant que les relations monétaires européennes trouvent une nouvelle stabilité. D’autres formules de transition peuvent être envisagées.

5) Notre proposition principale est l’édification d’un système monétaire flexible basé sur l’économie réelle et sur des monnaies nationales. Il n’y a pas d’autre manière efficace d’ adapter les taux de change au sein de l’Europe. Il faut envisager des réaménagements des futurs taux de change entre les pays de la zone euro, allant de + 16 % d’appréciation relative pour l’Allemagne à – 45 % pour la Grèce, mais également une dépréciation relative pour la moyenne des pays membres, de l’ordre de – 16 % vis-à-vis du dollar des Etats-Unis (cf. modèle Lafay-Murer). L’adhésion à ce nouveau système européen doit être volontaire.

6) La création de l’euro était une erreur grave. On n’effacera pas cette erreur en édifiant, pour en assurer la survie, un ordre économique nouveau et artificiel, mais en le supprimant. Les problèmes de transition ne seront certes pas faciles, mais ils sont surmontables si chaque Etat national se sent responsable du bien-être de son peuple tout en demeurant prêt à apporter sa pierre à l’Union Européenne. L’avenir s’éclaircira ainsi à nouveau, permettant le retour de la prospérité, garante de la liberté et de la paix. La coopération démocratique des peuples retrouvera alors un sens.

7) La future politique européenne ne saurait avoir pour but unique de maintenir les équilibres ou de résorber les dettes ; elle devra s’attacher aussi dans tous les domaines : formation, recherche, innovation, infrastructures, à promouvoir les leviers de la croissance.

Biographies Intervenants
Roland Hureaux : secrétaire général de Pomone
Wilhelm Nölling : ancien député au Bundestag (SPD), professeur d’économie et administrateur de la Bundesbank
Bernd Lucke : professeur d’économie à Hambourg
Karl Albrecht Schachtschneider : professeur de droit à Berlin
Wilhelm Hankel : professeur d’économie
Joachim Starbatty : professeur émérite d’économie à Tübingen
Bruno Hollnagel : économiste
Gérard Lafay : professeur d’économie à l’université Panthéon-Assas
Jean-Pierre Gérard : ancien membre du Conseil de politique monétaire de la Banque de France et président de l’institut Pomone

L’institut Pomone. Pour préparer l’avenir

La crise chypriote ne saurait faire oublier les précédentes, grecque, espagnole, irlandaise. Les incertitudes politiques actuelles de l’Italie ou l’apparition d’un parti hostile à l’euro en Allemagne (Alternative für Deutschland) sont, elles aussi, autant de signes inquiétants pour l’avenir de la monnaie unique.
Les données chiffrées montrent une divergence croissante des économies de la zone euro qui s’exprime dans les déficits budgétaires persistants et une crise bancaire non résorbée. Les politiques menées par les gouvernements européens pour résoudre la crise actuelle se traduisent par un appauvrissement des populations du Sud de l’Europe, une désindustrialisation de l’ensemble du continent et un essor généralisé du chômage.

Face à ce constat, un certain nombre d’industriels et d’économistes ont pris l’initiative de mettre en place un groupe de travail franco-allemand qui a déjà réuni des experts de haut niveau des deux pays en 2011 à Lyon et 2012 à Düsseldorf. Il s’est donné rendez-vous pour un nouveau séminaire à Paris à la Chambre de commerce et d’industrie les 8 et 9 avril 2013.

Français et Allemands sont d’accord sur deux points :
- L’Europe doit agir vite pour éviter un éclatement dans le désordre de la zone euro.
- La fin de l’euro ne saurait être la fin de la coopération monétaire de l’Europe, ni la fin de l’Europe. Elle ne saurait être en particulier la fin de la coopération franco-allemande. L’Europe doit élaborer dans l’avenir une organisation monétaire
alternative, plus souple, capable de prendre en compte les situations de chaque pays.

En attendant une organisation européenne, les partenaires français de cette initiative se sont regroupés dans l’Institut Pomone. Pomone est la déesse de la prospérité et c’est d’abord vers le retour de la prospérité que sont orientés les efforts de tous les partenaires ; Pomone est également l’acronyme de « Pour un Organisation MOnétaire, Nouvelle en Europe.

L’institut Pomone (suite)

Selon ses statuts, cette association a pour objet « d’offrir un cadre de réflexion sur les problèmes monétaires de l’Europe et leur incidence sur la prospérité des nations européennes. ». Le siège social est fixé à Paris au 23, rue Saint-Ferdinand - Paris 17e.

Le BUREAU DE L’INSTITUT POMONE est composé de :
Président : Jean-Pierre GERARD, industriel, ancien membre du Comité de politique monétaire de la Banque de France
Vice-Président : Gérard LAFAY, professeur honoraire d’économie à Paris 2
Secrétaire général : Roland HUREAUX, essayiste
Trésorier : Guy BERGER, président de chambre honoraire à la Cour des Comptes

L’Institut Pomone n’a pas de relations avec une organisation politique et économique préexistante. Elle n’a de liens officieux qu’avec le Club des N°1 mondiaux français à l’exportation dont le président est également M. Jean-Pierre GERARD. Selon Jean-Pierre GÉRARD, «La réalité risque bientôt de s’imposer de façon violente car nous n’arriverons pas à sortir de cette crise de l’euro. Un pays puis l’autre vont quitter l’euro et tout le système va s’écrouler brutalement. Il faut donc anticiper et revoir d’urgence le système monétaire européen».

Source : INSTITUT POMONE

Vendredi 12 Avril 2013




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