Corporate Finance, DeFi, Blockchain, Web3 News
Corporate Finance, DeFi, Blockchain News

Covid-19 : Une crise économique partie pour durer

Par Mabrouk Chetouane, Directeur de la recherche et de la stratégie chez BFT IM.


La pandémie du Covid-19 a causé des dommages d’une ampleur inédite sur les économies du monde entier, plongeant une partie du monde en récession. Si les mesures prises par les autorités politiques et monétaires ont permis d’éviter le pire aux entreprises, les mesures de relances économiques se font encore attendre. Ce contexte macro-économique dégradé s’inscrit dans un environnement de fortes tensions sur les marchés financiers à l’heure où les publications de résultats nous donnent un aperçu de l’ampleur du choc que subissent les entreprises à travers le monde.

La crise du Covid-19 va laisser des séquelles profondes et durables sur l’économie mondiale. Les dernières statistiques économiques publiées en Europe et aux Etats-Unis montrent à quel point le choc économique est d’une ampleur sans précédent depuis 1945. Au cours du premier trimestre 2020, la France a ainsi vu son produit intérieur brut (PIB) chuter de 5,8% tandis qu’aux Etats-Unis ce même indicateur a subi un recul de 4,8% en rythme annuel. Depuis le depuis de cette pandémie aux Etats-Unis, ce sont ainsi près de 30 millions d’Américains qui se sont inscrits au chômage, portant le taux de chômage à près 20%. Du jamais vu depuis la grande dépression des années 30.

Et le pire est sans doute encore devant nous. Mise sous cloche depuis de longues semaines, l’activité économique ne reprendra en effet que partiellement au cours du mois de mai dans les principales économies occidentales. La détérioration macro-économique devrait en toute logique s’accentuer au cours du second trimestre.

Un choc de la demande qui impactera l’offre

Désormais, une seule question hante les esprits : à quelle vitesse l’économie mondiale réussira-t-elle à rebondir ? Difficile de se prononcer tant les incertitudes sont grandes concernant l’évolution de cette pandémie et la capacité des chercheurs à trouver un remède voire un vaccin. Le paramètre médical conditionnera grandement la capacité de nos économies à se relever d’une crise d’une telle ampleur. Surtout, l’histoire économique nous apprend que si les ajustements négatifs apparaissent très rapidement et avec vigueur – à l’instar finalement de la volatilité observée sur les marchés d’actions qui n’est toujours pas revenue sur son niveau pré-crise – la normalisation prend quant à elle beaucoup plus de temps. Or, cette pandémie a fortement détérioré les niveaux d’activité ; ils ont subi un choc d’une ampleur et d’une rapidité telle qu’il sera doute besoin nécessaire d’attendre plusieurs années avant de pouvoir s’en remettre. D’autant que nous risquons d’assister à des changements de comportement qui risquent de peser sur les décisions des ménages comme celles des entreprises à court et moyen terme. La constitution d’une épargne de précaution d’un côté, les mesures de distanciation sociale de l’autre, le désendettement des entreprises, auront un impact sur la consommation, la productivité et l’investissement des économies.

L’activité économique va donc faire face à un véritable choc de la demande qui, même s’il devrait s’atténuer, se prolongera au cours des prochains mois de manière larvée. Un choc de la demande qui aura mécaniquement un impact négatif sur l’offre, engendrant, in fine, des faillites en cascade et une forte pression sur un très grand nombre d’entreprises voire un effet de contagion sur le bilan des banques qui pourrait également être mis sous pression.

Un dérapage budgétaire sans précédent

L’économie mondiale se prépare donc à un véritable saut vers l’inconnu. Deux paramètres permettent d’ailleurs de penser à un impact durable de cette crise sur la croissance économique. Certes, les gouvernements et les banques centrales se sont rapidement portés au chevet des entreprises et des marchés à travers des plans de soutien de plusieurs centaines voire de milliers de milliards d’euros ou de dollars. Mais, force est toutefois de constater que ces mesures avaient surtout pour objectif d’éviter à tout prix que la machine économique « ne prenne l’eau ». En d’autres termes, ce colmatage budgétaire nous semble insuffisant pour effacer les effets négatifs de cette crise inédite. Les Etats, aux côtés des banques centrales, commencent à évoquer des mesures pour favoriser la reprise économique… Ces mesures de soutien tous azimuts destinés aux acteurs économiques en difficultés vont irrémédiablement se traduire par un dérapage budgétaire sans précédent. Dans ce contexte, les ratios de dette sur PIB vont de nouveau se détériorer substantiellement et atteindre des niveaux jusqu’alors inobservés. Cette crise inédite va donc engendrer des ajustements budgétaires colossaux, qui se traduiront par des tensions sur les dettes publiques de plusieurs pays périphériques européens à l’instar de l’Italie.

Risque d’une nouvelle vague baissière sur les marchés financiers

Ce contexte économique s’inscrit dans un environnement de forte nervosité sur les marchés financiers à l’heure où les publications de résultats trimestriels des entreprises mettent en lumière la dégradation de leur activité. Certes, les marchés actions ont connu un incroyable rebond après leur forte chute du mois de mars, et ce malgré la dégradation persistante de l’activité économique à travers le monde. Certains investisseurs tablent en effet sur une reprise économique rapide et, donc, sur une remontée substantielle des bénéfices des entreprises à court ou moyen terme. Ce raisonnement risque toutefois d’être rattrapé brutalement par la réalité de la crise économique. De fait, en 2020, les croissances bénéficiaires des entreprises devraient être très significativement négatives, reflet de la forte contraction de l’activité économique. Un grand nombre d’entreprises, y compris dans des secteurs relativement épargnés par la crise comme le secteur de l’alimentation, ont d’ailleurs déjà annoncé des réductions drastiques de leurs dividendes. Un signal, si on en doutait encore, des difficultés auxquelles sont confrontées aujourd’hui l’ensemble des entreprises à l’échelle mondiale.

Les marchés financiers ne sont donc pas à l’abri d’une nouvelle vague baissière au cours des prochaines semaines ou prochains mois. Si les perspectives des entreprises ne s’améliorent pas pour 2021, faute d’un vaccin ou d’un traitement efficace pour faire face à la pandémie, le risque de voir les marchés actions dévisser ne peut être exclu. Car l’une des principales craintes qui plane à l’heure actuelle est celle d’être confronté à une reprise économique atrophiée à la fois par les dégâts causés par la crise sanitaire du Covid-19 et la possibilité de voir de nouveau des périodes de confinement se profiler à l’horizon. Dans un tel contexte d’incertitude, la période estivale ne s’annonce pas de tout repos pour les investisseurs et les chefs d’entreprises.

A propos de BFT Investment Managers
BFT Investment Managers redonne un sens au rendement grâce à l’engagement de tous ses collaborateurs au service de ses clients. Depuis plus de 30 ans, la performance de nos solutions d’investissement, associée à une gestion rigoureuse des risques, constitue la première de nos missions.
BFT Investment Managers offre une gamme de produits spécialisés sur les principales classes d’actifs, s’articulant autour de la recherche de rendement. Sur l’ensemble de nos fonds, nous intégrons des critères d’investissement socialement responsable et nous bénéficions du label AFNOR dans ce domaine.
Filiale d’Amundi, nous combinons la réactivité d’une entreprise à taille humaine associée à la signature d’un grand groupe, leader européen de l’industrie de l’Asset Management.
Au global, à fin décembre 2019, nous gérons plus de 32 milliards d’euros d’actifs pour le compte de clients institutionnels et distributeurs et faisons partie des dix premières sociétés de gestion sur le marché français des OPCVM.
www.bft-im.com



No Offer, Solicitation, Investment Advice, or Recommendations

This website is for informational purposes only and does not constitute an offer to sell, a solicitation to buy, or a recommendation for any security, nor does it constitute an offer to provide investment advisory or other services by FINYEAR.
No reference to any specific security constitutes a recommendation to buy, sell or hold that security or any other security.
Nothing on this website shall be considered a solicitation or offer to buy or sell any security, future, option or other financial instrument or to offer or provide any investment advice or service to any person in any jurisdiction.
Nothing contained on the website constitutes investment advice or offers any opinion with respect to the suitability of any security, and the views expressed on this website should not be taken as advice to buy, sell or hold any security. In preparing the information contained in this website, we have not taken into account the investment needs, objectives and financial circumstances of any particular investor.
This information has no regard to the specific investment objectives, financial situation and particular needs of any specific recipient of this information and investments discussed may not be suitable for all investors.
Any views expressed on this website by us were prepared based upon the information available to us at the time such views were written. Changed or additional information could cause such views to change.
All information is subject to possible correction. Information may quickly become unreliable for various reasons, including changes in market conditions or economic circumstances.


Mardi 2 Juin 2020




OFFRES D'EMPLOI


OFFRES DE STAGES


NOMINATIONS


DERNIERES ACTUALITES


POPULAIRES