La banque saint-galloise Wegelin est l'un des treize membres de l'association que vous présidez, et vous avez succédé l'an dernier à Konrad Hummler (de Wegelin) dans cette fonction.
Qu'est-ce que l'affaire Wegelin vous inspire, deux semaines après les événements ?

C'est évidemment très regrettable. Avec un peu de recul, il devient néanmoins plus facile de mettre certaines choses en perspective. Il s'agit d'un épisode dans ce que Kenneth Rogoff a appelé la phase de répression financière. Cette phase succède à deux décennies de grand développement des activités financières lié à un puissant mouvement de mondialisation de l'économie. La population vieillit dans les pays développés, des déficits publics se sont accumulés, les classes moyennes ont été malmenées dans certains pays. Comme cela s'est déjà produit dans l'histoire, les banques deviennent aussitôt des boucs émissaires. La crise financière de 2008 n'est pas la cause des problèmes que l'on cherche à résoudre aujourd'hui, mais un accélérateur. La tolérance envers le monde financier est devenue plus faible. L'environnement juridique évolue, et ce qui apparaît rétrospectivement comme une erreur peut avoir...

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Cet entretien a été réalisé par François Schaller - Agefi Suisse
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