Coface annonce le reclassement de la Turquie, du Brésil et de la Russie

Coface annonce aujourd’hui le reclassement de 3 des plus grands pays émergents. La Turquie et le Brésil ressortent de la crise avec un meilleur niveau de risque. La Russie, fortement touchée, retrouve son niveau d’avant crise.


Coface, qui prévoit pour les pays émergents une croissance toujours très élevée à 6,1% en 2011, souligne leur progressive autonomisation par rapport aux pays développés et met en lumière la résistance des entreprises émergentes.

La Turquie et le Brésil obtiennent les meilleures notes de leur histoire
La contraction très brutale du commerce international a constitué le principal facteur de transmission de la crise des pays industrialisés aux pays émergents. L’onde de choc a bien atteint les pays émergents, mais ils ont su réagir. En particulier, ils ont su engager dès le début 2009 des politiques monétaire et budgétaire contra-cycliques de grande ampleur.

Coface améliore d’un cran à A4 la note de la Turquie, qui entre pour la première fois dans la catégorie des meilleurs risques (de A1 à A4). Après avoir subi un choc externe significatif, le pays devrait afficher une croissance proche de 7% en 2010. La Turquie est le pays ayant procédé au plus large assouplissement de politique monétaire au monde avec une baisse de 1025 points de base du taux directeur entre novembre 2008 et décembre 2009. La Turquie a témoigné d’une excellente gestion du risque de liquidité en devises sans recourir au FMI.

Le pays affiche une reprise soutenable, portée par une consommation des ménages et un investissement dynamiques. Globalement, Coface souligne la résistance des entreprises turques et constate une bonne expérience de paiement. Après avoir plus que triplé entre juillet 2008 et mars 2009, les impayés sont retombés au niveau d'avant crise dès septembre 2009. La plupart des entreprises qui avaient affiché un retard de paiement ont fini par apurer leur dette commerciale. Le taux d'impayé a continué de baisser au premier semestre 2010 pour s'installer bien en-deçà de la moyenne mondiale.

Le Brésil est reclassé en A3, sa meilleure note depuis l’existence du classement. Le choc a été très limité en raison de la forte diversification de l’économie. Le rebond a été très rapide et de grande ampleur. Le pays devrait afficher une croissance de 7,3% en 2010 selon les prévisions Coface, et de 4,5% en 2011. L’activité est portée avant tout par une consommation des ménages et un investissement dynamiques. La forte reprise constatée en 2010, avec un niveau de croissance inhabituelle pour ce pays, s’accompagne d’une politique monétaire qui devrait éviter la surchauffe. Tous les secteurs affichent de bonnes performances : le secteur industriel continue de tirer l’expansion, l'agriculture rebondit après de mauvais résultats en 2009 (dus à la sécheresse) et les services affichent une progression significative. Coface anticipe la poursuite de l’amélioration du comportement de paiement des entreprises brésiliennes.

La Russie retrouve son niveau d’avant crise
La Russie retrouve sa note B après avoir été déclassée pendant la crise, le pays ayant enregistré en 2009 la plus forte récession des pays du G20. C’est la reprise de la consommation privée qui tire désormais la croissance. Cependant, les entreprises poursuivent leur processus de désendettement et l’investissement reste donc contenu. Selon Coface, le comportement de paiement des entreprises russes, très dégradé durant la crise, s’est significativement amélioré pour retrouver son niveau d’avant crise.

La Russie demeure pourtant notée 2 crans au dessous des autres BRICs, en raison des lacunes de son environnement des affaires, et notamment du manque de transparence des informations disponibles sur les entreprises.

« La crise a fait apparaître une recomposition des pays émergents » explique Yves Zlotowski, économiste en chef de Coface. « Ils ont tous sans exception été touchés par la crise. Mais il y a ceux comme la Turquie et le Brésil qui ont passé l’épreuve de la crise avec succès et se sont montrés plus résistants qu’attendu. Et ceux comme la Russie qui se remettent rapidement du choc et sont revenus à leur niveau d’avant crise ».

Avertissement : la notation pays Coface ne concerne pas la dette souveraine puisqu’elle indique le niveau de risque moyen présenté par les entreprises d’un pays dans le cadre de leurs transactions commerciales. Cette évolution moyenne ne préjuge pas celle de la note de chaque entreprise, qui reste déterminée par ses caractéristiques propres : il est donc indispensable pour les partenaires d’une entreprise d’un des pays cités de vérifier son évaluation spécifique par Coface.

Coface

Dimanche 10 Octobre 2010


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