A un moment où dans de nombreux pays à travers le monde, les mesures publiques de soutien à l’économie vont arriver progressivement à leur terme, financer l'économie est une charge qui devra à nouveau incomber en grande partie aux créanciers privés. Selon un nouveau rapport Accenture (NYSE : ACN), les banques européennes provisionneront jusqu'à 335 milliards d'euros additionnels, pour couvrir les éventuelles pertes sur créances, en raison des tensions financières que provoque la pandémie.
Intitulé « How Banks Can Prepare for the Looming Credit Crisis » (ou Comment préparer les banques à la crise du crédit qui approche à grands pas), le rapport prévoit qu'au niveau mondial, les banques provisionneront entre 2% et 2,4 % de leurs portefeuilles de crédits, afin de couvrir les pertes attendues en matière de prêts impayés – soit près du double des abandons de créances enregistrés lors de la crise financière mondiale de 2008. Ces répercussions différeront selon les pays, en fonction de leur niveau d'engagement dans des programmes de soutien et de relance de l’économie, mais aussi en fonction de la gravité de la crise sanitaire de COVID-19 qui les touche. Au Royaume-Uni, un crédit immobilier sur six et 1,5 million de cartes de crédit et de prêts à la consommation bénéficient de suspensions de remboursement. Aux États-Unis, environ 9 % de prêts au logement bénéficient de report d'échéances depuis le mois de juin, en hausse de 6 points depuis le mois de mars. En France, plus de 2 millions de clients ont bénéficié d’un moratoire sur leurs crédits dont plus des 4 cinquièmes sont des entreprises et professionnels.
« Les banques vont jouer un rôle central en vue d'absorber l'impact économique de cette pandémie mondiale et d'accélérer la reprise pour les entreprises et aussi les particuliers », affirme Fabrice Asvazadourian, Senior Vice President responsable d’Accenture Strategy Banking en Europe. « Avec l’arrêt progressif des programmes publics de soutien des entreprises et particuliers, c'est aux banques qu'il va incomber de mobiliser des capitaux supplémentaires pour absorber les défauts de crédit et continuer à financer l’économie. Pour éclairer leurs stratégies de gestion du crédit dans ce contexte tendu, les banques doivent avoir une vision claire et quantifiée de leurs portefeuilles de risque crédit, tout en gardant une vision à long terme de la relation avec leurs clients. »
En 2019, les banques européennes ont provisionné 80 milliards d'euros, afin de faire face à des potentielles pertes sur créances. Accenture estime qu’elles devront provisionner entre 265 et 335 milliards d'euros supplémentaires par rapport au niveau de 2019 pour couvrir les abandons potentiels de créances irrécouvrables, en fonction de la gravité de la crise sanitaire de COVID-19. Aux États-Unis, les banques pourraient abandonner en 2020 jusqu'à 320 milliards USD de créances, soit une hausse de 265 milliards USD par rapport à 2019 ; et en Chine, elles pourraient abandonner jusqu'à 360 milliards USD de créances, soit une hausse de 190 milliards USD par rapport à 2019.
Dans une économie de plus en plus dépendante de la dette, les banques doivent faire face à la gestion de leurs portefeuilles de prêts existants, tout en prenant des décisions relatives à l'octroi de nouveaux crédits. Le rapport souligne que cela risque de générer des niveaux record d'endettement public et privé au niveau mondial – certains analystes prévoyant que la dette atteigne la somme mirobolante de 200 000 milliards de dollars américains d'ici fin 2020. Ce qui, à terme, pourrait compromettre la capacité des entreprises et des ménages à rembourser leurs dettes.
Les grandes banques en position de force au moment où la pandémie frappe
Bon nombre de banques ont abordé la pandémie avec la résilience financière qu'il leurs fallait pour absorber des pertes sur créances considérables, et les plus grandes banques du monde avaient des niveaux de fonds propres bien supérieurs à ceux qu'exigent les régulateurs, analyse l'étude Accenture. Le rapport souligne ainsi que les cinq premières banques américaines ont déjà passé plus 60 milliards USD de provisions pour risque de crédit durant les six premiers mois de l'année, tandis que les 10 premières banques européennes ont quant à elles provisionnée 34 milliards € au cours du premier semestre 2020. En France, les 6 grandes banques françaises ont vu leur coût du risque être multiplié par 2,5 au premier semestre 2020 par rapport à la même période l’année dernière, soit près de 6 milliards € de provisions supplémentaires.
« Les banques vont devoir manœuvrer prudemment pour trouver le juste équilibre entre le soutien de leurs clients dans des moments difficiles, qu'il s'agisse de particuliers ou d’entreprises, et la protection de leur propre rentabilité et de leur propre solvabilité », explique Fabrice Asvazadourian. « Quels octrois de nouveaux crédits permettront d'aider des clients qui s'avéreront au final financièrement viables, et lesquels ne feront que retarder le moment de la restructuration financière ? Les prises de décision seront difficiles... Pour les faciliter, les banques peuvent s'appuyer sur la force de frappe des données et de l'analytique, qu'elles ont développées au cours des 10 dernières années. Celles-ci leur permettront d'éclairer des stratégies de gestion du crédit d'une précision « chirurgicale », personnalisées pour des secteurs d'activité et des zones géographiques spécifiques – et qui fournissent au final un traitement sophistiqué généralement réservé aux clients fortunés et aux grandes entreprises. »
La myopie temporaire des banques en matière de gestion du crédit
Le rapport souligne que dans un paysage où les moratoires de remboursement ne sont pas reflétés dans la notation crédit des clients et où la santé sous-jacente d'une entreprise est masquée par des systèmes de soutien mis en place, les banques doivent élargir leur approche analytique et l’utilisation de sources de données pour gérer leurs portefeuilles de crédits. Une telle approche permet de mieux appréhender l’évolution de la situation de leurs clients confrontés aux impacts de la pandémie.
Vu la baisse continue de la sinistralité au cours des 10 dernières années, les banques ont réduit leurs équipes de recouvrement amiable et contentieux à la portion congrue. Pour faire face à la croissance attendue des crédits en défaut, bon nombre d'entre elles devront rapidement renforcer les moyens alloués au recouvrement d’un point de vue tant quantitatif que qualitatif, pour faire face à un niveau d’activité qui dépassent les volumes qu'elles géraient avant la crise Covid-19. L’enjeu pour les banques est de réussir à associer les technologies digitales développées au cours des 10 dernières années et leurs équipes en première ligne, pour fournir à leurs clients des conseils personnalisés et les orienter vers des solutions les aidant à faire face à leur besoin croissant de financement.
Le rapport fournit des recommandations sur la façon dont les banques peuvent renforcer leurs capacités d’octroi de crédit et de recouvrement pour faire face aux défis qui les attendent. Les banques devront entre autres :
• échanger régulièrement avec leurs régulateurs, afin d'éviter ou de réduire au minimum les conséquences indésirables, telles que la raréfaction des nouveaux crédits ;
• adapter de façon claire et transparente au contexte Covid leurs modes opératoires tout au long de la chaîne de gestion des crédits (de l’octroi au recouvrement contentieux) ;
• assurer un traitement équitable des emprunteurs, tout en ayant un suivi rapproché de l’évolution de leur solvabilité en temps de crise ; et
• gérer l’impact de la dégradation de leur portefeuille crédit tant sur leur rentabilité que sur leur solvabilité, tout en fournissant des conseils qui permettent à leurs clients , entreprises et particuliers, de traverser au mieux la crise financière.
“Même si la crise a permis à des Fintechs et Big Tech d’offrir des alternatives ou compléments au financement bancaire, tout l’enjeu pour une pleine relance de l’économie est que les banques puissent continuer à jouer pleinement leur rôle à un moment où les politiques publiques de soutien à l’économie vont s’estomper. » précise Fabrice Asvazadourian
L'intégralité du rapport est accessible ici : https://www.accenture.com/us-en/insights/banking/coronavirus-credit-crisis.
Source : Accenture
Intitulé « How Banks Can Prepare for the Looming Credit Crisis » (ou Comment préparer les banques à la crise du crédit qui approche à grands pas), le rapport prévoit qu'au niveau mondial, les banques provisionneront entre 2% et 2,4 % de leurs portefeuilles de crédits, afin de couvrir les pertes attendues en matière de prêts impayés – soit près du double des abandons de créances enregistrés lors de la crise financière mondiale de 2008. Ces répercussions différeront selon les pays, en fonction de leur niveau d'engagement dans des programmes de soutien et de relance de l’économie, mais aussi en fonction de la gravité de la crise sanitaire de COVID-19 qui les touche. Au Royaume-Uni, un crédit immobilier sur six et 1,5 million de cartes de crédit et de prêts à la consommation bénéficient de suspensions de remboursement. Aux États-Unis, environ 9 % de prêts au logement bénéficient de report d'échéances depuis le mois de juin, en hausse de 6 points depuis le mois de mars. En France, plus de 2 millions de clients ont bénéficié d’un moratoire sur leurs crédits dont plus des 4 cinquièmes sont des entreprises et professionnels.
« Les banques vont jouer un rôle central en vue d'absorber l'impact économique de cette pandémie mondiale et d'accélérer la reprise pour les entreprises et aussi les particuliers », affirme Fabrice Asvazadourian, Senior Vice President responsable d’Accenture Strategy Banking en Europe. « Avec l’arrêt progressif des programmes publics de soutien des entreprises et particuliers, c'est aux banques qu'il va incomber de mobiliser des capitaux supplémentaires pour absorber les défauts de crédit et continuer à financer l’économie. Pour éclairer leurs stratégies de gestion du crédit dans ce contexte tendu, les banques doivent avoir une vision claire et quantifiée de leurs portefeuilles de risque crédit, tout en gardant une vision à long terme de la relation avec leurs clients. »
En 2019, les banques européennes ont provisionné 80 milliards d'euros, afin de faire face à des potentielles pertes sur créances. Accenture estime qu’elles devront provisionner entre 265 et 335 milliards d'euros supplémentaires par rapport au niveau de 2019 pour couvrir les abandons potentiels de créances irrécouvrables, en fonction de la gravité de la crise sanitaire de COVID-19. Aux États-Unis, les banques pourraient abandonner en 2020 jusqu'à 320 milliards USD de créances, soit une hausse de 265 milliards USD par rapport à 2019 ; et en Chine, elles pourraient abandonner jusqu'à 360 milliards USD de créances, soit une hausse de 190 milliards USD par rapport à 2019.
Dans une économie de plus en plus dépendante de la dette, les banques doivent faire face à la gestion de leurs portefeuilles de prêts existants, tout en prenant des décisions relatives à l'octroi de nouveaux crédits. Le rapport souligne que cela risque de générer des niveaux record d'endettement public et privé au niveau mondial – certains analystes prévoyant que la dette atteigne la somme mirobolante de 200 000 milliards de dollars américains d'ici fin 2020. Ce qui, à terme, pourrait compromettre la capacité des entreprises et des ménages à rembourser leurs dettes.
Les grandes banques en position de force au moment où la pandémie frappe
Bon nombre de banques ont abordé la pandémie avec la résilience financière qu'il leurs fallait pour absorber des pertes sur créances considérables, et les plus grandes banques du monde avaient des niveaux de fonds propres bien supérieurs à ceux qu'exigent les régulateurs, analyse l'étude Accenture. Le rapport souligne ainsi que les cinq premières banques américaines ont déjà passé plus 60 milliards USD de provisions pour risque de crédit durant les six premiers mois de l'année, tandis que les 10 premières banques européennes ont quant à elles provisionnée 34 milliards € au cours du premier semestre 2020. En France, les 6 grandes banques françaises ont vu leur coût du risque être multiplié par 2,5 au premier semestre 2020 par rapport à la même période l’année dernière, soit près de 6 milliards € de provisions supplémentaires.
« Les banques vont devoir manœuvrer prudemment pour trouver le juste équilibre entre le soutien de leurs clients dans des moments difficiles, qu'il s'agisse de particuliers ou d’entreprises, et la protection de leur propre rentabilité et de leur propre solvabilité », explique Fabrice Asvazadourian. « Quels octrois de nouveaux crédits permettront d'aider des clients qui s'avéreront au final financièrement viables, et lesquels ne feront que retarder le moment de la restructuration financière ? Les prises de décision seront difficiles... Pour les faciliter, les banques peuvent s'appuyer sur la force de frappe des données et de l'analytique, qu'elles ont développées au cours des 10 dernières années. Celles-ci leur permettront d'éclairer des stratégies de gestion du crédit d'une précision « chirurgicale », personnalisées pour des secteurs d'activité et des zones géographiques spécifiques – et qui fournissent au final un traitement sophistiqué généralement réservé aux clients fortunés et aux grandes entreprises. »
La myopie temporaire des banques en matière de gestion du crédit
Le rapport souligne que dans un paysage où les moratoires de remboursement ne sont pas reflétés dans la notation crédit des clients et où la santé sous-jacente d'une entreprise est masquée par des systèmes de soutien mis en place, les banques doivent élargir leur approche analytique et l’utilisation de sources de données pour gérer leurs portefeuilles de crédits. Une telle approche permet de mieux appréhender l’évolution de la situation de leurs clients confrontés aux impacts de la pandémie.
Vu la baisse continue de la sinistralité au cours des 10 dernières années, les banques ont réduit leurs équipes de recouvrement amiable et contentieux à la portion congrue. Pour faire face à la croissance attendue des crédits en défaut, bon nombre d'entre elles devront rapidement renforcer les moyens alloués au recouvrement d’un point de vue tant quantitatif que qualitatif, pour faire face à un niveau d’activité qui dépassent les volumes qu'elles géraient avant la crise Covid-19. L’enjeu pour les banques est de réussir à associer les technologies digitales développées au cours des 10 dernières années et leurs équipes en première ligne, pour fournir à leurs clients des conseils personnalisés et les orienter vers des solutions les aidant à faire face à leur besoin croissant de financement.
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Source : Accenture
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