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CIT Barter : plateforme d’échanges inter-entreprises

Entretien avec Pascal Berger fondateur de CIT Barter.


Pascal Berger
Pascal Berger
Pascal Berger bonjour, vous êtes fondateur de CIT Barter, comment est né l’idée de ce projet ?

J’ai passé 15 ans sur des postes de manager dans plusieurs sociétés de conseil et intégrateur IT. J’ai toujours été frappé de la difficulté des entreprises de ce marché à gérer leurs compétences.

Les sociétés de conseil sont souvent confrontées à un vrai paradoxe. D’un côté, elles doivent faire face à une pénurie de ressources sur certaines compétences ou métiers, et d’un autre côté elles doivent maîtriser le « staffing » de leurs consultants et doivent faire face parfois à des problèmes d’inactivité de leurs effectifs (intercontrats).

C’est pour apporter une réponse innovante à cette problématique que j’ai créé CIT BARTER. L’objectif étant d’inciter les entreprises à des logiques de mutualisation et apporter ainsi plus de fluidité et d’efficacité dans la gestion des compétences sur ce marché.

Le « barter » ou échanges inter-entreprises est un mode de commerce particulièrement adapté et pertinent pour les entreprises du conseil et du numérique, qui pour la plupart ont une récurrence d’achat et de ventes en sous-traitance entre elles.

Pouvez-vous nous présenter le concept de votre plateforme ?

CIT BARTER est un réseau collaboratif qui permet aux entreprises de conseil et du numérique de faire des échanges de compétences entre elles.

Les membres du réseau peuvent publier leurs besoins ou leurs offres de compétences de consultant. Ils peuvent ensuite être mis en relation via la plateforme et conclure des contrats de prestations selon leurs besoins respectifs.

Ces ventes et achats de prestations font bien l’objet de factures entre les sociétés, mais ne passent en revanche pas par une transaction monétaire : l’ensemble des transactions réalisées entre les membres sont valorisées à partir d’une unité de compte interne au réseau ; Les membres peuvent ainsi compenser leur ventes par des achats et inversement avec l’ensemble du réseau, selon leur impératifs business. Le solde de leur « compte barter » sur la plateforme, qu’il soit créditeur ou débiteur, est valorisé comptablement comme un compte financier.

Outre l’aspect opérationnel lié à l’échange de compétences, votre plateforme semble être aussi un outil de financement des entreprises ?

Oui tout à fait ! CIT BARTER s’inscrit dans la logique d’une Fintech.

L’échanges inter-entreprises est d’abord et avant tout pour les entreprises qui le pratiquent un moyen de préserver leur trésorerie en finançant leurs achats par leur propre production.

Sur le marché du conseil, beaucoup d’entreprises sont confrontées à des problèmes de trésorerie, soit parce qu’elle doivent gérer une « crise de croissance », soit parce qu’elles subissent des délais de paiement de leur clients particulièrement longs (on l’a vu encore très récemment dans l’affaire qui a opposé le Syntec au groupe SFR).

CIT BARTER leur permet d’avoir un outil permettant d’améliorer leur cash flow et diminuer leurs frais financiers.

Pourquoi le « Barter » a-t-il de l’avenir en France, selon vous ?

Le potentiel de développement des échanges inter-entreprises en France est considérable. Ce potentiel de croissance a d’ailleurs été souligné et encouragé par l’état français : une étude et un guide ont été publiés en 2013 par le ministère de l’économie pour en souligner les avantages et repréciser le cadre légal et comptable de ces transactions en France.

Ce potentiel tient à deux choses selon moi : d’abord le contexte économique, les entreprises recherchent des solutions pour résoudre leurs problèmes de trésorerie, développer leur chiffre d’affaires, valoriser leurs invendus…Ensuite le contexte culturel : à l’instar de ce qui se passe dans le B2C avec l’essor de l’économie collaborative, les entreprises sont de plus en plus enclin à collaborer entre elle, à mutualiser ou échanger leurs actifs, on le voit avec le développement des clusters d’entreprises, réseaux d’alliances, des espaces de co-working…etc

Je pense que les plateformes de Barter vont se multiplier en France dans les années à venir, un peu à l’instar de ce qu’on a connu avec les plateformes de crowfunding dans un contexte assez proche.

Quel est votre business model ?

Notre business model est basé sur un abonnement mensuel à la plateforme et une commission sur le chiffre d’affaire qui est réalisé par les sociétés avec d’autres membres du réseau. Dans le cadre du lancement, la plateforme est entièrement gratuite, le temps d’atteindre une taille suffisante du réseau.

Quels sont vos objectifs de développement ?

Notre objectif est d’atteindre 300 sociétés membres du réseau d’ici à un an, dans un premier temps uniquement sur le marché français, mais nous souhaitons assez rapidement étendre notre plateforme à d’autres pays européens.

Nous sommes par ailleurs en recherche de partenaires et investisseurs pour accompagner notre développement et surtout compléter notre offre avec des services connexes à la plateforme d’échanges.

Pascal Berger, je vous remercie et vous donne rendez-vous très prochainement dans un nouveau numéro de Finyear.

© Copyright Finyear. Propos recueillis par la rédaction de Finyear.


Mardi 16 Juin 2015




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