CDS : mais que fait le GIGN ?

J'ai lu avec intérêt l'Illusion Financière de Gaël Giraud, aux éditions de l'Atelier. J'en vous conseille la lecture, même si il reprend essentiellement les thèses développées dans ses « 20 propositions », ouvrage collectif co-dirigé avec Cécile Renouard qui ont donné lieu à quelques tribunes ici. Cet ouvrage lui permet en outre de présenter ses analyses et ses propositions aussi à travers un prisme chrétien, et pas seulement économique et éthique.


Mais il attire l'attention sur un fait troublant : BNP Paribas aurait vendu en Décembre 2011 pour 1,5 Mia. d'€uros de CDS sur la dette souveraine Française. C'est à dire que l'établissement bancaire « too big to fail » et bénéficiant à ce titre de la garantie régalienne, même si elle est non écrite et même s'il s'en défend, se permet de vendre des contrats d'assurance sur la solvabilité de son garant. Gaël Giraud en parle comme d'un lien qui lie irrémédiablement le nageur en perdition et son sauveteur : aucun ne survivrait à la noyade de l'autre.

Je pense à une boucle sans fin dans un programme, à une référence circulaire dans un tableur, ou encore au jeu qui consiste à poser en alternance une main sur celle de son voisin, puis à soustraire celle du dessous pour la poser sur la pile de mains, de plus en plus vite. Dans les familles et les cours de récréation, cela se termine par une joyeuse pagaille où les joueurs agitent leurs mains à toute vitesse. Je ne suis pas sûr que pour les CDS, cette pagaille soit joyeuse. Cela ressemble plutôt a une prise d'otage de l’État par la banque. Que fait le GIGN ?

Rémy Mahoudeaux
Managing Director, RemSyx
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twitter : @remseeks
 
 

Lundi 12 Novembre 2012


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