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Bruits de bottes…

Les marchés financiers sont à nouveau confrontés aux très désagréables « bruits de bottes ». L’horreur d’une attaque chimique dans les faubourgs de Damas a réveillé le spectre des « armes de destruction massive » et la notion de crime contre l’humanité. Notre propos n’est évidemment pas de commenter d’une façon illégitime la géopolitique du Proche et Moyen Orient, mais de tenter de mesurer les implications financières que pourraient avoir une opération militaire punitive contre le régime de Bachar el-Assad. Ces derniers développements appellent de notre part plusieurs remarques :


Eric Galiègue
Eric Galiègue
1/ l’affaire est sérieuse, car le régime syrien est explicitement ou implicitement allié au régime iranien et à la Russie, dont elle est l’Alliée depuis des lustres. Une intervention militaire directe de certains pays occidentaux peut objectivement susciter a minima une période de fortes tensions entre les deux protagonistes de la guerre froide, d’autant que les relations entre les deux pays s’est récemment dégradée. Nous considérons qu’une opération militaire dans ce contexte est peu probable ; elle se ferait sans la bénédiction de l’ONU et sans la Grande Bretagne (la Chambre des Communes a refusé hier soir le principe d’une opération militaire en Syrie, ce qui constitue un sérieux camouflet pour M. Cameron). La « balance » des avantages et inconvénients d’une telle opération est en cours d’examen, mais pour notre part nous considérons que la probabilité d’une telle opération a diminué.

2/ Les marchés financiers, finalement, sont peu influencés par « les bruits de bottes ». Différentes études académiques l’attestent, notamment une étude réalisée en 1989 par David Cutler d’Harvard, James Poterba du MIT et Larry Summers, recensant 49 épisodes militaires avec implication américaine : lorsque l’homme se livre à son activité la plus barbare, l’effet sur les marchés financiers est quasiment nul, sauf à très court terme. Ainsi, le stress militaire génère habituellement des baisses ponctuelles, qui ne remettent pas en cause la tendance préalablement établie. Il constitue habituellement des occasions d’achat lorsque la tendance est favorable. Depuis 25 ans, deux opérations militaires menées par les alliés occidentaux (les deux crises du golfe ; 1990 : invasion du Koweït par Saddam Hussein et, en 2003, attaques sur le sol Irakien à la recherche « d’armes de destruction massives ») ont suscité une baisse des cours de l’ordre de 20 %, qui a été très vite gommée par la reprise qui a accompagné le succès des opérations militaires. Dans les deux cas nous avons recommandé fortement (et justement) l’achat d’actions dans les creux. Aujourd’hui, mis à part l’envoi de quelques missiles, la probabilité d’une extension des opérations militaires nous semble très faible. Mais, contrairement aux deux épisodes évoqués préalablement, le problème en l’espèce est que nous ne disposons pas d’échéancier : l’affaire pourrait « trainer », alors que les ultimatums de 1990 et 2003 étaient clairement définis dans le temps.

3/ Deux phénomènes pourraient affecter les marchés financiers : le premier est une flambée des prix du pétrole, suscitée par un embrasement généralisé des régions de production proches de la Syrie, la réaction américaine à l’attaque chimique servant de catalyseur. Rappelons-le, 20 $ le baril représente 1 % du PIB mondial, et nous ne cessons de dire que la barre des 90 -100 $ est critique pour les pays consommateurs. Pour l’instant le pétrole a gagné quelques dollars mais son cours est peu différent de sa moyenne depuis un an. Le second phénomène qui pourrait affecter les marchés financiers et l’économie, c’est un choc psychologique majeur, suscité par un attentat terroriste ou sa menace. Ce cas de figure ne doit pas être sous-estimé, et son impact pourrait être très négatif, au moment où l’économie sort à peine de la récession en Europe et est fragile aux USA, comme l’ont montrées différentes statistiques récentes.
Au total, nous considérons que la baisse de quelques pourcents est justifiée par la hausse du risque géopolitique, mais elle ne met pas en cause le reste de notre analyse et de nos conclusions favorables aux actions actuellement.

Investisseurs : Nous recommandons de surpondérer les actions.

Spéculateurs : le CAC40 a formé une figure de renversement baissier dont l’objectif immédiat (ou minimum) est à 3900 points.

Tendances sur les taux et les devises : les taux obligataires américains se sont stabilisés ; le $ a monté de quelques fractions.

Tendances récentes sur les matières premières :
Le prix du pétrole a monté de quelques dollars, le prix des matières premières industrielles s’est apprécié aussi …

Lettre hebdo du 30 AOUT 2013




Eric Galiègue
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Mardi 3 Septembre 2013




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