Il n’est évidemment pas question de parler d’un grand millésime, mais d’une récolte tout à fait honorable, assainie par le vent sec et les nuits fraîches du mois dernier. Cette vendange se présentait de façon médiocre à la fin du mois d’août, mais le retour du beau temps a fait mûrir les raisins, et cette situation rappelle celle que les vignerons girondins ont vécu l’année dernière.
Globalement, dans les vignobles du Bordelais, les blancs secs sont ramassés, et les premières impressions sont satisfaisantes. Les vendanges des rouges ont commencé lundi dernier avec les premiers merlots, jugés très sains, avec des degrés inespérés il y a un mois.
Le retour de l’humidité mercredi a activé la récolte, et la maturité apparaît globalement convenable. Les cabernets suivront les merlots dans les jours prochains, sans précipitation si le beau temps persiste à éloigner les pluies.
Il reste que cette année 2008 restera dans l’ensemble marquée par des éléments structurels, qui sont les petits volumes récoltés, en nette baisse par rapport à la moyenne décennale, en rouge et surtout en blanc. La cause en est attribuée à l’addition du gel d’avril, de la coulure et de la grêle. La qualité sera de toutes façons très hétérogène, ce qui semble être le cas dans de nombreux vignobles français. Le vigneron a du aussi faire face à une augmentation du prix de la bouteille en verre (de l’ordre de +10%), et des produits des traitements, nombreux cette année à cause d’une recrudescence du mildiou. Tous ces éléments s’ajoutent à un environnement économique médiocre, et les producteurs bordelais voient du coup s’éloigner une sortie de crise qu’on leur promettait pour bientôt.

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