Corporate Finance, DeFi, Blockchain, Web3 News
Corporate Finance, DeFi, Blockchain News

Bonus : honte aux banques françaises !

Les Amis de la Terre condamnent fermement le refus des dirigeants de certaines grandes banques françaises (Société Générale et Crédit Agricole) de renoncer à leur bonus annuel, un minimum au regard de leur responsabilité écrasante dans la crise financière actuelle.


Mais bien au-delà de cette mesure symbolique, c’est tout le système de rémunération des banquiers et la pression court-termiste des actionnaires auxquels devrait s’attaquer l’Etat, ainsi qu’à l’architecture financière mondiale largement basée sur des produits financiers aussi risqués qu’opaques et des paradis fiscaux incontrôlables.

Dans le contexte de crise financière actuelle, la période de remise des dividendes et des bonus est riche en enseignements. Alors que la simple décence imposerait en effet aux banquiers, responsables majeurs de la crise financière, de se priver de leurs bonus et de supprimer les dividendes versés à leurs actionnaires, les dirigeants de la Société Générale et du Crédit Agricole ont fait savoir qu’ils ne comptaient pas y renoncer. Yann Louvel, chargé de campagne Finance privée aux Amis de la Terre, s’indigne : « Non content d’avoir contribué à créer la crise la plus grave depuis celle de 1929 et d’avoir engrangé des milliards d’aides de l’Etat sans contrepartie (jusqu’à présent), les banquiers et les actionnaires se permettent de s’octroyer des rémunérations mirobolantes après cet anus horribilis. Le Crédit Agricole et la Société Générale se sont révélés incapables hier de maîtriser le risque des subprimes avec lesquels ils ont pourtant massivement parié, et ils se permettent maintenant de jouer les boucs émissaires ? C’est une honte : il serait plus juste de les traîner en justice que de les aider avec l’argent des contribuables qu’ils vont peut-être contribuer demain à faire licencier ».

La question des rémunérations, très choquante pour l’opinion publique, ne doit cependant pas faire oublier que c’est l’ensemble du système bancaire qui est devenu irresponsable et incontrôlable. Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes aux Amis de la Terre, demande : « Plutôt que de demander aux dirigeants des grandes banques françaises de bien vouloir renoncer gentiment à leur bonus pour 2008, Nicolas Sarkozy devrait s’attaquer aux racines de la crise afin d’y apporter des solutions pérennes. L’Etat devrait ainsi mettre en place une réglementation pour éliminer le système de rémunération par « part variable » présent à tous les niveaux du système bancaire, qui a conduit à une course aux profits de court-terme délirante et à une prise de risque totalement irresponsable et destructrice. Il devrait également limiter strictement les dividendes octroyés aux actionnaires et imposer le SLAM (Shareholder Limited Authorized Margin), une proposition qui limite la rémunération actionnariale au taux d’intérêt de l’actif sans risque bonifié d’une faible prime de risque ».

Outre la question de la rémunération qui a catalysé la crise actuelle, c’est toute l’architecture du système financier international qui est à réformer radicalement. Yann Louvel conclut : « La France doit absolument demander lors du prochain G20 à Londres le 2 avril l’abolition des paradis fiscaux, qui gangrènent la santé financière des Etats. Une partie des milliards d’euros accordés par l’Etat aux grandes banques françaises pourrait peut-être se retrouver dans ces zones de non droit ! C’est inacceptable. De même, une immense partie des produits et des acteurs financiers ne sont pas régulés et extrêmement opaques, en particulier les produits dérivés et les fonds spéculatifs. Leur régulation doit s’imposer à l’échelle mondiale, et les plus risqués doivent être purement et simplement éliminés ».

Les Amis de la Terre
www.amisdelaterre.org

Mercredi 21 Janvier 2009




OFFRES D'EMPLOI


OFFRES DE STAGES


NOMINATIONS


DERNIERES ACTUALITES


POPULAIRES